Saturday 14 February 2009

Book 1, chapter 3, paragraph 11

[De la richesse commerciale, Sismondi, 1803, Original, 63-65]

   Quel que soit le nombre des ouvriers proportionnellement au capital qui doit les nourrir, ils ne pourront se contenter long-tem[p]s d’un salaire moindre que celui qui leur est absolument nécessaire pour vivre: la misère seroit [serait] bientôt suivie de la mortalité, et l’équilibre seroit [serait] rétabli par ce contrepoids aussi redoutable qu’efficace (3). Quel que soit d’autre part le nombre ou la valeur des capitaux destinés à maintenir le travail, ils ne pourront jamais être réduits à ne donner aucun profit net; car s’il ne restoit [restait] plus dans le pays aucun emplacement où leurs propriétaires les pussent faire circuler avec avantage, ils s’empresseroient [empresseraient] de les faire travailler dans l’étranger, et par l’emploi au dehors d’une partie des richesses de la nation, ils rétabliroient [rétabliraient] l’équilibre intérieur. Si l’on pouvoit [pouvait] supposer que la terre entière ne présentât plus d’emploi profitable, ou si le Gouvernement trouvoit [trouvait] [le] moyen, de mettre obstacle au commerce extérieur, et à l’emploi des capitaux hors des limites de la nation, les propriétaires préféreroient [préféreraient] alors de les dépenser en objets de luxe, de les consommer sans produire mais d’une manière qui flattât leurs sens ou leur vanité, plutôt que de les faire consommer par des ouvriers productifs, qui dans aucun tem[p]s ne peuvent flatter ni leur vanité ni leurs sens; et qui dans le cas supposé ne leur procureroient [procureraient] point de profit. Une masse considérable de capitaux employée dès lors à maintenir un travail improductif seroit [serait] consommée sans remplacement, et sa dissipation rétabliroit [rétablirait] l’équilibre.

[Translation]

   Whatever the number of labourers may be in comparison to the capital which should feed them, they cannot be contended for a long time with lower wages than absolutely necessary for them to live on. Misery would soon give way to mortality, and the equilibrium would be recovered thanks to this effective but formidable counterweight (3). Whatever the amount or value of the capital allocated for maintenance of labour may be, on the other hand, the capital can never fail to bear net profit at all. This is because if it were no longer for any room where capitalists could make their capital circulating to advantage, they would immediately make it at work in a foreign country, and, by employment of part of the national wealth abroad, the domestic equilibrium would be recovered. If you could suppose that no land offered any profitable opportunity to capital, or if the government found the means to put an obstacle to foreign trade and to employment of capital beyond the boundaries of the nation, then capitalists would prefer buying luxuries with their capital to consume it in a not productive but complacent and vain way, to making productive labourers consume it, who cannot satisfy their vanity or sense anytime, and which would not procure them any profit in the supposed case. Therefore, a considerable amount of capital employed to maintain unproductive labour would be consumed with no replacement, and its dissipation would recover the equilibrium.