Wednesday 4 March 2009

Book 1, chapter 4, paragraphs 10-11

[De la richesse commerciale, Sismondi, 1803, Original, 88-90]

   Le salaire nécessaire doit être évalué en marchandises, en denrées, en objets de nécessité première pour les ouvriers; il est alors toujours le même relativement au travail qu’il met en mouvement, c’est-à-dire que la même masse de nourriture et de vêtemen[t]s est toujours nécessaire pour déterminer l’emploi permanent de toutes les forces d’un ouvrier; cependant l’ouvrage qu’il peut faire par l’emploi de toutes ses forces, s’accroît avec l’avancement de la société, lorsque par la multiplication de ses capitaux les métiers sont mieux divisés, et que chacun est assisté par de meilleurs outils.
   Lorsqu’une mauvaise récolte, ou des impôts mal entendus, font hausser le prix des vivres, le salaire nécessaire exprimé en numéraire paroît [paraît] plus considérable, il est le même en effet; c’est toujours une quantité égale de nourriture et de vêtemen[t]s strictement nécessaires, aussi malgré cette altération dans la valeur numérique, le produit du travail qu’il met en mouvement est-il le même; mais si des gens oisifs ou des ouvriers improductifs entreprennent un travail productif, la somme du salaire nécessaire sera réellement augmentée, aussi produira-t-elle pour l’année suivante une plus grande masse de richesses dans leur travail, et pour cette année une diminution dans la dépense, partie de leur consommation étant retranchée de la dépense nationale, pour être comptée dans le salaire nécessaire.

[Translation]

   The necessary wage should be evaluated in terms of commodities, staples, objects of the first necessity for labourers. Thus it is always the same in relation to the labour it put at work; that is, the same amount of foods and clothing is always necessary to determine the permanent employment of all powers of a labourer. However, the work he can perform with the employment of all his powers increases with the advancement of society, when the professions are more divided due to the multiplication of his capital and each profession is assisted with better tools.
   When the prices of provisions rise due to a bad harvest or a wrong taxation, the necessary wage appears to be increased in monetary terms, and still it is really the same. This is always a quantity equal to the strictly necessary amount of foods and clothing, and in spite of this alteration in monetary terms the produce of labour it put at work is the same. But if some prodigal men or unproductive labourers undertake a sort of productive labour, the sum of necessary wages will be really increased, and will produce a larger amount of the wealth through their labour for the next year, and a fall in the expenditure for this year, because a part of their consumption is deducted from the national expenditure to be included in the necessary wages.