Tuesday 25 January 2011

Book 3, chapter 9, paragraph 15

[De la richesse commerciale, Sismondi, 1803, Original, 436-438]

   L’affranchissement d’un port, produit, il est vrai, une inégalité dans la répartition des impôts sur la consommation, ceux qui habitent le port franc n’étant point soumis à la taxe que payent tous leurs concitoyens. Cette légère inégalité produit à peine quelque différence sur les revenus de l’Etat. La franchise d’un port peut contribuer aussi à faciliter la contrebande, et l’entrée dans le pays des marchandises prohibées; c’est l’objection du C. Magnien (3); c’est aussi la principale de celles du C. Mosneron dans son rapport du 28 Mai 1792, sur les inconvénients des franchises; et elle aura de la force, aussi long-temps que le Gouvernement continuera à se faire des monstres pour les combattre, qu’il donnera de l’activité à la contrebande, en la rendant nécessaire au consommateur, et lucrative au marchand, et qu’il ne présentera d’autre encouragement au commerce, qu’un monopole également ruineux pour le consommateur et pour le producteur. Si toutes les prohibitions sont supprimées, si nous cherchons à élever notre commerce, non à rabaisser celui de nos rivaux, si aucun droit d’entrée n’est assez exorbitant, pour déterminer à l’éviter à tout prix par la contrebande, on ne verra point que l’ouverture d’un port franc diminue les revenus nationaux. Au contraire, l’administration des douanes sachant mieux de quelle part elle doit attendre les attaques des contrebandiers, et sur quels points elle doit se prémunir, s’opposera avec plus de succès à leurs fraudes. Les deux villes de Bayonne et de Dunkerque réclament avec chaleur. le rétablissement de leurs franchises, et l’Administrateur des douanes les somme avant que d’y prétendre, de réfuter les faits et les principes qui servirent de base à l’opinion des Comités de Marine et de commerce, d’après laquelle on rendit le décret du 11 Nivose an III. Ayant prouvé, ce me semble, que l’importation des marchandises étrangères, qu’une fausse politique a fait prohiber, était un bienfait pour le consommateur, et ne portait point de préjudice au commerce, je crois avoir suffisamment répondu â la sommation du C. Magnien.

[Translation]

   True, the liberation of a port produces an inequality in the share of the taxes upon consumption, for those who live at the free port are not charged with the tax imposed upon the rest of their fellow citizens. This light inequality makes little difference for the revenue of the state. The franchise of a free port can also contribute to making it easy to smuggle and to bring the contraband into the country. This is the objection posed by C. Magnien (3), and is also the main one of the objections of C. Mosneron in his report in 28 May 1792 regarding the inconveniences of franchises. This will have some power as long as the government continues to invent monsters just to get rid of them, gives activity to smuggling by making it necessary for consumers and lucrative for merchants, and shows no other encouragement to trade than a monopoly ruinous to consumers and to producers alike. If all the prohibitions are abandoned, if we endeavour to elevate our trade, not to demote that of our rivals, and if none of import taxes is too exorbitant to lead merchants to evade at any cost by smuggling, then we will not see that the opening of a free port diminishes the national revenue. On the contrary, the administration of the customs, better understanding from which side it should expect attacks of smugglers, and on which points it should be protected, will take more successful countermeasures against their frauds. The two cities, Bayonne and Dunkirk, ask eagerly for reissue of their franchises, and the administrator of the customs forces them, before asking for it, to refute the facts and principles upon which is based the opinion of the Committees of the Marine and Trade, according to whom the decree of 11 Nivose the year III was issued. It seems to me that I have proven that importation of foreign commodities, prohibited by an erroneous policy, was a benefit for the consumers, and was not detrimental to trade, and we believed that I have already sufficiently responded to the warning of C. Magnien.