Wednesday 15 July 2009

Book 1, chapter 9, paragraph 15

[De la richesse commerciale, Sismondi, 1803, Original, 263-64]

   Revenons cependant à l’accroissement progressif des capitaux; l’on sent que leur marche, lorsqu’ils vont chercher un emploi plus profitable dans un autre pays, doit altérer la balance des importations et exportations. La nation qui entreprend un commerce étranger qu’elle n’avoit [avait] pas auparavant devient prêteuse, et pour solder la balance, elle reçoit en échange d’un capital qui surabonde chez elle, non pas des marchandises d’égale valeur; mais des créances. Lorsqu’elle entreprend le commerce du dedans au dehors, elle prête une fois pour toutes la valeur de ses exportations; ce n’est pas qu’au bout de l’année on ne lui en paye le montant, mais à la même époque elle a déjà fait un second envoi aussi considérable que le premier, en sorte qu’elle est toujours à découvert pour la même somme vis-à-vis de la nation étrangère avec laquelle elle trafique. C’est ainsi que l’Angleterre est créancière de la France pour toute la valeur de ses exportations annuelles, qu’elle fait passer en contrebande des capitaux destinés à mettre en activité le commerce de sa rivale, et que dans cette lutte singulière, les Anglois [Anglais] trouvent leur intérêt à nous faire du bien malgré nous, tandis que nous employons toutes nos forces pour les en empêcher.

[Translation]

   But let us return to the progressive growth of capitals. It is thought that the course of capitals should alter the balance of imports and exports, because they search for more profitable employment in another country. The nation which undertakes a branch of foreign trade it did not carry on before becomes a creditor, and, to settle the balance, it does not only receive commodities of the same value but bills of credit, in exchange for the capital of which it has an overabundance. When the nation undertakes the exporting trade, it lends the value of its exports once and for all. It is not that at the end of the year the nation is paid in one lump sum, but by this time it have already shipped the second cargo as massive as the first, so that the nation is always credited with the same sum to the nation with whom it trades. It is thus that England is a creditor to France for all the value of annual exports, that England illegally exports capitals only to activate the commerce of its rival, and that in this singular rivalry the English people find their interest in doing us good against our will, while we put all our energies into stopping capitals from coming in from England.