Tuesday 13 July 2010

Book 3, chapter 3, paragraph 13

[De la richesse commerciale, Sismondi, 1803, Original, 237-239]

   L’imposition des productions de l’intérieur d’un pays, est une des opérations de finance les plus difficiles et les plus délicates. On ne peut rien imiter de ce qui appartient à l’ancienne législation des Aides (6), elle était absurde et souverainement vexatoire: on en peut citer pour exemple le droit de gros, qui se prélevait autant de fois qu’une pièce de vin était vendue ou échangée, et les innombrables entraves dont étaient liés les marchands de vin, soit en gros, soit en détail, qui ne pouvaient transvaser un tonneau d’un lieu dans un autre, sans un congé de remuer donné par les officiers de la ferme. Mais enfin le droit sur la consommation d’une seule marchandise nationale, dans quelques provinces seulement, suffisait pour former un très gros revenu à l’État (7). Ceci confirme ce qu’Adam Smith a observé, qu’il n’est point nécessaire d’imposer un grand nombre d’objets; mais seulement quelques-uns de ceux dont la consommation est le plus générale, pour que l’impôt porte également sur tous les citoyens, et produise un très grand revenu. La législation de l’excise en Angleterre est plus digne d’être imitée que celle de nos anciennes Aides; il paraît qu’il ne lui échappe que fort peu de fraudes, elle ne coûte pas non plus fort cher à la nation, et seulement un vingtième environ de ce que produit cette taxe; cependant elle donne lieu à plusieurs réclamations, et ne paraît pas parfaitement conforme à l’esprit de liberté des lois Anglaises (8).

[Translation]

   The imposition on the home-made produce of a country is one of the most difficult and delicate operation of finance. We cannot imitate what belongs to the former legislation of the customs (6), which was absurd and extremely harsh; we can cite, for example, the wholesale tax, which was collected every time a piece of wine was sold or exchanged, and the innumerable obstacles which was put to wine merchants, be they wholesalers or retailers, who could not decant a cask from one place to another, with no leave to move given by tax-collectors. However, after all, the tax upon consumption of only one home-made commodity, levied only in some provinces, was sufficient to be an extremely substantial source of revenue for the state (7). This confirms Adam Smith’s observation that it is not necessary to tax a large number of objects, but only some of those whose consumption is the most general, in order for the tax to fall equally upon all citizens and to produce a greatly large revenue. The legislation of excise in England is more worth imitating than that of our former customs. It seems that excise has only few frauds elude it, and that it does not cost the nation so much, either, but only about a twentieth of what this tax produces. Still, it gives rise to several complaints, and seems not to be in complete accord with the sprit of freedom in the English laws (8).