Friday 10 April 2009

Book 1, chapter 5, paragraphs 19-20

[De la richesse commerciale, Sismondi, 1803, Original, 139-40]

   Lorsque le prix du numéraire chez une nation est en équilibre avec son prix chez toutes les autres, et qu’elle en possède la quantité nécessaire pour suffire à sa circulation, le commerce n’a aucun intérêt ni à l’accroître ni à la diminuer; il ne pourroit [pourrait] faire l’un ou l’autre sans perte. Cependant les mines d’Amérique et d’ailleurs, produisent annuellement une accession au numéraire total versé en Europe, que Mr. Necker estime d’après les enregistremen[t]s à cent vingt-trois millions tournois. (Admin. des fin. de Fr. T. III. Ch. IX ). Il s’agit de savoir ce que devient cette somme, comment elle se répartit, et quel effet elle doit produire sur le commerce.
   Il faut premièrement observer qu’à la réserve de l’or et de l’argent qui restent dans les colonies Espagnoles et Portugaises de l’Amérique, et de la portion peu considérable de ces métaux qui passe soit aux Philippines et delà dans l’Inde, soit aux colonies des autres nations en Amérique, enfin à l’exception des produits des mines de l’Europe, ces cent vingt-trois millions doivent suffire à la consommation de l’univers entier; car il n’y a pas d’autre mine importante exploitée dans aucune autre partie du monde, et tous les riches et puissan[t]s États de l’Asie doivent tirer leur numéraire de l’Europe, et indirectement de l’Amérique. On dit à la vérité que le Japon possède des mines d’or et d’argent, mais cet Empire n’a presque aucun commerce extérieur, et n’exporte point de métaux précieux; en supposant une production annuelle de la valeur de cent cinquante millions tournois, nous aurons donc le produit brut de toutes les mines de métaux précieux de l’univers connu (2).

[Translation]

   When the price of specie in a country is in equilibrium with its price in all others, and the nation possesses a necessary quantity of it for circulation, it is in no commercial interest either to possess a larger or smaller quantity; the nation cannot possess either of it without loss. However, the mines in America and elsewhere annually add to the total specie scattered over Europe, an addition which Mr Necker estimates according to the records at 123 million livres of Tours (Administration des finances de France, vol. 3, ch. 9). It is important to know how much this amounts to, how it is distributed, and what effect it should have on commerce.
   First of all it is necessary to observe that these 123 million should be sufficient for the consumption all over the world, taking no account of three factors; firstly, gold and silver which remain in the Spanish and Portuguese colonies in America; secondly, that small amount of these metals which passes either to the Philippines and beyond India or to the colonies of the other nations in America; finally, the produce of mines in Europe. This is because there is no other important mine exploited in the rest of world, and all the rich and powerful nations in Asia should obtain specie from Europe and indirectly from America. It is true that, as is said, Japan has mines of gold and silver, but this empire hardly trades with foreign countries, and exports no precious metals. Supposing that the annual production is of the value of 150 million livres, we will have therefore the gross produce of all the mines of precious metals in the known parts of the world (2).