Wednesday 27 October 2010

Book 3, chapter 7, paragraph 15

[De la richesse commerciale, Sismondi, 1803, Original, 342-344]

   On peut considérer les forces d’une nation dans la balance politique, et vis-à-vis des autres Peuples, comme résultant de la proportion entre sa population multipliée par ses richesses, et l’étendue de ses frontières. Pendant la paix, ses occasions de brouillerie et de discussion avec d’autres nations sont en raison de ses points de contact avec elles; pendant la guerre, la difficulté de se défendre est de même pour elle en raison de ses points de contact. Quoique cette règle soit susceptible d’un millier de modifications, il me semble qu’elle servira à faire comprendre, par exemple, comment une nation dont la richesse ni la population ne seraient point accrues, se trouvaient affaiblie, si on la transportait dans un pays deux fois plus étendu que celui qu’elle occupé actuellement. Si une seule nation de l’Europe s’était épuisée d’hommes et d’argent pour envoyer une Colonie au delà des mers, elle se serait trouvée affaiblie vis-à-vis des nations ses voisinés, tandis que ses Colons n’ayant probablement que des forces justement suffisantes pour se maintenir contre leurs nouveaux voisins ne pourraient lui être d’aucun secours. La fondation des Colonies d’Amérique, dut donc affaiblir momentanément toutes les nations de l’Europe, et celles qui en fondèrent le plus, durent se trouver plus affaiblies que les autres, c’est ainsi qu’on a souvent attribué l’épuisement de l’Espagne, à la conquête du Mexique et du Pérou.

[Translation]

   We may regard powers of a nation in the political balance and vis-à-vis to other peoples as resulting from the proportion between her population increased due to her wealth and the extension of her frontiers. In peacetime, her frequency to quarrel and dispute with other nations is in proportion to the number of her points of contact with them; during the war, the difficulty in defence is also in proportion to the number of her points of contact. Though this rule may be subject to many modifications, it seems to me that it will help to understand, for example, how a nation whose wealth or population does not grow would begin declining were she transplanted into a country twice as large as that which she occupies currently. If a nation in Europe had lacked for men and money to send a colony abroad, she would become weakened among her neighbouring nations, while the settlers, barely powerful enough to subsist in opposition to their new neighbours, could be of no service to the nation. The foundation of colonies in America must, therefore, have weakened all nations of Europe temporarily, and the nation who founded the most colonies must have gone weaker than any other nations. Thus, we have often attributed the exhaustion of the Spaniards to their conquest of Mexico and Peru.