Monday 14 December 2009

Book 2, chapter 6, paragraph 06

[De la richesse commerciale, Sismondi, 1803, Original, 65-67]

   Il y a une assez grande différence, entre ces deux effets que l’on pourrait confondre au premier coup d’œil; diminuer le revenu c’est ce que tout impôt doit nécessairement faire, et s’il ne diminue le revenu national que d’une somme égale à celle dont il augmente le revenu du Gouvernement, il est à cet égard le meilleur qu’il puisse être; mais si un impôt payé par l’ouvrier consommateur, doit se retrouver sur le prix de la marchandise qu’il produit, et augmenter la dépense de celui qui la consomme, il l’augmente d’une somme bien supérieure à celle levée par l’impôt; car le chef de manufacture qui aura fourni à l’artisan de quoi faire l’avance de cet impôt en augmentant son salaire, ajoutera le profit mercantile sur cette partie de son capital, à la somme qu’il aura avancée; tous les divers marchands entre les mains de qui passera la chose produite, en feront de même, et le dernier consommateur payera peut-être une valeur double de celle qu’aura payé le premier. Cependant un impôt sur un objet de première nécessité, sur le pain, par exemple, serait déjà extrêmement accru par des avances d’argent précédentes à la consommation de la chose taxée; en sorte que de tous les impôts le plus dispendieux serait celui qui portant sur des objets de première nécessité, ne serait remboursé en dernière analyse que par celui qui consommerait les objets de luxe, produits par l’artisan qui aurait employé les objets taxés de première nécessité. Le prix originaire de la taxe se retrouverait souvent plus que quadruplé dans le prix de la dernière marchandise.

[Translation]

   There is sufficiently wide difference between those two effects you could confuse at first sight; every sort of tax should necessarily decrease the revenue, and, if it makes the national revenue as much less as it makes the revenue of the government more, in this regard it is as best it could be. But, if a tax paid by the labouring consumer should be found in the price of the commodity he produces, and should increase the expense of those who consume it, it makes the price higher by more than the rate of the tax. The reason is that the master manufacturer, who will have paid the artisan more and provided him with the means by which to make an advance on the tax by increasing his wages, will add the mercantile profit upon this part of his capital to the sum he will have advanced. All various merchants among whom the produced thing will circulate will do the same, and the final consumer will pay perhaps twice as much value as the first purchaser will have paid. However, a tax upon an object of the first necessity, say upon bread, would already be extremely increased by the cash advances prior to the consumption of the taxed thing. In consequence, the most expensive of all taxes would be that which, levied upon objects of the first necessity, would be repaid, after all, only by the consumer of luxuries produced by the artisan who would have made use of the taxed objects of the first necessity. The original price of the tax would often turn out more than quadrupled in the price of the final commodity.