Saturday 10 October 2009

Book 2, chapter 4, paragraph 04

[De la richesse commerciale, Sismondi, 1803, Original, 4-6]

   Le propriétaire de terres exerce, ainsi que nous l’avons vu, une espèce de monopole contre ses concitoyens; la rétribution qu’il exige de celui à qui il afferme sa terre, n’est point proportionnée à un travail qu’il ait fait ou qu’il ait à faire, mais uniquement au besoin qu’on a de lui. Dans la lutte qui s’établit entre le propriétaire et le fermier, et dont le résultat doit déterminer l’évaluation des rentes foncières, le besoin d’affermer des propriétaires est absolu et leur nombre est limité; tandis que du côté des fermiers, le besoin de prendre une ferme n’est point absolu, et que le nombre de ceux qui peuvent le faire est illimité; car tous les citoyens peuvent se présenter pour entrer en marché, s’ils croient y trouver quelque avantage (1). Les propriétaires profitent donc de ce que le nombre des demandeurs est supérieur au leur, pour élever leur rente, mais les fermiers qui sont libres, et dont le besoin n’est que relatif, ne se déterminent à se charger d’un fonds de terre, que lorsqu’ils y trouvent un avantage; plus cet avantage décroît, plus leur nombre diminue, et plus leurs prétentions augmentent; tandis que les propriétaires dont le nombre et les besoins restent invariablement les mêmes, ne peuvent régler leurs prétentions que sur les offres des demandeurs.

[Translation]

   The landlord, as we have seen, exercises a sort of monopoly against his fellow-citizens. The remuneration he expects from those to whom he lends his estate is not in proportion to any labour he has performed or has to perform, but exclusively to the needs generally felt for the estate. In the process of haggling which takes place between landlords and farmers, and which is to lead to determination of the evaluation of land rent, landlords are constant in need for lease and limited in number. On the other hand, farmers are not constant in need for lease or limited in number, because all the citizens can express to their intentions to enter into the market if they believe that they find some advantage there (1). Landlords benefit, therefore, from the situation that demanders are larger in number, to jack their rent up, but farmers, who are free and whose needs are only relative, are not determined to get in charge of a plot of land until they find an advantage there. The less this advantage is, the smaller their number is and the stronger their claims are, while landlords, whose number and need remain invariably the same, can only adapt their claims to offers of the demanders.