Friday 17 September 2010

Book 3, chapter 6, paragraph 05

[De la richesse commerciale, Sismondi, 1803, Original, 303-304]

   Lors même que le commerce qu’une Compagnie a entrepris, est d’un autre genre, s’il est réellement de nature à ne pouvoir être soutenu que par les fonds réunis d’une société d’actionnaires, la Compagnie possède toujours un monopole de fait, bien qu’elle ne l’ait pas de droit; car elle n’a point à craindre la concurrence des marchands particuliers, qui se trouvent dans l’impossibilité de suivre le même commerce qu’elle: la seule qu’elle puisse redouter, c’est celle d’une autre Compagnie formée à sou imitation; mais s’il n’y en a que deux ou trois dans un Etat, elles trouveront bien mieux leur compte à se liguer contre les consommateurs, qui dépendront d’elles, qu’à lutter pour le profit de ceux-ci les unes contre les autres. Cependant il est arrivé fréquemment que des Compagnies qu’on avait affirmé être seules propres à certain commerce, celle des Indes en particulier, ont eu beaucoup a souffrir de la concurrence que leur faisaient des négociants indépendants; preuve évidente que le commerce qu’elles entreprenaient pouvait s’exercer avec des fonds moins considérables que ceux d’une société d’actionnaires, dès que des armateurs particuliers pouvaient envoyer aux Indes des vaisseaux interlopes, et faire le même négoce qu’elles.

[Translation]

   If a company has undertaken another kind of business, but can maintain it only by becoming a joint stock company, it always enjoys a monopoly as a matter of fact, though not as a matter of right. This is because it does not have to fear the competition with individual merchants, none of whom are able to engage in the same trade as the company. All the company can fear is competition with another company formed in imitation of it. Still, if there are only two or three companies of this kind in the interior of the state, they will gain more in allying themselves with each other against consumers dependent upon them, than in competing with each other for profit from consumers. However, it was frequently that companies defined as trading with a certain area for their own business in general, and the India Company in particular, had to suffer much from the competition in which they were with independent merchants. That is evident proof that the trade undertaken by those companies could be carried out with a smaller sum of funds than any supposedly undertaken by a joint stock company, since individual shipowners could sent unauthorised vessels to India, and carry out the same trade as the companies.