Sunday 12 September 2010

Book 3, chapter 5, footnote 04

[De la richesse commerciale, Sismondi, 1803, Original, 286-288]

(4) Le but que le Gouvernement Français s’était proposé d’atteindre par ce règlement, c’était de répondre à la confiance des Turcs, et de garantir la qualité des marchandises munies de l’estampille royale. Pendant long-temps, en effet, les marchands des Echelles achetaient et recevaient sans examen, sur la seule inspection de la marque, soit les draps, soit la cochenille, soit l’indigo, qui leur étaient expédiés de Marseille; mais par la suite, on abusa de cette bonne foi, et le cachet national fut plusieurs fois employé comme un instrument de fraude. A une confiance excessive a succédé dans le commerce du Levant une défiance qui ne l’est pas moins. Il n’y a aucune apparence que le rétablissement de la marque, et l’observation la plus scrupuleuse du règlement, eussent suffi pour engager les Turcs à contracter de nouveau en aveugles; quand l’habitude de tout examiner est une fois prise, on n’y renonce plus. Au reste, il y a bien autant d’inconvénients que d’avantages à cette manière confiante de commercer: sans doute, elle épargne le temps des marchands; mais leur temps ne peut jamais être mieux employé qu’à l’examen et à la critique de leurs marchandises; c’est cet examen qui réveille le goût, et qui anime l’industrie; c’est lui qui excite aux perfectionnements, c’est lui enfin qui récompense l’habileté et punit la nonchalance. De plus, quelque avantage que l’on pût retirer de cette confiance, le danger de la perdre en entier par la fraude d’un seul individu, celui de faire dépendre l’honneur national de la malversation d’un seul inspecteur, suffiraient pour faire redouter un bénéfice auquel une si grande responsabilité serait attachée.

[Translation]

(4) The end that the French government has attempted to achieve through this regulation was to reply to the confidence of Turks, and to guarantee the quality of commodities with the royal inscription on them. For a long time, in fact, merchants at the sea-ports in the Levant bought and received any good shipped at Marseille as long as they recognise the mark on it at simple inspection without detailed examination, be it of wool, cochineal, or indigo. Subsequently, however, this nice confidence was abused, and the national inscription was used as a tool of fraud. Extreme trust was followed by equally extreme distrust. There is no expectation that the re-establishment of the mark and the most honest observation of regulations would have been sufficient to make Turks as credulous as before in contracting. Once one acquires the habit to examine every thing, he no longer gets out of it. In addition, this way of trade on confidence has as many inconveniences as advantages. No doubt it saves merchants time, but their time cannot be better used than in examination and critique of their commodities. It is this examination that awakes taste and animates industry, that excites improvements, and finally, that rewards ability and prevents nonchalance. Furthermore, no matter what advantage we may gain from this confidence, the danger to lose it entirely due to the fraud by only one person, and to leave the national honour dependent upon the embezzlement by only one inspector, would be sufficient to worry us over a benefit to which such a great responsibility would be attached.