Saturday 30 May 2009

Book 1, chapter 7, paragraph 09

[De la richesse commerciale, Sismondi, 1803, Original, 197-99]

   Loin cependant que cet état habituel de créances, qui semble avoir échappé aux spéculateurs politiques, soit rare, il est le fondement de tout commerce étranger: lorsque les Hollandois [Hollandais] font pour les François [Français] le commerce d’exportation et d’importation, ils leur prêtent, car ils mettent pendant ce tem[p]s-là leurs capitaux à leur service. Lorsque des maisons Hollandoises [Hollandaises] viennent s’établir à Marseille, à l’Orient, à Paris, c’est un second prêt qu’elles font à la France, car tous les capitaux qu’elles y apportent, quoique gérés par elles, mettent en activité le commerce de France, et non celui des Pays-Bas. Lorsqu’enfin des marchands d’Amsterdam et de Londres, font des expéditions à des acheteurs françois [français], c’est toujours avec un crédit plus ou moins long. Ne fût-il que de trois mois, comme avant qu’il soit remboursé, un second envoi a été fait, et un second crédit ouvert, la nation n’en reste pas moins débitrice. La rapidité avec laquelle ces avances s’acquittent et se renouvellent sans cesse, est la principale cause qui a empêché d’observer qu’une nation qui achète plus de l’étranger qu’elle ne lui renvoie, doit constamment à l’étranger, quelque moment que l’on choisisse pour arrêter le compte, tout l’excédant [excédent] de ses achats sur ses ventes. Outre toutes ces manières de former des créances, il arrive souvent encore que les nations riches prêtent aux négocian[t]s des nations pauvres, soit en compte courant, soit par billet, soit par hypothèque, ou qu’elles prêtent au Gouvernement, pour se former des rentes viagères ou perpétuelles; mais quelle que soit l’importance de ces divers placemen[t]s, je ne crois pas qu’ils arrivent à égaler celui que fait sans s’en douter toute nation qui se livre au commerce étranger, et qui ne peut lui donner de l’activité, qu’en servant les autres de ses capitaux, et sa mettant sans cesse en avance vis-à-vis d’eux.

[Translation]

   However, this usual state of credit, which seems have evaded political speculators, is far from rare, and is the very rule of foreign trade. When the Dutch trade with the French in exports and imports, the former lend money to the latter, because the former put their capitals at the service of the latter during this period. Dutch trading houses have recently been established in Marseilles, the East, and Paris, and this is another loan the houses supply to France, because all the capitals they carry there activate French, not Dutch, commerce, though managed by the houses. Finally, when merchants of Amsterdam and London make shipment to French purchasers, it is always on credit on more or less long-term. Even though credit may be only on the term of three months, yet the nation is none the less indebted for that, because new shipment has been made and new credit given before it is redeemed. The rapidity with which these advances are incessantly acquired and renewed is the principal cause which has made it difficult to observe that a nation which purchases more foreign commodities than it sends back abroad constantly owes all excess of the purchase over the sale to foreign countries, no matter when the nation may determine to settle the account. Besides all these ways, bills of credit also come into being often from the process by which rich nations lend money to merchants of poor nations by current account, by bills, or by mortgage, or by which rich nations lend money to the government to be assured of lifetime or perpetual rent. However important these diverse investments may be, I do not believe that they can be equal to that which every nation unintentionally makes, who carries foreign trade, and who can only give it some activity by serving the others with its capitals and by being put incessantly in advance of them.