Sunday 23 January 2011

Book 3, chapter 9, paragraph 13

[De la richesse commerciale, Sismondi, 1803, Original, 430-434]

   Les étrangers qui s’établissent dans les ports francs, ne se bornent point à y faire le commerce de transport, ils s’y trouvent placés avantageusement pour le commerce d’exportation et d’importation; en sorte que leurs capitaux remplacent alternativement, ceux de la nation au milieu de laquelle ils sont établis, et ceux des étrangers; la certitude de trouver un marché si rapproché, si vaste, et si bien fourni, augmente la rapidité de la circulation dans les Provinces voisines, et y procure un grand avantage, soit aux consommateurs, soit aux artisans. Les marchands étrangers domiciliés dans les ports de mer, se laissent même souvent tenter de retirer leurs capitaux du commerce extérieur, pour les destiner uniquement à maintenir l’industrie du pays au milieu duquel ils s’établissent: c’est ainsi que j’ai vu à Livourne, des capitaux considérables d’Anglais et d’Allemands, employés par des marchands de ces deux pays à des défrichements de terre; et que des Marseillais que la révolution avait forcé de se réfugier également à Livourne, ont employé dans le voisinage de cette ville, les fonds qu’ils avaient tiré de France, à y établir un très grand nombre de savonneries, et d’autres manufactures (2). En général tout le pays qui avoisine un port franc, est bientôt saturé de capitaux; car ceux que les étrangers y déposent, refluent rapidement vers le commerce intérieur, les manufactures, et l’agriculture, si ces diverses branches leur offrent de plus grands profits que le commerce de transport.

[Translation]

   The foreigners settled in the free ports do not only do shipping trade there; they are also advantageously placed for export and import trade. As a result, their capitals replace alternately those of the nation among whom they have settled themselves, and those of foreigners. The certainty of finding such a nearby, extensive, and well provided market increases the rapidity of circulation in the neighbouring provinces, and procure a great advantage for them, either for consumers or for artisans. The foreign merchants located at the sea ports may often even attempt to withdraw their capitals from foreign trade, to allot them exclusively to maintenance of industry of the country where they are settled. Thus, Livorno has had considerable capitals of the English and Germans, employed by merchants from these two countries for reclamation of land; merchants from Marseilles, forced to take refuge in Livorno, too, by the revolution, have employed in the suburbs of this city the money that they withdrew from France, to establish a greatly large number of manufactories of soap and other commodities (2). In general, any neighbouring country of a free port is soon filled with capitals, because the capitals which the foreigners place there flow rapidly towards home trade, manufactures, and agriculture, if these different branches offer them larger profits than shipping trade.