Friday 13 August 2010

Book 3, chapter 4, paragraph 12

[De la richesse commerciale, Sismondi, 1803, Original, 265-266]

   Mais dira-t-on, d’où vient qu’aucune école ne s’est formée pour les arts ou pour le négoce, quoique toutes les entraves que les anciens statuts mettaient au commercé aient été détruites par la révolution? Plusieurs causes y ont contribué. Depuis le commencement de la révolution jusqu’au 18 Brumaire, l’industrie française a été constamment dans un état de découragement et de décadence. Ce n’est pas au milieu de ses revers que l’on pouvait songer à de nouveaux établissements utiles. Les coups qui ont été frappés sur elle, comme le maximum, la création, puis la chute des assignats, les taxes révolutionnaires, ont détruit l’énergie des classes productives. Les Tribunaux en cessant de maintenir l’exécution des contrats volontaires, et en affranchissant de leurs engagements ceux qui étaient entrés en apprentissage, ont outrepassé leur but, et détruit la confiance entre ceux qui pouvaient contracter de nouveau. La conscription militaire, ou les réquisitions, en arrachant les apprentis à leurs ateliers, à mesure qu’ils acquéraient la connaissance de leur art, a découragé les élèves aussi bien que les maîtres. Enfin lorsque aucune de ces causes n’aurait existé, il faudrait toujours un assez long espace de temps, pour changer les habitudes des classes inférieures d’un grand Peuple, et pour que l’on songeât à former pour elles les établissements qui leur conviennent le mieux. Un exemple donné par le Gouvernement peut souvent dans ce cas servir d’impulsion, et amener par la suite les changements les plus heureux.

[Translation]

   But we will be asked why no school has been instituted for arts and commerce, though all restraints imposed upon commerce by ancient statutes were abandoned by the revolution. Several causes have contributed to that. Since the eruption of the revolution until the 18th of Brumaire, the French industry was consistently in slump and decline. It is not in the thick of its vicissitudes that people came to think of new useful establishments. Such blows to the French industry, as the maximum, the creation as well as the fall of assignats, and revolutionary taxes, have destroyed the energy of productive classes. The justice ceased to respect voluntary contracts and emancipated apprentices from their commitments, beyond its own purpose, and destroyed confidence among those who could make new contracts. Military conscriptions and requisitions took apprentices acquiring the knowledge of arts away from workshops, and discouraged apprentices as well as masters. After all, if none of these causes existed, it would always take a long time to change habits of the lower classes of a great people, and to conceive establishments which are the most adequate for them. An example given by the government can often in this case serve for impetus and can lead to the happiest changes subsequently.