Saturday 11 December 2010

Book 3, chapter 8, paragraph 06

[De la richesse commerciale, Sismondi, 1803, Original, 382-383]

   Si la nation favorisée est absolument affranchie de l’impôt que payent les autres, comme l’étaient les Suisses par leur capitulation avec la France; le Fisc perd tout l’impôt qu’il aurait pu percevoir sur le commerce de cette nation; le prix des marchandises pour les Suisses, se trouvant alors moins élevé, que le prix des mêmes marchandises importées par des Allemands ou d’autres étrangers, les premiers pouvaient les céder au consommateur à meilleur compte: ce n’est pas cependant qu’ils les cédassent au prix intrinsèque, car leur nombre ni leurs capitaux n’étant pas proportionnés au nombre des consommateurs, ils ne pouvaient suffire seuls à les fournir. Ils forçaient donc les autres marchands à rabattre quelque chose de leur prix, tandis qu’ils élevaient le leur au même niveau; tout ce qu’eux-mêmes faisaient payer aux Français de plus que le prix intrinsèque, pour les marchandises qu’ils leur vendaient, était une perte pour ceux-ci, car c’était un profit de monopoleur, qui parvenait aux marchands suisses, au lieu de parvenir au fisc.

[Translation]

   If a most favoured nation is completely free from the tax levied upon the others, as was the case with the Swiss nation after her capitulation to France, then the treasury loses all the tax which it could have collected from the trade of this nation. Then, the price of commodities for the Swiss merchants becomes less high than that of the same commodities imported by the Germans or other foreigners, and, therefore, they were able to offer these commodities to consumers at a lower price. This is not to say, however, that they offered the commodities at the intrinsic price, because, with their number and capital out of proportion to the number of consumers, they alone were not able to supply a sufficient amount of the commodities. Therefore, other merchants were forced to give some discount to their price, while they increased their price to the same level. All by which they made the French pay more than the intrinsic price for the commodities they sold to the French was a loss for the French, because it was a monopoly profit that did not go to the Treasury but to the Swiss merchants.