Saturday 12 September 2009

Book 2, chapter 2, paragraph 19

[De la richesse commerciale, Sismondi, 1803, Original, 322-23]

   Premièrement si c’est le salaire nécessaire que nous prenons pour terme de comparaison, il faut observer qu’il n’est point le même dans un jour d’été que dans un jour d’hiver, car il faut au journalier pour ce dernier, plus de combustible et de meilleurs habits; aussi une partie de ce qui paraît être en été son salaire superflu, est-elle destinée compenser en hiver l’augmentation de son salaire nécessaire: ce n’est donc pas sa consommation d’un jour, mais sa consommation d’une année, qu’on doit considérer, pour établir son salaire nécessaire. Cette dernière quantité est à peu près toujours la même, mais elle augmente ou diminue réellement de prix, suivant les bonnes ou mauvaises récoltes. Ce n’est point l’argent qui change de valeur, c’est la denrée elle-même, dont le prix, soit intrinsèque soit relatif, s’abaisse ou s’élève, selon que la moisson est abondante ou ne l’est pas. Lors donc que l’on veut connaître les variations du prix de l’argent, on ne le peut qu’en faisant abstraction de celles du prix de la denrée, et en prenant pour cela un terme assez long, pour que les mauvaises années étant compensées par les bonnes, on obtienne un rapport moyen, entre les productions et le travail auquel elles sont dues.

[Translation]

   First of all, if we take the necessary wages as term of comparison, it should be noted that they are not the same in the summer as in the winter, because more fuel and better clothes are necessary for the day labourer in the winter. Therefore, a part of what seems to be his surplus wages in the summer is allocated for compensation for increase of his necessary wages in the winter. Thus it is not his consumption in a day but his consumption in a year that one must consider to determine his necessary wages. The amount of necessary wages is almost always the same, but it actually rises or falls in price, depending upon the good or bad harvest. It is not money but provisions that change in value, whose price, intrinsic or relative, falls or rises, according as the crop is abundant or not. Therefore, when one wants to know the variation of the price of money, he can do it only by leaving out of consideration that of the price of provisions, and by taking such a long period for that, that, the good years offsetting the bad ones, he could obtain an average relation between the productions and the labour expended upon them.