Sunday 5 December 2010

Book 3, chapter 7, footnote 10

[De la richesse commerciale, Sismondi, 1803, Original, 374-375]

(10) Une si grande disproportion entre la valeur des importations, et celle des exportations de l’Amérique Espagnole, peut être aisément expliquée. D’abord il faut remarquer que l’on comprend parmi les retours en Espagne, 50 millions pour montant des contributions, que le Roi retire de ses domaines d’outremer, et une somme peut-être égale, qui est due annuellement à un très grand nombre de propriétaires fonciers, de Seigneurs, et de petits Princes, tous domiciliés en Espagne, et dont les immenses possessions sont situées en Amérique. Ensuite, ainsi que nous l’avons vu, Liv. I. Ch. VII. tout commerce produisant un avantage aux deux pays qui négocient ensemble, et les frais de port unis à ceux de douane, étant compris avec les profits des négociants, dans le prix des marchandises importées en retour, toutes les fois que l’on évalue les objets échangés selon leur prix au lieu du chargement, l’on trouve que l’importation surpasse de beaucoup l’exportation. Le chargement fait à Cadix pour l’Amérique, vaut dans cette ville 76 millions; mais si l’on y ajoute le profit mercantile, augmenté par le monopole, les frais de port et les douanes Espagnoles, dont le tarif est très élevé, et monte même pour quelques objets à 70 pour cent de la valeur; on verra que ces marchandises vendues sur les ports d’Amérique, valent au moins l’une portant l’autre, 50 pour cent de plus, soit 114 millions, avec lesquels on achètera un retour pour l’Europe, qui lorsqu’il y sera rendu, vaudrait aussi 50 pour cent de plus, n’était qu’une grande partie de ce retour sera en numéraire, dont l’augmentation de valeur, quoique réelle, ne peut s’exprimer par des nombres, et doit se trouver toute entière sur la première opération, ou la cession à un prix plus élevé des marchandises avec lesquelles on l’achète.
   Au reste, les relevés de bureau, ainsi que les autres bases numériques de l’arithmétique politique, sont sujets à tant d’erreurs et d’inexactitudes, qu’il faut les considérer plutôt comme des hypothèses, que comme des faits.

[Translation]

(10) Such a large imbalance in value between imports and exports of Spanish America can be easily accounted for. In the first place, we should note that the returns to Spain include 50 million as the sum total of contributions that the King takes back from his overseas domains, and an almost equal sum that is going annually to a large number of landowners, Lords and Small Kings, who all live in Spain, and whose immense possessions are situated in America. Moreover, as we have seen in book 1, chapter 7, any trade is to the advantage of both the countries trading with each other, and the cost of transport including that of customs duties, along with the profit of merchants, comprises the price of commodities imported by return. Therefore, if we evaluate the exchanged goods according to the price in the place of loading, we inevitably find that the importation exceeds exportation by far. The loading in Cadiz for America is of 76 million in value in this city, but if we add to that value the mercantile profit swollen by the monopoly, the cost of transport, and Spanish customs duties, whose tariff is hiked up to be as high as 70 per cent for some goods, we shall see that those commodities sold on the ports of America, at least on average, are 50 per cent higher in value (that is, 114 million), with which we shall buy a return cargo for Europe, which, when back there, would also be 50 per cent higher in value if a large part of this return cargo were not in specie, whose rise in value, though real, cannot be expressed in number, and should be all found on the first operation, or on the alienation at a higher price of the commodities with which we buy it.
   In addition, the official statements, and other numerical foundations of political arithmetic, are subject to so much error and incorrectness that it is necessary to consider them as hypothetical rather than as factual.