Friday 27 November 2009

Book 2, chapter 5, paragraph 18

[De la richesse commerciale, Sismondi, 1803, Original, 51-52]

   Supposons une petite nation, dont le fonds capital ne soit que de dix millions de francs, et qui ait comme les grandes la prétention d’assurer le monopole de son propre marché à ses propres fabricants; que le taux commun du profit soit chez elle de dix pour cent, ce qui produira un million à répartir entre tous ses commerçants; que par la prohibition des importations d’étoffes, elle fasse établir dans son sein une manufacture qui n’y existait pas auparavant, et dont le fonds capital soit d’un million: il n’en restera plus que neuf pour faire face à tous les autres besoins des consommateurs; cependant leur nombre ni leurs besoins n’auront pas diminué; les propriétaires des neuf millions auront donc contre eux précisément les mêmes forces qu’ils avaient avec dix, et leur profit mercantile devra comme auparavant s’élever à un million par année; la manufacture nouvelle devra désormais gagner dans la même proportion que les anciennes, autrement elle ne conserverait pas les capitaux qu’elle a attirés à elle; son profit sera donc de 111,111 livres, et ce sera précisément de cette somme que le profit mercantile se sera accru dans la nation.

[Translation]

   Let us suppose a small nation whose capital stock is only ten million francs and who, like large nations, is given protection to assure her manufacturers of monopoly of her home market. Moreover, let us suppose that the common rate of profit should be 10 percent in the country, a rate which will produce one million francs to divide among all her tradesmen and manufacturers; that the prohibition of importation of cloth should enable her to establish a manufactory in the country which did not exist there before and whose capital stock is one million. There will remain only nine million francs to meet the other needs of consumers. However, their number or needs will not have diminished. The owners of nine million francs will, therefore, have precisely as strong powers against the consumers as they had with ten million, and their mercantile profit will amount to one million per year as before. The new manufactory will ever since gain at the same rate as the old ones; otherwise it would not keep the capitals it attracted to itself. Its profits will, therefore, be 111,111 livres, and it is precisely by this sum that the mercantile profit will have risen in the country.