Saturday 4 April 2009

Book 1, chapter 5, paragraph 09

[De la richesse commerciale, Sismondi, 1803, Original, 129-30]

   Le Cit. Canard suppose (§. 64), «que la masse totale de la richesse du monde commerçant, a une valeur égale à celle de la somme totale du papier de crédit et de l’argent qui circule.» Il part bien du même principe, c’est que tout transfer[t] de propriété se faisant au moyen de l’argent ou du papier de crédit, il est nécessaire que le mouvement de la propriété soit égal à celui du numéraire; mais c’est à cette assertion que l’auteur auroit [aurait] dû s’arrêter, car il étoit [était] facile de sentir, que ce mouvement c’est le momentum des physiciens, qui se compose de la vitesse, et de la masse: Les momentums sont égaux, si la vitesse est décuple, et la masse dix fois moindre d’une part que de l’autre; si l’argent circule plus rapidement que la marchandise, il est bien clair que le nombre d’échanges étant le même de part et d’autre, il faudra nécessairement moins d’argent que de marchandises pour les faire. Or non-seulement il n’y a pas égalité de vitesse entre ces deux mouvemen[t]s, il y a une disparité prodigieuse. Le capital en nature que le fermier emploie pour produire le blé, le vin, et presque toutes les denrées, ne fait qu’une seule circulation dans l’année; d’après le système que nous relevons il faudroit [faudrait] en conclure que l’argent que le consommateur destine à les acheter, ne feroit [ferait] non plus qu’une seule circulation dans le même tem[p]s. Cependant il est certain que les onze douzièmes des consommateurs reçoivent le soir l’argent avec lequel ils acheteront [achèteront] leur pain du lendemain. Il n’est presque aucune manufacture où le fabricant obtienne la rentrée de son argent avant trois mois depuis le jour où il l’a mis en œuvre; mais de tous ses consommateurs, il n’en est presque aucun qui ait gardé trois mois en caisse l’argent avec lequel il achetera [achètera] ses produits.

[Translation]

   Mr Canard, whom we have referred to, supposes that “the total amount of the wealth of the commercial world has the same value as the total sum of paper credit and money in circulation.” This derives well from the same principle, that, if any transfer of property is completed by means of specie or paper credit, it is necessary that the flow of property should be equal to that of specie. But the author ought to have gone no further than this assertion, because it was easy to note that this flow is composed of velocity and mass, like momentum of the physicist. If the velocity is ten times as high and the mass is a tenth as large in one case as in another case, the momentums are equal in both the cases. If specie circulates more rapidly than commodities, it is utterly clear that, the number of exchanges being the same in both cases, there will necessarily need to be less money than commodities to complete these exchanges. But not only do these two flows have inequality of velocity, but also surprising disparity. The capital in kind which the farmer employs to produce corn, wine, and almost all foods circulates only once in a year. According to the system we erects it would be necessary to conclude from this that the money which the consumer appropriates for purchase of them would circulate only once in the same period, too. It is certain, however, that eleven out of twelve consumers receive money in the evening with which they will buy the bread for the following day. There is hardly any factory where the manufacturer obtains income within three months after the day on which he put it at work, but there are hardly any of his consumers who would have kept money in safe for three months with which he will buy the produce from the factory.