Monday 19 January 2009

Book 1, chapter 1, paragraph 04

[De la richesse commerciale, Sismondi, 1803, Original, 21-22]

   Quelle est la richesse de ces peuples misérables? ce n’est point leur terre qui pourroit [pourrait] avoir une valeur bien supérieure à celle de la notre, mais leur travail: ils chassent, et le produit de leur chasse les nourrit, les habille, leur fournit dans les tendons et les os du gibier leurs meilleurs outils et leurs meilleures armes, enfin il les fait vivre et constitue leur revenu. Cependant comme chaque sauvage ne songe qu’à soi, comme il fait tout pour soi, et rien pour les autres, comme il se repose dès qu’il a satisfait à ses premiers besoins, ces peuples consomment chaque année tout ce qu’ils produisent ou qu’ils atteignent, ils n’économisent point, et ne s’enrichissent jamais. Ce n’est que lorsque les hommes ont commencé à pourvoir à leurs besoins par des échanges, et que chacun se vouant à un genre particulier d’industrie a fourni aux autres ce qu’il faisoit [faisait] mieux qu’eux, en retour de ce qu’eux faisoient [faisaient] mieux que lui, qu’ils ont porté leur ambition au delà du moment présent, et produit par leurs travaux plus qu’ils ne vouloient [voulaient] actuellement consommer.

[Translation]

   What is the wealth of these miserable nations? It is not their land but their labour that could have much more value than ours. They hunt, and the produce of their hunting provides them with food and clothing, and with better instruments and better arms of tendon and bone. Finally the produce makes them alive, and constitutes their revenue. However, these savage nations consume all they produce or attain every year, and do not save anything or enrich themselves, since each individual of them thinks only of himself, does all for himself and nothing for anyone else, and takes some rest as soon as he satisfies his first wants. Only when man began to satisfy his wants by means of exchanges, and when anyone, who devoted himself to a particular kind of industry, provided someone else with what the former made better, in exchange for what the latter made better, did he carry his ambition beyond the present moment, and produce more by means of labour than he wanted to consume at that moment.