Saturday 19 December 2009

Book 2, chapter 6, paragraph 11

[De la richesse commerciale, Sismondi, 1803, Original, 71-73]

   Il y a cependant dans ce cas-ci même de très fortes raisons pour taxer la consommation de luxe de l’ouvrier de préférence à sa consommation nécessaire; 1.° La première taxe, fait pour lui l’effet d’une loi somptuaire; si elle diminue sa consommation de liqueurs fermentées par exemples elle est également avantageuse à son moral et à son physique, elle épargne tout ensemble son temps et sa santé: 2.° La taxe n’est égale qu’autant qu’elle est proportionnée au revenu des contribuables, or le revenu des ouvriers c’est leur salaire superflu; et non pas leur nécessaire. Dans la même ville tel ouvrier aura un franc de salaire, et tel autre quatre; cependant le nécessaire du dernier, n’est point supérieur dans cette proportion à celui du premier; s’il est taxé dans son luxe, il payera beaucoup plus, comme juste, s’il est taxé dans son nécessaire, il payera également. 3.° Non seulement dans un grand État il y a des provinces où l’ouvrier obtient aisément un salaire superflu, tandis que dans d’autres il est réduit au plus étroit nécessaire, mais encore dans les premières il y a des ouvriers, qui faute d’habileté ou de forces, ne peuvent parvenir au salaire moyen, et travaillent pour le nécessaire; tous ceux qui n’ont ni superflu, ni revenu, ne peuvent et ne doivent pas être taxés; ils le sont cependant par un impôt sur le sel ou sur la farine; un tel impôt équivaut pour eux à une condamnation à la mendicité ou à la famine.

[Translation]

   There is, however, good reason even in this case for which the taxation upon luxuries for the labourer is in preference to that of necessaries. First of all, the former taxation impresses him as sumptuary laws. If it diminishes his consumption, for example, of alcohol drinks, it is also advantageous to his moral and physical condition; it saves him at once time and health. Secondly, the tax is equal only as long as it is in proportion to the revenue of taxpayers, and yet the revenue of the labourers is their surplus wages, not their necessary. In one city, one labourer will have one franc of wage, and another will have four, but the necessary wage of the latter is not superior in this proportion to that of the former. If he is taxed in his luxury, he will pay much more, as naturally as he will pay equally if he is taxed in his necessary consumption. Thirdly, in some provinces as well as a large state the labourer obtains surplus wages easily, while in other provinces he is forced in misery. But the former provinces also have more than a few labourers who for lack of ability or powers cannot reach the average wage and work for necessaries. All those who have neither surplus nor revenue cannot, and should not, be taxed, but, in fact, are charged with a tax upon salt or flour. Such a tax is equivalent for them to a sentence to mendicancy or to starvation.