Thursday 2 April 2009

Book 1, chapter 5, paragraphs 06-07

[De la richesse commerciale, Sismondi, 1803, Original, 125-27]

   La partie de la richesse mobiliaire [mobilière] qui est convertie en numéraire cesse de contribuer directement à l’accroissement du capital national, elle est en quelque sorte immuable, et les échanges ne l’altèrent ni ne la bonifient point, à la différence des choses qui se consomment, et qui s’échangent toujours contre une valeur supérieure, lorsqu’elles circulent du capitaliste à l’ouvrier productif; d’où il s’ensuit qu’il seroit [serait] fâcheux qu’une partie trop considérable de la richesse mobiliaire [mobilière], par sa conversion en numéraire, cessât d’être productive.
   L’on a appelé ventes les échanges qui se font d’une valeur quelconque contre du numéraire, et trocs les échanges d’une valeur contre une autre valeur non numérique: Une vente n’est que la moitié d’un troc qui s’achève toujours ensuite par une autre vente que le bailleur d’argent appelle un achat; car celui qui se défait d’une chose dont il peut se passer, ne la vend pas pour employer à son usage l’argent lui-même, dont il ne pourroit [pourrait] tirer d’autre parti que celui de s’en défaire, mais pour employer à son usage ce qu’il achètera avec cet argent. Il conclud [conclut] donc toujours un troc, composé au moins de deux marchés, une ou plusieurs ventés d’abord, un ou plusieurs achats ensuite. Cette facilité à diviser un troc en deux parties, de telle sorte qu’on n’ait point besoin pour obtenir d’un homme ce qu’on désire de lui, d’avoir à lui offrir une chose qui soit appropriée à son usage, est cause que les achats et les ventes ont exclu presque absolument les trocs du commerce, et que presque toutes les stipulations qui ont lieu entre les hommes, ne sont plus autre chose que l’échange d’une valeur quelconque contre de l’argent.

[Translation]

   The part of the movable wealth which is converted into specie ceases to contribute directly to the growth of the national capital, so it is, as it were, immovable, and it is not changed or bettered through exchange, unlike the things which are consumed, and which are always exchanged for something of higher value, in circulation from a capitalist to a productive labourer. From this it follows that it would be inexpedient if too large a part of the movable wealth were converted to specie, only to be unproductive.
   Exchange of something of value for specie is called sale, and exchange of something of value for something else of value, not specie, is called bartering. A sale is only half of an act of bartering, which is completed usually later by another sale, which he who offers money calls purchase, since he who gives a thing he can dispense with does not sell it for the purpose of making use of money itself, of which he could not make other use than giving it over, but for the purpose of making use of what he will buy with that money. Therefore, an act of bartering is always concluded, composed at least of two deals, a sale at first and a purchase later. It is so easy to divide an act of bartering into two parts, that no one has to offer anyone else a thing the former thinks the latter would make use of in order to obtain from the latter what the former desires. As a result, that all sales and purchases have almost completely excluded bartering from commerce, and almost all deals between a pair of men are no longer anything but exchange of something of value for money.