Sunday 20 September 2009

Book 2, chapter 2, foootnote 02

[De la richesse commerciale, Sismondi, 1803, Original, 320-21]

(2) Herrenschwand en traitant de la fluctuation des prix, n’a point profité, comme il aurait pu le faire, des lumières de tous ses devanciers. Il considère la valeur d’une quantité d’or ou d’argent, dont le poids et le titre sont déterminés, comme inaltérable, et nécessairement égale à une quantité immuable de travail. (Écon. polit. et mor. Tom. II. p. 80 et 101.) Ainsi donc si l’on découvrait, comme on le fit il y a trois siècles, des mines quatre fois plus abondantes que celles que l’on connait aujourd’hui, et d’où l’extraction de l’or coûtât par conséquent quatre fois moins de travail; le produit de celui d’une journée de ces mineurs, commanderait le travail de quatre jours de tous les autres hommes, ce qui est directement contraire au système même d’Herrenschwand sur l’égalité des échanges. Une autre supposition peut encore mieux faire sentir combien il est inconséquent de supposer cette fixité au prix de l’or. Il n’est nullement impossible que l’on découvre le secret dès alchimistes aujourd’hui qu’on ne le cherche plus; c’est-à-dire, que l’on s’assure que tous les métaux ne sont que les modifications d’un seul élément, et que la chimie apprenne à les imiter. Cette science produirait une moindre merveille en convertissant du fer en or, que celle qu’elle a fait en produisant de l’eau par la combustion du gaz hydrogène; ou en démontrant que le diamant et le charbon sont composés des mêmes principes. Y a-t-il quelqu’un cependant qui puisse croire que dans ce cas le prix de l’or resterait toujours le même, et qu’il ne se proportiannerait pas bientôt au travail dont il serait le fruit? Il n’y a pour les effets aucune différence entre la découverte de ce secret dangereux, et celle d’une mine d’or fort abondante. Aussi vouloir que les Gouvernements fassent désormais du poids et du titre de l’or un étalon inaltérable, qui serve dans tous les temps à reconnaître le prix réel des choses, et à régler l’économie nationale (Tom. II. p. 153. et 302.) c’est s’attache comme à un ancre au roseau arraché que la vague emporte, c’est nous rappeler ces matelots, qui, forcés par la tempête de jeter à la nier les marchandises qui formaient leur cargaison, pour alléger le navire, jugèrent convenable de laisser un signe à l’endroit où ils les abandonnaient, pour pouvoir les repêcher dans un temps plus calme, et firent dans ce but une entaille au vaisseau qui les portait, afin de reconnaître sur le pont la place précise d’ou ils les avaient jetées à la mer.

[Translation]

Dealing with the fluctuation of prices, Herrenschwand has not benefited from insights of all his precursors as he could have. He considers the value of a quantity of gold or silver, whose weight and fineness are determined, as invariable and necessarily equal to a fixed quantity of labour (De l’économie politique et morale de l’espèce humaine, vol. 2., pp. 80 & 101). Therefore, if new mines, which would be four times as abundant as those known today and where the extraction of gold would consequently cost a quarter as much labour, were discovered as three centuries ago, the produce of one day of labour by these miners would command four days of labour by any one else. This conclusion is directly contrary even to the system of Herrenschwand regarding equality of exchanges. Another supposition can lead to a much better understanding of how absurd it is to suppose this invariability of the price of gold. It is not impossible at all that you reproduce the secret of alchemists today, without looking for it any longer; namely that you are sure that all metals are only variants of a single element, and that chemistry teach you how to imitate alchemists. This science would produce a smaller wonder by converting iron into gold, than it has produced by making water from combustion of hydrogen gas or by demonstrating that diamond and carbon are composed of the same elements. However, can anyone believe that in this case the price of gold would always remain the same and would soon be out of proportion to the labour expended upon it? There is no difference in effect between the reproduction of that dangerous secret and the discovery of an extremely abundant mine of gold. Therefore, if you propose that the governments should now make a weight and a fineness of gold the invariable standard, which always serves to recognise the real price of things and to regulate the national economy (vol. 2, pp. 153 & 302), the proposal is only anchored to an uprooted reed washed by waves. This is to remind us of those sailors, who, forced by a storm to throw their cargo of commodities, to make their ship lighter, thought it a good idea to leave a sign in the place where they abandoned it, so that they could retrieve it in the more calm time, and, for that purpose, notched the ship carrying it, in order to recognise on the deck the precise place where they had thrown it to the sea.