Tuesday 15 September 2009

Book 2, chapter 2, paragraph 22

[De la richesse commerciale, Sismondi, 1803, Original, 325-26]

   Comme en se perfectionnant, l’agriculture tend à produire les mêmes effets avec moins de moyens, il en devrait résulter l’avilissement du prix du blé et des autres denrées, que l’industrie humaine arrache à la terre: il est pourtant probable que cet effet est compensé en grande partie pour le blé, par d’autres causes qui agissent en sens contraire, telles que l’augmentation de la rente foncière, et celle de la consommation, qui sont des suites de l’accroissement de population et de richesses. En prenant un long période, cet étalon n’est probablement pas très défectueux, quoiqu’il le soit lorsqu’on en prend un court, à cause de l’incertitude et de l’inégalité des récoltes. Son grand avantage est d’avoir un rapport fixe avec le salaire nécessaire; mais ce rapport s’est altéré quelquefois, et peut s’altérer encore plus. En France, en Angleterre, et en Allemagne, la substitution des pommes-de-terre au blé, dans la cuisine du pauvre, a réduit considérablement, pour toute la saison de leur durée, les besoins du journalier. En Italie, la farine de blé de Turquie, et celle de châtaignes, qui coûtent la moitié moins que celle de froment, excluent presqu’absolument cette dernière de la nourriture de l’homme de travail, en sorte que lorsque le prix du blé est le même en Angleterre qu’en Toscane, le salaire nécessaire est presque de moitié moins fort dans ce dernier pays. Le comte de Rumford en appliquant la chimie à l’art de la cuisine, et en augmentant les pouvoirs nutritifs de chaque aliment, nous fait entrevoir qu’il existe un nouveau moyen de diminuer le salaire nécessaire, et de changer la proportion entre la valeur du blé et celle du travail.

[Translation]

   Since agriculture in improvement tends to produce the same effects at a smaller cost, it should result in a fall in price of corn and other provisions that human industry reaps from the earth. It is nevertheless probable that this effect is offset for the most part for corn by other effects which act in the opposite direction, such as the increase of land rent and that of consumption, which follows from the growth of population and wealth. Taking a long time, this standard is probably not so defective, though it is defective when one takes a short time, because of uncertainty and inequality of the harvest. Its great advantage is to have a consistent relation with the necessary wages. But this relation has sometimes changed itself, and can change itself much more. In France, England, and Germany, the substitution of potatoes for wheat in meals of the poor has enormously reduced the needs of the day labourer for all the season of potatoes. In Italy, flour of wheat from Turkey and that of chestnuts, which cost half as much as that of high quality wheat, almost completely exclude the latter as provisions of the labourer, so that, when the price of wheat is the same in England and Tuscany, the necessary wages are almost half as high in the latter country. The Count of Rumford, by applying chemistry to the art of cuisine and by increasing nutritive powers of each meal, makes us understand that there is a new means to diminish the necessary wages and to change the proportion between the value of corn and that of labour.