Friday 12 February 2010

Book 2, chapter 9, paragraph 07

[De la richesse commerciale, Sismondi, 1803, Original, 128-129]

   Sans fixer par une loi le prix du pain, on peut le forcer au rabais, en prohibant l’exportation du blé, quoique le pays en produise plus qu’il n’en peut consommer. Tout le surplus qu’on empêche de chercher d’autres acheteurs au dehors, chôme d’une manière ruineuse entre les mains de celui qui l’a produit: il se détermine, plutôt que de prolonger cette perte, à le céder au-dessous de son prix; sa concurrence fait baisser le cours du marché; une partie de la perte se répartit entre tous les producteurs, ceux qui ne réussissent point à se défaire de leur blé supportent le reste; les uns et les autres se dégoûtent de produire, lorsque leur travail et leurs avances deviennent pour eux une source de pertes et non de revenus; et la terre n’étant plus fertilisée, retourne bientôt à son état sauvage. C’est ainsi que les premiers Grands Ducs de la famille de Médicis complétèrent la ruine de la maremme Toscane, en défendant l’exportation des blés hors de cette province aussi fertile que malsaine, et qui avant leur règne en produisait quatre fois plus qu’il n’en fallait pour nourrir ses habitants.

[Translation]

   Without fixing the price of bread by law, it is possible to force it to be low by prohibiting corn from being exported, though the country produces more bread than she can consumer. Any surplus that is prohibited from looking for other purchasers abroad is left unemployed in a ruinous way in the hands of its producer. He determines, rather than to prolong this loss, to relinquish it below its price. His participation in competition lowers the market price. Part of the loss is divided among all the producers, and those who do not manage to do away with their corn sustain the rest of the loss. Both the sorts of losers hate to produce, when their labour and advance become a source of losses, not revenues, for them, and the land comes into savage state again, no longer fertilised. Therefore, the first Grand Dukes of the house of Medici completed the ruin of the Tuscan marsh, by prohibiting corn from being exported outside this province which was as fertile as ugly, and which produced four times as much as required to provide for its inhabitants before their reign.