Thursday 2 September 2010

Book 3, chapter 5, paragraph 13

[De la richesse commerciale, Sismondi, 1803, Original, 291-292]

   Si les règlements du commerce pouvaient obliger nos fabricants à donner à leurs étoffes la même force et la même durée, qu’on leur donnait il y a un siècle ou deux, ils rendraient un très mauvais service, aux consommateurs, car ils les forceraient à payer fine qualité qui leur serait inutile. Mais quoique les statuts puissent forcer les fabricants à tisser leurs étoffes selon certaines règles, ils ne peuvent les obliger à leur donner un degré déterminé de bonté. Il y aura toujours le même nombre de fils de chaîne et de trame, la même lisière, et des laines de même dénomination, mais l’on n’apportera point le même soin à toutes les opérations préparatoires, et l’on emploiera à éluder le règlement pour faire mal, l’étude qui aurait suffi pour mieux faire. Toutes les entraves que l’on peut mettre aux arts s’opposent bien plus à leur perfectionnement, qu’à leur décadence; il faut les violer pour faire quelque chose de nouveau et de mieux, mais il suffit de les éluder pour mal faire. La seule intention de l’artisan, lorsqu’il perfectionne son métier, c’est de s’en faire un mérite auprès du consommateur; s’il doit lui cacher ce perfectionnement, il se gardera bien d’y prétendre.

[Translation]

   If regulations of commerce could oblige our manufacturers to give textiles the same strength and durability as they gave a century or two ago, the regulations would do the consumer an extremely bad service, because they would force him to pay for the quality which would be of no use for him. However, although the statutes can force the manufacturers to weave textiles according to certain regulations, they cannot oblige the manufacturers to give their textile high quality to a decisive degree. The manufactures will always use the same number of warp and woof threads, the same list, and wool of the same denomination, but will not apply the same craftsmanship to all processes, and will give consideration to how to elude the regulation for cheap production, a consideration which would be enough for higher-quality production. All regulations which can be put upon arts are even more opposed to improvement than to decline in arts. Infringement upon regulations is necessary to make something new and better, but elusion of regulations is sufficient to make something worse. The only intention of the artisan for improvement in his trade is to make a merit in the eye of the consumer. If he must hide this improvement from the consumer, he will not venture to look for improvement.