Sunday 5 April 2009

Book 1, chapter 5, paragraph 10

[De la richesse commerciale, Sismondi, 1803, Original, 130-32]

   L’on perd, chacun le sait, en gardant son argent en caisse, et c’est une perte que le propriétaire peut toujours éviter: il y a bien aussi une perte à laisser chômer sa marchandise en magasin, ou à la laisser long-tem[p]s sur l’atelier, mais cette perte est inévitable, elle est dans la nature des choses, et c’est pour la compenser que le capitaliste a droit d’exiger un profit proportionné sur les marchandises et les fonds qu’il lui est nécessaire de laisser chômer ainsi. Lorsqu’un commerce de marchandises roule sur un fond de cent mille écus, il suffit au commerçant d’en avoir habituellement un millier en caisse, tandis que les 99,000 restais sont dans son magasin: cependant il fait certainement autant d’échanges en numéraire qu’en marchandises, il n’en fait pas un où il ne soit ou payeur ou receveur, mais sa marchandise se renouvelle à peine une fois par année, tandis que les mêmes écus restent rarement cinq jours de suite dans sa caisse. Il semble que dans un commerce de banque où l’argent paroît [paraît] être la seule marchandise, la proportion de numéraire chômant devroit [devrait] être beaucoup plus forte; cependant une maison qui fait pour un million d’affaires par an, n’a pas habituellement, un jour compensant l’autre, plus de dix mille francs en caisse. Un centième de numéraire lui suffit donc pour la circulation des capitaux, tout comme il suffit à la précédente pour celle des marchandises.

[Translation]

   It costs some, as everyone knows, to keep money in safe, and this is a loss that the owner can always avoid. It also costs some to leave commodities in store as they are, or let it take long time to complete them, but this loss is inevitable, deriving from the nature of things, and, for its compensation, the capitalist has a right to a proportional profit on the commodities and the money he has to leave as they are. When a merchant carries out trade of commodities on the stock of 100,000 ecus, it is sufficient for him to usually have around 1,000 in his safe, while the remaining 99,000 were in his shop. Still, he surely makes as many exchanges in species as in commodities. He makes none of the exchanges without being a payer or a receiver, but his commodities are renewed almost once a year, while the same coins rarely stay for the next five days in his safe. It seems that, in the banking business where money appears to the only commodity, the proportion of specie in idleness [as reserve] should be much larger. However, a trading house which annually makes a million of deals does not usually hold more than 10,000 francs, on average a year, in its safe. A hundredth of specie is therefore sufficient for the house to make its capital circulating, just as it is sufficient for the merchant above mentioned to make its commodities circulating.