Monday 1 November 2010

Book 3, chapter 7, paragraph 20

[De la richesse commerciale, Sismondi, 1803, Original, 348-349]

   Sans le régime exclusif, ne cesse de répéter de Pradt, il n’y a pas de Colonies: non, il n’y en a pas en effet dans le système mercantile, mais il peut fort bien y avoir des Provinces; plus une Colonie trouverait de moyens de se soutenir par elle-même et plus devenue Province, traitée à l’égal de toutes les autres parties de l’Etat, et ne se croyant plus sacrifiée à l’intérêt de ses concitoyens, elle aurait des moyens de prouver son dévouement à la métropole, et de lui rester attachée, en dépit d’une puissance maritime prépondérante. Si la belle Isle de St. Domingue peut être rendue à l’ordre et à la prospérité, telle est sa grandeur, et l’étendue de son marché intérieur, qu’elle n’aurait guère plus à souffrir d’une guerre maritime, que n’en souffrait la Bretagne: une Colonie continentale, si la France vient à en posséder une de florissante, en souffrirait moins encore: les neutres viendraient au secours de l’une et de l’autre, et pourvu que des lois absurdes ne poussassent pas forcément les Colons vers l’indépendance, en ne leur laissant pour subsister d’autre ressource que la violation et le renversement du régime exclusif, ils resteraient tout aussi fidèles à leur métropole, que les habitants des Provinces les plus rapprochées du centre de l’autorité.

[Translation]

   De Pradt incessantly repeats that without the exclusive regime there is no colony. In fact, there is no colony in the mercantile system but may well be provinces. The more means a colony would find to support itself for itself, the more capable it would be of becoming a province. Treated on equal terms to the other parts of the state, and no longer believing itself sacrificed in the interest of its fellow-countrymen, the colony would have means to prove its loyalty to the home country, and to be attached to it, in spite of a preponderant maritime power. If the beautiful island of Santo Domingo can be restored to order and prosperity, such are its grandeur and the extent of its interior market that it might no more have to suffer from a maritime war than Britain. If France came to possess a flourishing continental colony, the colony would suffer much less from war; neutral countries would come to the aid of both of them. If absurd laws did not forcefully press the colonies towards independence by leaving them no other resource for living on than violation and overthrow of the exclusive regime, the colonies would remain exactly as loyal to their home country, as the habitants of the provinces which are the nearest to the centre of the authority.