Tuesday 6 January 2009

Introduction, paragraph 07

[De la richesse commerciale, Sismondi, 1803, Original, 6-7]

   Les progrès de l’économie politique ont été arrêtés par un autre obstacle encore, c’est l’esprit de système qui a dominé sur cette science plus que sur toute autre: les théories ont régné sur elle avec une puissance d’autant plus absolue que sa difficulté et son obscurité laissoient [laissaient] moins de moyens de les combattre: on se rallie autour des mots lorsqu’on ne peut le faire autour des idées. Deux sectes diamétralement opposées, telle des Mercantiles, et celle des Economistes se sont élevées l’une contre l’autre, chacune a triomphé à son tour, et chacune a fait pâtir la société de sa victoire: cependant les nations alternativement victimes de l’une et de l’autre, n’ont point encore appris à se tenir en garde contre des exagérations toujours ennemies la vérité. Les opinions d’Adam Smith gardent un milieu entre les deux extrêmes, et cette circonstance suffirait seule pour leur faire trouver peu de partisans ailleurs que chez les vrais penseurs: de plus elles n’ont rien de ce qui assure des succès auprès du vulgaire; elles ne peuvent non plus captiver ces demi-savans [savants] qui ne cherchent qu’à prendre un parti, et qui veulent juger l’économie politique sans l’avoir étudiée, parce que les idées fondamentales sur lesquelles elles reposent ne sont ni simples ni frappantes, que l’on ne peut les bien saisir que par l’étude de tout le système, ni se convaincre des principes que quand on en connoît [connaît] les conséquences.

[Translation]

   Another obstacle has been still to the progress of political economy. This is the spirit of system, which has been more dominant in this science than any other. Theory has reigned over this science with all the more absolute power since its difficulty and abstruseness made it less disprovable. The science dazzles the reader with the terminology when it cannot with the thought. The two directly opposed sects of mercantilists and of Economistes have grown in conflict with eath other; each of them has made its own way, and has annoyed the society with its avowed victory. However, no nation, alternately victimised by the one and the other, has yet learned to keep guard over exaggerations, which are always enemies to the truth. Adam Smith’s opinions are the mean between the two extremes, and this circumstance alone is sufficient to explain why they have found little advocacy except among true philosophers. In addition, his opinions are none of those which are surely popular among ignoramuses; nor do they interest those half-learned men who search them only for easy aphorisms and who try to judge of political economy without having studied it. This is because the fundamental ideas on which Smith’s opinions are founded are neither simple nor outstanding; not until having studied the whole system can anyone understand them so well, and not until having understood their consequences can anyone be convinced of any of the principles.