Tuesday 21 July 2009

Book 1, chapter 9, paragraph 21

[De la richesse commerciale, Sismondi, 1803, Original, 271-72]

   On a, il est vrai, des données un peu plus exactes pour calculer la consommation annuelle, ainsi selon qu’on estime que l’un compensant l’autre, celle de chaque individu françois [français], arrive à 200 ou à 300 francs, one doit conclure que celle de toute la nation est de six ou de neuf milliards par an; avant cependant que d’établir sur ce premier apperçu [aperçu] un rapport entre le montant de sa consommation et la valeur de son mobilier, il reste à savoir d’une part, si comme il est probable, elle n’en doit pas une partie; de l’autre, si elle dispose en même tem[p]s du produit d’une, de deux, ou de plusieurs années. Quand on veut calculer la richesse de l’Angleterre, on est bien plus embarrassé encore; en effet la seule chose que l’on voie clairement, c’est qu’elle dispose en même tems du produit brut d’un plus grand nombre d’années que la France; du reste on ne trouve plus aucun rapport entre sa consommation et sa richesse, parce que faisant à elle seule le commerce de l’Univers presqu’entier, et mettant ses capitaux au service de toutes les autres nations, leur influence sur l’aisance nationale n’est point en raison de leur valeur totale, mais seulement en raison des profits qu’ils rapportent à leurs maîtres. Aussi tout ce que nous osons avancer sur le capital circulant, c’est que cela de la France, proportionnellement à ses besoins, est infiniment moins considérable que celui de l’Angleterre, quoiqu’il dépasse de beaucoup, même aujourd’hui, les limites qu’on lui avoit [avait] assignées dans le tem[p]s de la plus grande prospérité du commerce françois [français], lorsque ne reconnoissant [reconnaissant] d’autre capital que le numéraire, on l’évaluoit [évaluait] à un, ou tout au plus à deux milliards de livres.

[Translation]

   It is true that you have some data a little more exact for calculation of annual consumption. According to the estimation that a French individual consumes averagely 200 to 300 francs, one must conclude that the consumption of the whole nation is from 6 to 9 billions a year. But, before determining at first sight a relation between the sum of its consumption and the value of its movable, you have yet to know whether or not the nation owes a part of its consumption, as is often the case, on one hand, and whether it simultaneously has at its disposal some of the produce of one, two, or several years, on the other hand. When you want to calculate the wealth of England, you are in still more trouble. In fact, all you can see clearly is that England has gross produce of more years at its disposal at the same time than France. You do not find any other relation between its consumption and its wealth, because, as England carries on trade with almost all parts of the universe by itself alone, and puts its capitals at the service of all other nations, the influence of its capitals upon the national comfort is not proportional to their total value, but only to the profits they bear to their masters. Thus all we dare to assert regarding the circulating capital is that that of France in comparison to its needs is far less enormous that that of England, though it far surpasses the limits even today, which you had assigned to it at the time of the greatest prosperity of French commerce, when, no other capital than specie recognised, it was evaluated at one or, at most, two billion livres.