Monday 23 February 2009

Book 1, chapter 3, paragraphs 26-27

[De la richesse commerciale, Sismondi, 1803, Original, 79-80]

   Comme il arrive fréquemment que les diverses causes que nous avons énumérées, et qui déterminent le nombre et les besoins des emprunteurs et des prêteurs, se balancent entr’elles, il en résulte le plus souvent que ces deux classes se partagent par égales portions les profits du commerce, si bien que lorsque l’intérêt est à cinq pour cent, on peut supposer que le profit habituel du manufacturier ou du négociant est de dix pour cent; mais quelques unes des causes morales que nous avons indiquées, se réunissent dans plusieurs pays, en Espagne par exemple, pour rabaisser très-fort l’intérêt du capital relativement au profit du commerce.
   Il convient de rappeler une dernière fois que le capital qui circule aussi bien que celui qui se prête, n’est point de l’argent monnoyé [monnayé], mais des marchandises à l’usage de l’homme, fruit de son travail, échangeables contre un travail nouveau, et qui sont quelquefois, mais pas toujours, représentées par du numéraire. Il arrive très-fréquemment dans le commerce, qu’une commandite, une mise en fonds, un crédit, s’effectuent en marchandises et non pas en argent. Il arrive tout aussi fréquemment chez les cultivateurs, que les avances du propriétaire au colon, se font en grains, en fourrages, en bétail, et en instrumen[t]s aratoires; l’effet est cependant précisément le même; toutes les fois qu’un capital est mis en circulation, peu importe que les espèces en soient ou non le signe, le travail commence, et la production remplace avec bénéfice la consommation.

[Translation]

   Since it frequently happens that the diverse causes which we have enumerated, and which determine the number and the needs of borrowers and lenders, cancel out one another, it the most often leads to the effect that the two classes share the profit of commerce in equal proportion. Therefore, when the interest is 5%, you can suppose that the usual profit of manufacturers and merchants is around 10%. But some of the moral causes we have suggested conspire in several countries such as Spain, to lower the interest of capital sharply in comparison to the profit of commerce.
   It is convenient to remind you once and for all that the circulating capital as well as the loaned capital consists not in money but in commodities for human use, or the produce of human labour, which can be exchanged for new labour, and which is sometimes if not always represented in terms of specie. It is very frequently in commerce that finance, investment, and credit are carried out in form of commodities, not of money. It is precisely as frequently in agriculture that the advance of landowners to cultivators takes form of grains, forage, livestock, and farming tools. Still the effect is precisely the same; every time a capital is put into circulation, irrespective of whether it may take form of sign or not, the business gets started and the production replaces the consumption to benefit.