Thursday 30 July 2009

Book 2, chapter 1, paragraph 10

[De la richesse commerciale, Sismondi, 1803, Original, 279-80]

   Ce superflu peut être évalué en soi-même, ou relativement au revenu qu’il produit, et ces deux évaluations sont fort différentes. En soi-même, il est égal à la différence entre le travail qu’auroit [aurait] coûté la même production à un homme qui n’auroit [aurait] point été assisté par l’accumulation du travail antérieur de ses semblables, et le travail qu’elle a coûté à l’ouvrier productif: voilà en effet qu’elle est la quantité dont le perfectionnement du travail enrichit la société. Mais relativement au revenu qu’il produit, il ne faut point l’estimer ainsi, car on ne trouveroit [trouverait] jamais de consommateur qui formât de demande pour un travail aussi énorme; ou qui consentît à le rembourser comme s’il avoit [avait] été fait réellement. On ne demanderoit [demanderait] jamais, par exemple, qu’il se fabriquât des épingles, si l’acheteur devoit [devait] donner en échange pour les obtenir, les fruits d’un aussi grand travail que celui qui seroit [serait] nécessaire à un sauvage pour les faire. Il faut donc que ce superflu se partage entre les consommateurs et les producteurs; que les derniers offrent aux premiers un assez grand avantage pour les engager à se charger des fruits de leur industrie, et que les premiers abandonnent aux derniers un assez grand bénéfice, pour les engager à appliquer effectivement leur industrie, et l’accumulation de leurs capitaux, à ce genre de productions: il se fait donc un partage libre de ce superflu du travail; la part la plus considérable est toujours celle du consommateur, c’est l’accroissement d’aisance que la nation dérive du perfectionnement de son industrie et de l’augmentation de sa richesse. La part de ce superflu qui reste au producteur forme d’un autre côté le revenu national.

[Translation]

   This surplus can be evaluated either in itself or in comparison to the revenue it produces, and these two evaluations are wide different. In itself, it is equal to the difference between the labour which the same production would have cost a man had it not been for the help of accumulation of previous labour of his fellow-creatures on one hand, and the labour which it has really cost a productive labourer on the other hand. This, in fact, is the quantity by which the improvement of labour enriches the society. But, in comparison to the revenue it produces, it is not necessary to estimate the surplus likewise, because there would be no consumer who makes a demand for so enormous labour, or who consents to the replacement as if it had been really performed. It would never be demanded, for example, that the consumer should manufacture pins for himself, if the purchaser should give in exchange for them the fruits of as enormous labour as what would be necessary for a savage to make them. It is therefore necessary that this surplus should be divided between consumers and producers; that the latter offer to the former a sufficiently great advantage to engage them in carrying on the fruits of their industry, and that the former give the latter a sufficiently great benefit to engage them in effectively applying their industry and the accumulation of their capital to this sort of production. Therefore, this surplus of labour is freely divided. The most part of it always belongs to consumers, a fact which means the advancement of comfort the nation derive from the improvement of its industry and the increase of its wealth. The part of this surplus which remains in the hand of producers forms the national revenue, on the other hand.