Saturday 8 January 2011

Book 3, chapter 8, footnote 05

[De la richesse commerciale, Sismondi, 1803, Original, 402-404]

(5) Pour la plupart des objets manufacturés, cette contribution ne s’élevait que de dix à quinze pour cent de la valeur des marchandises. La quincaillerie et les gazes étaient taxés à dix pour cent. (§ VI. du Traité, Art. 6 et 10.) les cotons, les modes, la porcelaine et les glaces paiaient douze pour cent, (Art. 7, 11, 12 et 13.) la sellerie payait quinze pour cent de la valeur, (Art. 9.) et les batistes cinq schellings par demi-pièces de sept verges et trois quarts. (Art. 8.) Les droits sur les vins, les eaux-de-vie, les vinaigres et les huiles, quoique fort réduits, ne l’étaient pas autant à beaucoup près: les uns égalaient, d’autres surpassaient même la valeur première de la marchandise. (Art. 1. 2. 3 et 4.) Celui sur la bière était fixé à trente pour cent. (Art. 5.) Si la réduction des droits perçus par les Anglais, sur les boissons fournies par la France, avait été proportionnée à la réduction des droits perçus par la France, sur les marchandises de fabrique anglaise, il est probable que de part et d’autre les importations auraient égalé les exportations; tandis que d’après les relevés des douanes Françaises, on calcule que les importations de marchandises anglaises se sont élevées,

pour l’an 1787à 58,500,000francs.
178863,000,000
178958,000,000
   Et les exportations des marchandises françaises en Angleterre ont monté
en 1787à 38,000,000
178834,000,000
178936,000,000
   Il faut remarquer qu’en 1789 l’Angleterre fournit à la France pour 18,000,000 de grains, farines ou légumes. En retranchant cet article absolument accidentel, de la valeur des ventes de l’Angleterre, elle se trouve à peu près au niveau de la valeur de ses achats.
   En 1789, le taux de l’intérêt était à peu prés le même en France et en Angleterre; nos capitaux avant la révolution suffisaient à notre industrie, il n’y avait donc pas de raison pour que l’Angleterre fût constamment prêteuse, la France constamment emprunteuse; après que le mouvement extraordinaire produit par le traité de commerce aurait été calmé, l’équilibre se serait peu à peu rétabli entre les achats et les ventes.
   Il n’en serait pas de même aujourd’hui dans nos relations avec l’Angleterre, nous avons trop besoin d’emprunter d’elle des capitaux, elle a trop d’intérêt à nous en prêter, pour que ses ventes à crédit ne surpassent pas ses achats, d’une somme d’autant plus forte, que nos relations commerciales avec elle se resserreront davantage.

[Translation]

(5) For the most part of manufactured goods, this tax is only ten to fifteen per cent of the value of the commodities. Ironmongery and gauze were taxed at ten per cent (section 6 of the treaty, articles 6 and 10); cotton, clothes, porcelain and glass paid twelve per cent (article 7, 11, 12 and 13); saddlery paid fifteen per cent of the value (article 9); and batiste five shillings per half-piece of seven yards and three quarters (article 8). The taxes upon wine, whiskey, vinegar and oil, though much reduced, were not so reduced, or still much higher; some of these were equal to, others were even higher than, the initial value of the commodity (article 1, 2, 3, and 4). The tax upon beer was fixed at thirty per cent (article 5). If the reduction of the taxes collected by the English upon liquors from France had been proportional to the reduction of the taxes collected by the French upon the commodities of English manufactories, it is probable that imports would have equalled exports in both countries. According to the records of the French customs, meanwhile, it is estimated that the imports of commodities from England amounted to:
      58,500,000 francs in 1787
      63,000,000 francs in 1788
      58,000,000 francs in 1789
   Moreover, the exports from France to England amounted to:
      38,000,000 francs in 1787
      34,000,000 francs in 1788
      36,000,000 francs in 1789
   It is noteworthy that in 1789 England provided France with 18,000,000 of corn, flour or vegetable. The value of sales of England, minus these completely accidental imports, turns out to be much the same as that of her purchases.
   In 1789, the rate of interest was almost the same in France and England. Before the revolution our capitals were sufficient for our industry, and, therefore, there was no reason for which England may have been constantly in credit and France in debt. Sooner or later the extraordinary upheavals provoked by the treaty of commerce would have subsided, and, then, the balance between the sales and purchases would have been almost restored.
   The same is not true of our recent relations to England. We are so much in need for loans of capital from her, and she takes so much interest in providing loans of capital to us. As a result, the sales of England on credit are not more than her purchases, by all the more as our commercial relations with her is shrinking.