Thursday 27 May 2010

Book 3, chapter 2, footnote 07

[De la richesse commerciale, Sismondi, 1803, Original, 179-180]

(7) Voyez statistique d’Ille et Vilaine, par Borie Préfet, p. 41 et suiv.
   L’on voit dans le tarif de la Douane que les toiles de chanvre et de lin écrus, payent 25 fr. par quintal, et les toiles blanches 30 fr. à l’entrée; il semble donc qu’on a très fort redouté la concurrence des toiles étrangères, pour lesquelles ce droit équivaut à une prohibition; cependant il n’y a aucun pays au monde qui produise tant de toile qu’en produisait la France, et qui puisse plus aisément en vendre aux étrangers. Ses tisserands avaient prospéré quoique les anciens tarifs des douanes ne les favorisassent point ainsi. Celui de 1664 chargeait les toiles françaises d’un droit de sortie de 10 fr. par quintal, qui sans doute mettait un grand obstacle à leur exportation. Par le tarif du 21 Décembre 1739, les diverses qualités de toiles communes payaient à l’entrée de 2 à 5 fr. le quintal, et celles de Hollande 2 fr. pour la pièce de quinze aunes.
   La toilerie est une des manufactures qui peuvent le mieux prospérer dans les pays pauvres, le prix de la matière première et le salaire entrant dans le prix total pour une part bien plus considérable que le profit.
   Par les états de balance du commerce, on voit qu’en effet avant la révolution, la valeur des toiles vendues par la France surpassait la valeur des toiles achetées par elle. En 1784, la France a exporté, selon les relevés des douanes:
   Toiles de lin, pour   1,727,800 francs.
   Toiles de lin et chanvre.   12,573,200
   Batistes et toiles fines.   6,173,200
   Total. L. 20,374,200
L’importation la même année a monté.
   En toiles de lin, pour   4,849,700 francs.
   toiles de lin et chanvre   1,918,600
   Total. L. 6,768,300
   L’importation de toiles fut beaucoup plus forte en 1787, mais n’égala point cependant l’exportation de marchandises de même nature.
   On peut donc conclure hardiment que le tarif des douanes ne procure aucun avantage à la manufacture de toiles en France.

[Translation]

(7) See Statistique d’Ille et Vilaine, by the Prefect Borie, pp. 41f.
   You see in the tariff of customs that unbleached hempen and flaxen cloth pays 25 francs a quintal, and bleached fabric 30 francs, on entry. It seems, therefore, that there has been extremely much fear of competition with foreign cloth, for which this tax is no less than prohibition. However, there is no country in the world which produces as much cloth as France used to, and which can sell it to foreign countries as easily. Weavers in France had prospered though the formerly tariff of customs duties was not so much for them. The tariff of 1664 charged the French cloth with an export duty of ten francs a quintal, which undoubtedly put great obstacle to its exportation. According to the tariff of 21 December 1739, a variety of quality of common cloth paid two to five francs a quintal on entry, and that of Holland two francs a piece of 15 ells.
   The cloth manufacturer is one of the manufacturers who can be the most prosperous in poor countries, the cost of raw materials and wages accounting for a much more part of the total price than the profit.
   Judging from the states of balance of trade, you see that, before the revolution, in fact, the value of the cloth sold by France exceeded that purchased by her. In 1784, France has exported, according the records of the customs:
   Linen cloth   1,727,800 francs
   Hemp cloth   12,573,200
   Batiste and fine cloth   6,173,200
   Total.   L.20,374,200.
The importation of the same name amounted to:
   Linen cloth   4,849,700 francs
   Hemp cloth   1,918,600
   Total.   L. 6,768,300
The importation of cloth was much more enormous in 1787, but still was not so much as the exportation of commodities of the same nature.
   You can, therefore, conclude baldly that the tariff of customs duties gives no advantage to the textile manufacture in France.