Thursday 1 April 2010

Book 3, chapter 2, paragraph 15

[De la richesse commerciale, Sismondi, 1803, Original, 172-174]

   SAMBRE et MEUSE. Le Département de Sambre et Meuse étant situé comme celui de l’Ourthe en dehors des anciennes limites de la France, a vu comme lui ses manufactures se former et fleurir sans avoir besoin de la protection des douanes françaises; elles ne sont pas à la vérité très multipliées. Les deux principales ont pour objet la préparation des métaux et celle des cuirs. La valeur des exportations du Département en fer travaillé, au dehors du territoire de la République, était en 1790 de 835,000 liv., et s’élève encore aujourd’hui à 520000. c’est-à-dire au cinquième environ du produit des mines. Comme les fers supérieurs en qualité, de Suède et d’Allemagne, pouvaient arriver jusque dans les Pays-Bas, presque sans frais de port, en servant de lest aux vaisseaux, les propriétaires des forges avaient obtenu du Gouvernement Autrichien, qu’il frappât ces fers d’un droit de trois francs le quintal à leur entrée dans le Comté de Namur, et l’auteur de la statistique du Département(2) demande que ce droit soit maintenu ou même augmenté. De quelle utilité cependant pouvait-il être au Comté de Namur, qui étranger à la France en 1790, lui vendait pour 2,782,000 francs de ses fers, malgré la concurrence des Suédois et des Allemands, qui n’étaient ni plus mal ni mieux traités que les Namurois: ces derniers vendaient à la même époque pour 855000 francs de fer aux autres nations étrangères, dans les marchés desquelles ils avaient à soutenir la même concurrence. Réfléchit-on qu’en excluant de France des fers reconnus meilleurs, et en permettant aux maîtres de forges de Sambre et Meuse d’élever leurs profits et leurs prix, on tend à renchérir tons les instruments des arts et de l’agriculture, qui sont pour la plupart de fer, ou à détériorer leur qualité: renchérir le fer et les outils, n’est-ce pas conjurer contre l’industrie française?

[Translation]

   SAMBRE AND MEUSE. The department of Sambre and Meuse, situated beyond the former boundaries of France like that of Ourthe, saw manufactories founded and prosperous with no need for protection with French customs duties; in fact, they are not larger in number. Two principal manufactories aim respectively at preparation of metals and of leather. The value of exported wrought iron from the department beyond the borders of the Republic was 835,000 livres in 1790 and still today amounts to 520,000, namely to about a fifth of the produce of mines. Since high-quality iron from Sweden and Germany could serve as ballast for vessels and arrive up to the Low Counties with carriage free, owners of iron works had had the Austrian government impose three francs a quintal upon this iron on entry into the county of Namur, and the author of the statistics of the department(2) demand that this tax should be maintained or even increased. Of what use, however, can it be to the county of Namur, which, not belonging to France in 1790, sold 2,782,000 francs of iron to France in spite of competition with Sweden and Germany, whose produce was not worse or better treated than that of Namur? In the same period, Namur sold 835,000 francs of iron to other foreign countries, in whose markets the manufactures of Namur had to stand the same competition. Are people aware that the exclusion of higher evaluated iron from France, and the permission of the masters of iron works in Sambre and Meuse to raise their profits and prices, tend to raise the price of all instruments, which are of iron for the most part, for arts and agriculture, or to deteriorate their quality? Is not a rise in price of iron and tools a conspiracy against the French industry?