Saturday 5 February 2011

Book 3, conclusion, paragraph 03

[De la richesse commerciale, Sismondi, 1803, Original, 446-447]

   Sans doute le Gouvernement doit protéger par dessus tous les autres, les hommes soumis à son empire, il doit détourner loin d’eux les calamités qui les menacent; mais combien sont éloignées de nous, celles qui causent toute la sollicitude des Législateurs de l’Europe. Ils craignent que les acheteurs ne manquent aux fabriques nationales, et ils ne s’aperçoivent pas, que les fabriques nationales ne sont point suffisantes pour pourvoir les acheteurs; ils craignent que les capitaux ne puissent plus trouver d’emploi profitable, en animant les manufactures, et ils ne s’aperçoivent pas que les manufactures ne sont paralysées, que par le manque de capitaux; ils craignent que les consommateurs ne dépensent point assez, pour que leurs besoins appellent à l’ouvrage tous les artisans qui doivent les satisfaire, et ils ne s’aperçoivent pas qu’ils dépensent, trop pour pouvoir, de leurs épargnes, mettre en mouvement un nouveau travail productif. Sans cesse ils se précautionnent contre l’abondance, et c’est la disette qui les poursuit. Enfin ils ne savent point voir cette vérité consolante, savoir, que quelque échec que doivent éprouver quelques-unes de nos manufactures, jamais le capital national ne chômera entre les mains de ses propriétaires, et que jamais il ne sera employé par eux, autrement qu’à maintenir directement ou indirectement un travail productif, à répandre l’aisance parmi les ouvriers, et à réparer, par l’ouverture d’une nouvelle manufacture, la chute de celles que des circonstances contraires auront abattues.

[Translation]

   No doubt, the government must protect the subjects of its empire, before all others, and must prevent threatening calamities from striking them. However, how far from us the calamities with which the legislators of Europe are anxious are! They fear that national manufacturers are short in buyers, and are not aware that the national manufacturers are not sufficient to provide the buyers. They fear that capitals cannot find profitable employments to animate manufactures, and are not aware that the manufactures are only paralysed for lack of capitals. They fear that consumers do not spend so much money that their needs will call all the artisans satisfying them to labour, and are not aware that consumers spend so much money as to set new productive labour in motion from their savings. They are always being cautious about abundance, and it is, in fact, shortage that haunts them. After all, they cannot see this consolatory truth, namely that, whatever failure some of our manufactures may suffer, the national capital will never be unemployed in the hands of proprietors, and will not be employed by them in any other way than by maintaining productive labour directly or indirectly, by spreading comfort among labourers, and by letting the establishment of a new manufacture repair the fall of those which contrary circumstances would have ruine.