Wednesday 4 February 2009

Book 1, chapter 2, paragraph 13

[De la richesse commerciale, Sismondi, 1803, Original, 49-51]

   De toutes les sources de rente que nous venons d’énumérer, il n’y en a qu’une seule qui par sa nature soit intarissable, et d’où le travail accumulé par l’homme ne puisse point ressortir tout entier, au bout d’un tem[p]s plus ou moins long: c’est celle qui représente la propriété virtuelle qu’a la terre de produire, dès qu’elle est convenablement mise en action: Cette partie de la rente, comme nous l’avons vu, n’est pas précisément un fruit du travail humain; elle est la compensation d’un privilége [privilège], elle résulte de l’espèce de monopole dont jouissent les propriétaires de terre contre tous leurs concitoyens (2). Les ouvriers, et ceux qui possèdent du travail accumulé, ne pourroient [pourraient] jamais obtenir de récoltes, si les maîtres du sol ne leur louoient [louaient] pas le travail de la terre, pour concourir avec le leur. De cette espèce de monopole il résulte que le loyer du travail de la terre n’est pas tant proportionné à sa force productive, comme à la recherche qu’on en fait, et que la rente d’une campagne fertile est nulle dans un désert, tandis que celle d’une campagne stérile est considérable auprès d’une ville populeuse et riche. Le monopole est donc la base de la partie de la rente que l’on payeroit [payera] pour la terre inculte, tandis que l’autre partie qui représente le travail que le propriétaire a accumulé sur son sol, suit la même marche, et est soumise aux mêmes règles, que la rente des autres capitaux fixes.

[Translation]

   Among all the sources of rent we have enumerated, there is only a source which would never be exhaustible in nature, and from which all of the accumulated labour by man could not be withdrawn sooner or later. This is what represents the potential of land to produce, a potential which becomes conspicuous as soon as land is adequately put into operation. This part of rent, as we have seen, is not the fruitage of human labour; it is the compensation of a privilege, and results from that kind of monopoly which is enjoyed by landowners against all their fellow-citizens (2). Neither labourers nor those who possess the accumulated labour could obtain any of the harvest, if masters of land did not allow them to make use of the labour of land to combine it with their own labour. This kind of monopoly results in the fact that rent of the labour of land is not so much proportional to its productive power as to the demand made of it, and that the rent of a fertile country is null in a desert while that of a sterile country is considerable in the neighbourhood of a populous and rich town. Monopoly is therefore an essential for that part of rent which is paid for the uncultivated land, while the other part, which represents the labour accumulated by the landowner on his soil, takes the same path, and is subjected to the same rules, as the rent of the other kinds of fixed capital.