Sunday 31 January 2010

Book 2, chapter 8, paragraph 07

[De la richesse commerciale, Sismondi, 1803, Original, 113]

   Les divers moyens d’augmenter le profit mercantile se réduisent en dernière analyse à un seul, celui de rendre le marchand maître du prix relatif, ou de lui donner le monopole du marché. Lorsque le marchand est vendeur, il profite de ce monopole pour élever le prix relatif et vendre chèrement; lorsqu’il est acheteur, il en profite pour l’abaisser, et acheter bon marché. Dans le premier cas son profit est une perte pour le consommateur, dans le second il est une perte pour le producteur, soit propriétaire foncier, soit ouvrier.

[Translation]

   Various means to increase mercantile profits are reduced, after all, to one means: that is, by making the merchant free to decide the relative price or giving him a monopoly of the market. If the merchant is a seller, he takes advantage of this monopoly to raise the relative price and sell dear; if he is a purchaser, he does so to lower it and purchase cheap. In the former case, his profit is a loss for the consumer, and, in the latter case, it is a loss for the producer, be he a landlord or labourer.

Saturday 30 January 2010

Book 2, chapter 8, paragraph 06

[De la richesse commerciale, Sismondi, 1803, Original, 111-113]

   Les profits légitimés du commerce contribuent puissamment à enrichir une nation, puisqu’ils forment une des trois grandes sources de son revenu; ils ne forment cependant que l’une des trois, et de plus, ce n’est pas proportionnellement à son revenu qu’une nation s’enrichit, mais proportionnellement aux épargnes qu’elle fait sur lui. Tel homme avec vingt mille francs de rente ne s’enrichira point, s’il les dépense chaque année; tel autre dont le revenu est de moitié moindre, s’il met chaque année cinq mille francs en réserve, s’enrichira rapidement. Une nation fait de même des progrès plus ou moins accélérés vers l’opulence selon que son revenu se trouve placé entre les mains de gens plus ou moins disposés à l’économie: or la facilité à dépenser son biens est toujours proportionnée à la facilité qu’on a trouvée à le gagner; aussi, quoique les négociants, comme je l’ai remarqué dans un autre ouvrage, forment de toutes les classes de la société, celle qui économise le plus sur ses revenus, parce que c’est celle qui les regarde le plus comme incertains; d’autre part, ils économisent d’autant plus, leur vie est d’autant plus frugale, et leur maison d’autant plus modeste, que leurs profits sont moindres proportionnellement au capital qu’ils emploient. Lors donc que l’on augmente la proportion de ces profits, l’on corrompt la simplicité de ceux qui les font, l’on encourage leur dissipation, et l’on diminue l’espoir que la nation pouvait fonder sur l’accumulation de leurs richesses. C’est pour n’avoir point considéré le profit mercantile sous tous ses rapports, que la plupart des Gouvernements Européens en voulant l’accroître l’ont dénaturé, et n’en ont fait qu’une extorsion dirigée contre les consommateurs.

[Translation]

   Legitimate profits of commerce contribute largely to the wealth of a nation, because they form one of three great sources of her revenue. They form, however, only one of the three, and, moreover, a nation grows richer, not in proportion to her revenue, but to the savings she makes upon it. Such a man as has 20,000 francs of rent will not grow richer if he uses them up every year; such a man as has half as much revenue will grow richer rapidly if he makes a saving of 5,000 francs. In like manner, a nation makes more or less accelerated progress toward opulence according to more or less parsimony of the men under whose hand her revenue comes. And yet the ease with which she expends her wealth is always in proportion to the ease with which she gains it, even though merchants, as I have noted in another work, form that class who economise the most upon its revenue of all classes of society, because they regard their revenue as the most uncertain. On the other hand, they make all the more economy, their life is all the more frugal, and their house is all the more moderate if their profits are smaller in proportion to the capital employed by them. Therefore, a rise in the rate of these profits will destroy the frugality of those who gain them, encourage their extravagance, and diminish the hope the nation was able to found upon the accumulation of their wealth. Almost all the European governments have marred the mercantile profit, intending to increase it, and have only made a sort of extortion directed to consumers, because they have not considered the mercantile profit from every viewpoint.

Friday 29 January 2010

Book 2, chapter 8, paragraph 05

[De la richesse commerciale, Sismondi, 1803, Original, 110-111]

   Je crois avoir suffisamment éclairci dans le cours de cet ouvrage, la nature du profit mercantile, avoir fait voir qu’il est partie nécessaire du prix intrinsèque, et que lorsque celui-ci se trouve réduit à son taux le plus bas, ce profit existe sans occasionner de perte à personne, puisqu’il n’est alors autre chose qu’une participation à la mieux value, d’un travail productif, secouru par un capital, sur un travail productif qui n’est pas assisté par des capitaux. Je crois avoir démontré aussi que ce profit n’était légitime, qu’autant que le négociant pouvait le trouver en vendant sa marchandise au prix relatif, puisque celui-ci se réglait toujours sur le prix intrinsèque le plus avantageux au consommateur; enfin, j’ai fait voir que, toutes les fois que le vendeur au prix intrinsèque forçait l’augmentation du prix relatif, il y avait deux pertes dans la nation pour un bénéfice, savoir, la perte que faisait le marchand, du profit légitime qu’il aurait pu trouver dans tout autre commerce, perte égale au profit injuste qu’il faisait, et la perte que ce profit injuste causait au consommateur; en sorte qu’il serait réellement plus facile que les extorsions et les volereaus des maltôtiers, qui ne causent d’autre mal que celui dont ils profitent, enrichissent une nation, que de la voir enrichie par un commerce dont le désavantage est toujours double du profit.

[Translation]

   I believe that I have made the nature of mercantile profits sufficiently clear in the course of this work, that I have shown that mercantile profits are a necessary part of the intrinsic price, and that, when it is reduced to its lowest rate, these profits exist without causing any loss to any one, because then they are nothing but a share in additional prices by productive labour assisted by capital over unassisted productive labour. I believe that I have also demonstrated that these profits are legitimate only as long as the merchant can find them in selling his commodity at the relative price, because the relative price is always regulated upon the intrinsic price which is the most advantageous to the consumer. Finally, I believe that I have shown that, whenever the seller at the intrinsic price forces the rise of the relative price, there are two losses to the nation for one benefit: namely, the loss sustained by the merchant of legitimate profits he could have found in any other branch of commerce, a loss equal to the unjust profits he gains, and the loss caused by these unjust profits to the consumer, so that it might be really easier to see the nation enriched by extortions and deceits of tax collectors, which do not produce any other evil but that from which they profit, than to see it enriched by a commerce, whose disadvantage is always twice as much as its profits.

Thursday 28 January 2010

Book 2, chapter 8, paragraph 04

[De la richesse commerciale, Sismondi, 1803, Original, 109-110]

   Aucun travail, aucune industrie n’enrichit si promptement que le commerce, on lui voit en peu d’années, quelquefois en peu de mois, élever des fortunes colossales; d’où l’on a conclu que favoriser l’accroissement de ces fortunes colossales, c’était travailler à la prospérité de toute la nation: on ne pouvait pas tirer une conclusion plus hasardée; car enfin, il fallait avant tout, s’assurer si tout profit mercantile était une accession à la richesse nationale, ou si une grande partie de ce profit, ne faisait que passer d’une bourse dans une autre, sans que la nation y trouvât aucun avantage. On pouvait s’éclairer par des comparaisons: on avait vu les mignons d’une cour élever des fortunes tout aussi rapides sur la ruine de leurs prédécesseurs; l’on avait vu les maltôtiers arriver par un chemin tout aussi court à une opulence effrayante, fondée sur les larmes et le sang du Peuple; l’on avait vu enfin les joueurs acquérir plus promptement encore leurs richesses: et je ne crois pas qu’on ait jamais dit que les largesses d’une cour dissipatrice, les extorsions des financiers, et les fureurs du jeu, aient enrichi aucune nation. Il pouvait en être de même des négociants, si leurs profits étaient le résultat d’une perte égalé de la part des acheteurs.

[Translation]

   No other business or industry develops so promptly as commerce, and it is observed to accumulate huge fortunes in a few years or sometimes a few months. The conclusion was drawn from this that to promote the growth of these huge fortunes was to lead the whole nation to prosperity. No more uncertain conclusion could be reached, because it, after all, required the knowledge, above all, of whether every mercantile profit was an accession of the national wealth, or a large part of this profit only passed from one hand to another hand with no advantage there found to the nation. You could be enlightened by comparisons. Mistresses at Court were seen multiplying fortunes as rapidly upon the ruin of their predecessors; tax collectors were seen to reach tremendous opulence in as short a time, ultimately thanks to tears and bloods of the nation; finally, gamblers were seen acquiring their wealth more promptly. And yet I do not believe that it has ever been said that a nation owes its wealth to generosities of an extravagant court, extortions of tax collectors, or excitement of gambling. This could be true of merchants if their profit were a result of an equal loss on the side of purchasers.

Wednesday 27 January 2010

Book 2, chapter 8, paragraph 03

[De la richesse commerciale, Sismondi, 1803, Original, 108-109]

   Ce système dont l’exposition seule paraît démontrer l’absurdité, s’est élevé sur la confusion de toutes les idées d’économie politique, et surtout sur l’obscurité dont s’enveloppait le profit mercantile. Il s’agissait d’enrichir la nation, on a cherché quels étaient dans son sein les individus qui s’enrichissaient le plus vite, et l’on a supposé qu’une nation ferait des pas d’autant plus rapides vers la prospérité qu’elle compterai un plus grand nombre de ces nouveaux enrichis.

[Translation]

   This system, the exposition of which alone seems to demonstrate the absurdity, was build up on the confusion of all ideas of political economy and, in particular on the obscurity concerning the mercantile profit. When it comes to enriching a nation, people searched themselves for individuals who were rising in riches the most quickly, and supposed that a nation would make all the more rapid progress toward prosperity if she included a larger number of these new rich.

Tuesday 26 January 2010

Book 2, chapter 8, paragraph 02

[De la richesse commerciale, Sismondi, 1803, Original, 107-108]

   Comme le Gouvernement est plus souvent acheteur que vendeur, on aurait pu redouter, que l’ignorance des vrais intérêts nationaux ne lui fît confondre les siens avec ceux du commerce, et qu’il n’employât tous les moyens en son pouvoir, pour forcer la baisse des prix, et procurer dans les marchés tout l’avantage à l’acheteur; mais quoique l’on ait eu à reprocher à plusieurs Gouvernements, et pendant un temps à celui de la République, une semblable violence; cependant en général ils ont senti de bonne heure, que l’intérêt bien entendu de l’acheteur, n’était pas d’obtenir une marchandise au-dessous de sa valeur, puisqu’alors on cesserait de la produire; mais seulement de l’avoir au plus bas de tous les prix intrinsèques, en sorte que le consommateur et le vendeur gagnassent tous deux à traiter ensemble. C’était là qu’il fallait s’arrêter, mais par une bizarrerie qu’on a toujours peine à comprendre, presque tous les Gouvernements de l’Europe ont passé à l’autre extrême, et réuni tous leurs efforts pour élever les prix, et forcer les consommateurs à payer ce dont ils auraient besoin, au taux que les vendeurs y voudraient mettre; ce qu’il y a de vraiment étrange, c’est que c’est en la forçant à acheter tout chèrement, qu’on a voulu enrichir la nation.

[Translation]

   Since the government is more often a purchaser than a seller, you might have feared that the ignorance of the true national interests would make it confuse its own interests with those of commerce, and that it would use all the means in its power in order to lower prices and to give all the advantages in the market to the purchaser. But, though several governments, including the government of the Republic in a period, have been accused of a similar act of violence, in general they have known for a long time that naturally it is not in the extensive interest of the purchaser to obtain a commodity below its value, because no one would then produce it, but only to have it at the lowest of all the intrinsic prices, so that the consumer and seller gain to take both as a whole. They should have stopped there, but a strange idea which is always difficult to understand has led almost all the governments in Europe to the other extreme: to unite all their efforts for raise prices, and to force consumers to buy what they would need at the price at which sellers would want to offer it. It is really strange that the imposition of such a high price upon the purchaser have been meant to enrich the nation.

Monday 25 January 2010

Book 2, chapter 8, paragraph 01

[De la richesse commerciale, Sismondi, 1803, Original, 107]

Après avoir vu ce qu’était le prix des choses, et quel était l’intérêt national dans sa fixation, nous avons examiné de quelle manière le Législateur avait été forcé de l’altérer pour procurer un revenu au Gouvernement; il nous reste à considérer les cas où il l’a fait de son propre gré, croyant par là procurer l’avantage public.

[Translation]

After seeing what the price of things is and in what national interest it is to fix a price, we have examined in what way the legislator has been forced to change a price in order to procure revenue for the government. We have yet to consider the cases in which the government has done so of its own accord, believing it to be to the public advantage.

Sunday 24 January 2010

Book 2, chapter 7, footnote 04

[De la richesse commerciale, Sismondi, 1803, Original, 103]

(4) Elle s’est aussi vérifiée en Angleterre durant les dernières années.

[Translation]

(4) This prediction has also been verified in England these years.

Saturday 23 January 2010

Book 2, chapter 7, footnote 03

[De la richesse commerciale, Sismondi, 1803, Original, 98-99]

(3) J. Bentham dans ses traités de Législation civile et pénale, publiés par E. Dumont. T. II. p. 146 propose de supprimer les successions collatérales, et d’appliquer au fisc les biens de tous ceux qui n’auront ni enfants, ni père et mère, ni descendants de leurs père et mère, et qui n’auront pas disposé de leur fortune par testament. Il ne saurait, dit-il, découvrir aucune objection solide contre cette ressource fiscale. C’est cependant un mal, et du premier ordre, que celui de pourvoir aux dépenses publiques, au moyen des capitaux et non des revenus nationaux; de détruire ainsi la proportion qui doit s’établir naturellement entre les ressources de la nation et ses dépenses, et de faire dissiper dans le courant d’une année, un fonds qui, s’il était resté entre les mains des particuliers, aurait équivalu à une fondation perpétuelle pour l’entretien du travail: il y a au reste contre cette disposition une autre objection que j’emprunterai de cet auteur lui-même. Lorsqu’un Gouvernement participe aux revenus des citoyens, il fait ce que chacun sent qu’il doit faire, il ne cause aucune alarme, il n’ébranle point le principe de la propriété; mais dés qu’il commence à étendre la main sur les capitaux, à se substituer aux droits des individus, il menace également toutes les fortunes. “De petites atteintes au principe de propriété, nous dit Bentham lui-même, en préparent de plus grandes, les Peuples et les Gouvernements ne sont à cet égard que des lions apprivoisés: mais s’ils viennent à goûter du sang, leur férocité naturelle se rallume„
Si torrida parvus
Venit in ora cruor, redeunt rabiesque furorque,
Admoniteque tument gustato sanguine fauces;
Fervet et a trepido vix abstinet ora Magistro.

LUCAN. 10:
Bentham. T. II. p. 89.
   Que les quinze articles sur les successions proposés par Bentham, fussent admis dans la Législation, on verrait les tribunaux sous l’influence fiscale, vexez d’une manière cruelle l’aïeul et l’aïeule, en s’emparant de la succession de leurs petits enfants, la mettant en vente, et les chassant peut-être ainsi de chez eux; on les verrait restreindre de mille manières le droit de tester, chercher enfin et multiplier les causes de nullité pour anéantir les testaments: il est bien plus sage et bien plus sûr de ne point admettre le fisc au partage des héritages.

[Translation]

(3) Jeremy Bentham, in his treatise of civil and penal legislation, published by E. Dumont, vol. 2, p. 146, proposes abolishing the collateral succession, and collecting into the treasury the property of all those who will have no infant, father or mother, or descendants of their father and mother, and who will not have disposed of their fortune in their will. He says that he could not conceive any solid objection against this fiscal expedient. However, it is an evil, and one of the greatest evil, to defray the public expenditure by means of capital, not of the national revenue: say, to destroy the proportion which should exist naturally between the resources and expenditure of the nation, and to make wasted in the course of the year a stock which would have been equivalent to a perpetual foundation for maintenance of labour had it remained in the hands of individuals. Besides, there is another objection against this expedient, an objection which I will find in this author himself. If the government takes a part of the revenue of citizens, it does what each citizen thinks it should do; it does not cause any alarm or shake the principle of property. However, hardly has the government begin to lay hands upon capital instead of taxing individual before it threatens all fortunes indiscriminately. “Small infringements upon the principle of property,” Bentham himself tells us, “clears the way for larger infringements, and the nations and the governments are only tamed lions in this regard, but, if they come to acquire a taste for bloods, their natural ferocity revives.” [A Latin paragraph]. Bentham, vol. 2, p. 89.
   If the fifteen articles upon successions proposed by Bentham were adopted in the legislation, you could see the court under the fiscal influence afflict grandfathers and grandmothers in a cruel way, by depriving their little children of succession, putting it for sale, and perhaps driving them away from the old persons; you could see the court restraining the right to bequeath in thousands ways, finally searching for and multiplying reasons of ineffectiveness for lapse of the will. It is much wiser and much surer not to allow the treasury to take any part of inheritance.

Friday 22 January 2010

Book 2, chapter 7, footnote 02

[De la richesse commerciale, Sismondi, 1803, Original, 95]

(2) Je ne sais d’où vient qu’il y a sur cette recette une différence entre le compte rendu et l’Administration des Finances de Mr. Necker. Dans le dernier ouvrage il l’établit comme suit:
   Poste. 10;300,000.
   Messagerie. 1,100,000
            11,400,000.   T. I. Ch. I.

[Translation]

(2) I do not know why there is a difference concerning this revenue between Compte rendu and l’Administration des finances both of which are written by Mr Necker. In the latter work (vol. 1, chap 1), it is showed as below:
   Post. 10,300,000.
   Transports. 1,100,000.
            11,400,000.

Thursday 21 January 2010

Book 2, chapter 7, footnote 01

[De la richesse commerciale, Sismondi, 1803, Original, 91]

(1) Le timbre sur les cartes à jouer, et celui sur les journaux, sont des droits sur la consommation; on peut les ranger parmi les plus sages et les plus justes. Le timbre à raison de la dimension du papier, paraît aussi à la première vue un droit sur la consommation; mais la consommation forcée d’un certain papier pour certaines transactions, n’étant nullement l’indice, ni des revenus, ni des dépenses du consommateur, ce droit pèse sur les citoyens de la manière la plus inégale; il est très onéreux pour ceux dont la fortune est litigieuse, il est à peine senti par tous les autres.

[Translation]

(1) The stamp duty upon playing cards and newspapers is a burden upon consumption. It can be counted among the wisest and justest. It seems at first sight that the stamp duty levied depending on the sort of documents is also a burden upon consumption. However, since no forced consumption of a certain document for certain formalities is any index of revenue or expenditure of the consumer, this tax weighs upon citizens in the most unequal way. It is extremely costly for those who have a litigation problem about their fortune, and is little troublesome for any one else.

Wednesday 20 January 2010

Book 2, chapter 7, paragraph 24

[De la richesse commerciale, Sismondi, 1803, Original, 105-106]

   Cet examen des divers impôts de la France, nous a fait voir bien des abus à corriger dans son système de finances; heureusement qu’il existe dans les Gouvernements des peuples libres un principe régénérateur, qui les ramène presque toujours au bien quelque éloigné qu’il paraisse. Mais ce principe y ramènera la République lentement et sans convulsions, puisqu’elle a appris par une dure expérience, que ce n’est pas une révolution qui corrige, et qu’il faut pour parvenir à ce but, les efforts patients et soutenus de la sagesse et de la vertu.

[Translation]

   This examination of various taxes in France has made us understand well that there are many abuses to correct in her system of finance. Fortunately, the governments of free nations have a regenerative principle, which almost always restores them to the full strength, whatever a long way they have to go. But this principle will restore the Republic there by degrees and without convulsions, because she has learnt from a painful experience that it is not a revolution that brings corrections, and that to reach this purpose requires patient and persistent efforts, both intellectual and moral.

Tuesday 19 January 2010

Book 2, chapter 7, paragraph 23

[De la richesse commerciale, Sismondi, 1803, Original, 104-105]

   Pour ramener cet impôt à une égalité de répartition qui ne lui est point essentielle, on en a fixé le tarif par distances d’une barrière à une autre, de telle sorte que lorsqu’elles sont fort éloignées, le passage de la barrière seule, ne dût-on aller qu’à cent pas au delà, devient fort coûteux; on a donc occasionné une très grande inégalité réelle, pour n’obtenir qu’une égalité apparente. L’on aurait dû plutôt établir, d’une part qu’au passage d’aucune barrière on n’exigerait du roulier au delà d’une certaine somme, sans égard à la distance des autres barrières; de l’autre que toutes celles qui, réduites à ce tarif uniforme, ne rendraient pas au quadruple des frais de perception, seraient supprimées. Quant aux chemins sur lesquels il n’y a point assez de roulage poux y entretenir des barrières, ce n’est pas le moyen de le multiplier que de le rendre plus dispendieux. Il faut attendre à leur égard l’effet du temps et de l’accroissement de la richesse nationale, et bien se rappeler que rien ne peut justifier la levée d’un impôt, qui coûte à percevoir la moitié, ou même le tiers de ce qu’il rend au fisc.

[Translation]

   In order to bring this tax back to a sort of equality of share, which is not essential for it, the tariff of the tax has been fixed on a distance basis from one tollbooth to another, so that, when a pair of tollbooths are extremely far from each other, the passage by either one of them goes extremely expensive, even though only for one hundred steps beyond it. Thus, an extreme sort of inequality has come into being with a view to obtaining an apparent sort of equality. Rather, it should have been established that no passage by one tollbooth would demand more than a certain sum of passers, irrespective of its distance from other tollbooths, on one hand; and that all those which, reduced to this uniform tariff, would not afford four times as much as the costs of collection, would be abolished, on the other hand. The highways on which the traffic is not heavy enough to maintain tollbooths there are a means by which to make the tax not more fertile but more costly. We must put hope on the effect of the course of time and of the growth of the national wealth with such highways in view, and remind ourselves that nothing cannot justify levying any tax whose collection costs a half, or even a third, as much as what it affords for the treasury.

Monday 18 January 2010

Book 2, chapter 7, paragraph 22

[De la richesse commerciale, Sismondi, 1803, Original, 103-104]

   Il paroîtrait qu’en conséquence de la dégradation des grands chemins et de la diminution du commerce intérieur, le Gouvernement aurait dû se charger, avant toute chose, du soin de r’ouvrir les grandes routes: il pourrait ensuite destiner les barrières, non pas à leur construction, mais à leur entretien, et devrait le faire comme en Angleterre, en donnant la tâche de réparer les chemins à ceux même qui perçoivent le péage. Les administrations Départementales ou communales, devraient avoir inspection sur le marché qu’on ferait avec eux, et fixer elles-mêmes le tarif des barrières proportionnellement aux frais qu’exigent les routes. L’impôt des barrières est fort juste et fort égal, lorsqu’il ne fait payer à la marchandise qui passe sur un grand chemin, qu’un droit proportionné au dommage qu’elle lui occasionne par son charroi: il paraît cependant d’après les réclamations universelles des Départements, que la France n’est pas encore mûre pour un pareil impôt, et qu’il y a si peu de mouvement sur les grandes routes de la République, à cause de la langueur de son commerce intérieur, que le droit que payent les passants, quelqu’énorme qu’il soit, loin de suffire à l’entretien des routes, ne suffit souvent pas même à couvrir les frais de perception. L’on sait qu’une des choses qui frappaient le plus Arthur Young dans son tour en France, c’était le peu de mouvement qu’il observait sur les grands chemins.

[Translation]

   It would seem that, as a consequence of the underdevelopment of highways and of the depression of the home commerce, the government should have taken charge, above all, of reopening highways; it could then apply tolls not for their construction but for their maintenance, and would be supposed to do so, as in England, by leaving the task of repairing them even with those who collect the tolls. The corporations of departments and communes would be supposed to carry out inspection upon the transactions which people would make with them, and themselves to fix the tariff of tolls in proportion to the costs the highways need. The toll tax is exceedingly just and equal, if it forces a commodity passing via a highway to pay only a tax in proportion to the wear and tear its passage gives to the highway. It seems, however, according to the universal complaints of departments, that it is premature to introduce such a tax into France, that there is so light traffic on the highways of the Republic due to the depression of the home commerce, and that the tax paid by passengers, however huge, far from enough to maintain the highways, is often insufficient even to cover the costs of its collection. It is known that one of the most striking to Arthur Young in his Travel in France was the light traffic he observed on highways.

Sunday 17 January 2010

Book 2, chapter 7, paragraph 21

[De la richesse commerciale, Sismondi, 1803, Original, 103]

   Quant aux barrière, Adam Smith avait prédit (Liv. V. Chap. I. Part. III. a I.) que si le pouvoir exécutif s’appropriait jamais la levée et l’emploi des péages perçus pour l’entretien des routes, ces routes seraient absolument négligés, et les péages accrus sans aucune proportion avec les besoins du commerce; la France n’a pas tardé à vérifier cette prédiction(4).

[Translation]

   As for the toll, Adam Smith had predicted (book 5, chapter 1, part 2, article 1) that, if the executive power assigned itself the collection and application of tolls levied for maintenance of highways, these highways would be completely neglected, and the tolls would be too high to be in proportion to the needs of commerce. France was soon to verify this prediction(4).

Saturday 16 January 2010

Book 2, chapter 7, paragraph 20

[De la richesse commerciale, Sismondi, 1803, Original, 102-103]

   L’octroi semble être un indice du tâtonnement par lequel on cherche à se rapprocher d’un impôt sur la production des objets de consommation, ou d’une Excise; l’impôt de tous qui produit le plus grand revenu, en excitant le moins de murmures. L’octroi cependant est assez dispendieux à lever, gêne le commerce en multipliant les bureaux, et soumettant les marchandises à des visites, lorsqu’elles circulent dans l’intérieur de la République; enfin il renchérit le prix des objets de consommation, souvent même de ceux de première nécessité: néanmoins il n’excite que de très légères réclamations, et toutes les villes s’empressent d’en demander un. Cette facilité laisse entrevoir tout le fruit que l’on pourrait attendre de l’Excise, si le Gouvernement se déterminait à emprunter des Anglais, ceux de ses règlements qui sont applicables à la France.

[Translation]

   The octroi seems to be an index of clawing for an approximation of a tax upon production of objects for consumption, or an excise; the latter is the tax that affords the largest revenue, provoking the least complaints, of all. The octroi is, on the other hand, too costly to levy, for it impedes the commerce by multiplying bureaus and imposing more than a few inspections upon commodities during their circulation in the Republic. Furthermore, the octroi raises the price of objects for consumption, often in the same manner as those of the first necessity. Nonetheless, it only provokes slight complaints, and no city hesitates to demand one sort or another of octori. This easiness suggests the entire fruitage which could be expected from the excise were the government determined to borrow the English regulations which are applicable to France from England.

Friday 15 January 2010

Book 2, chapter 7, paragraph 19

[De la richesse commerciale, Sismondi, 1803, Original, 102]

   Deux impôts nous restent encore à examiner, l’un est l’octroi accordé aux grandes communes, pour subvenir à leurs dépenses particulières; l’autre est le droit de barrière levé pour l’entretien des routes.

[Translation]

   Two taxes still remain to examine, one of which is the octroi accorded to larger communes, to defray their particular expenses; the other is the toll levied for maintenance of highways.

Thursday 14 January 2010

Book 2, chapter 7, paragraph 18

[De la richesse commerciale, Sismondi, 1803, Original, 101-102]

   L’on ne peut douter que le Gouvernement ne profite de l’aisance que lui a rendu la paix, pour supprimer un impôt qui excite des réclamations si générales, et pourvoir de quelqu’autre manière aux dépenses de l’Etat.

[Translation]

   There is no doubt that the government profits from the comfort given to it by the peace, due to the abolishment of a tax which provokes such general complains and to the defrayment of the state’s expenditure in another way.

Wednesday 13 January 2010

Book 2, chapter 7, paragraph 17

[De la richesse commerciale, Sismondi, 1803, Original, 101]

   L’impôt sur les successions collatérales est perçu au moment où il est le plus facile de le payer; celui sur les successions directes est perçu au contraire dans un moment d’affliction et souvent de besoin; telle famille d’ouvriers, en perdant son père, perd fréquemment son gagne-pain, et son unique revenu; la maladie du chef de la maison, si elle a été longue, peut l’avoir obligé à manger toutes ses petites épargnes et lorsque le fisc choisit ce moment pour fondre sur des malheureux, on est bien disposé à l’accuser de barbarie.

[Translation]

   The tax upon collateral successions is levied when it is the easiest to pay; the tax upon lineal successions is levied, on the contrary, at the moment of affliction and sometimes of crisis. For a family of labouring class, losing the father is frequently losing their breadwinner and their only source of revenue. The illness of the master of the family, if it has been long, may have obliged them to eat all their small savings, and, if the treasury chooses this moment to break the unlucky family, we do not hesitate to accuse the treasury of cold-bloodedness.

Tuesday 12 January 2010

Book 2, chapter 7, paragraph 16

[De la richesse commerciale, Sismondi, 1803, Original, 100-101]

   L’enregistrement est de tous les impôts, le plus inégal; il pèse d’une manière fort différente sur les propriétaires de meubles et sur ceux d’immeubles; il affecte les derniers fort inégalement, selon que le hasard rend rapide ou lente la circulation de leurs biens; enfin entre ceux qui le payent en même temps et sur les mêmes bases, il est encore fort inégal, selon que l’immeuble est chargé de dettes ou ne l’est pas; car dans le premier cas, le contribuable peut payer quelquefois la moitié de sa fortune, lorsque le Législateur n’a prétendu l’imposer qu’au vingtième.

[Translation]

   The registration fee is the most unequal of all the taxes. It weighs upon proprietors of movables and of immovables in a wide different way. It affects the latter especially unequally, depending upon how rapidly or slowly it happens that their property circulates. Finally, among those who pay it at the same time and on the same basis, too, it is extremely unequal, depending upon whether the immovable is charged with debts or not. The reason is that, in the former case, the taxpayer may sometimes pay a half of his fortune, when the legislator has expected to impose only the vingtième tax upon him.

Monday 11 January 2010

Book 2, chapter 7, paragraph 15

[De la richesse commerciale, Sismondi, 1803, Original, 97-100]

   L’impôt de l’enregistrement produit une recette fort considérable, mais c’est un de ceux qui excitent le plus de réclamations; du moins quant aux droits proportionnels qui se perçoivent sur les successions, les donations et les ventes d’immeubles, suivant le § LXIX de la loi du 22 Frimaire en VII. Le droit proportionnel est d’entre tous les impôts que perçoit l’État, le seul qui se lève sur les capitaux et non sur les revenus, en sorte qu’il tend directement à appauvrir la nation, et à fermer les ateliers que ces capitaux auraient mis en mouvement. C’est comme si on prélevait une dîme non pas sur la récolte, mais sur la semence, au moment où l’agriculteur est sur le point de la confier à la terre (3). Les soixante-trois millions que cet impôt rapporte chaque année, sont une semence vraiment arrachée à l’industrie, au moment où elle allait la féconder; et la perte qu’occasionne cette distraction de capitaux, est égalé non point à leur valeur, mais à celle des produits qu’ils auraient donnés. Que l’on ne croie pas qu’il soit indifférent que les revenus de l’État soient formés de ceux des particuliers ou de leurs capitaux. La contribution foncière par exemple, quoique quatre fois plus forte, n’occasionne point une diminution de capital; celui qui la paye s’aperçoit que ses rentes sont réduites, et modère sa dépense en conséquence: mais celui qui paye le denier vingt d’un héritage, n’a pas même la pensée de prendre sur son revenu une somme souvent plus forte que ce revenu, ou de réparer cette perte par son économie; elle est alors prélevée sur une succession, sur laquelle le contribuable comptait fort peu, elle lui en paraît d’autant plus supportable, mais c’est souvent ce qui la rend le plus ruineuse pour la nation.

[Translation]

   The registration fee produces enormous revenue, but is one of the taxes which provoke the most complaints: at least, as to proportional taxes which are levied upon inheritances, donations, and sales of immovables, following article 69 of the law of 22 Frimaire in year seven. Among the taxes collected by the state, the proportional tax is the only one that is levied upon capital, not upon revenue, so that it tends at first hand to impoverish the nation and to close the manufactories set in motion by this capital. This is as if tithes were levied not upon crops but upon seeds, the moment the farmer is about to sow them on land(3). 63 million borne every year by this tax are the seeds actually deprived of the industry as they are about to set the industry in motion; and the loss caused by this destruction of capital is equal not to the value of the capital itself but to that of the produce it would have procured. That it is not believed that it does not matter whether the revenue of the state is comprised of individuals’ revenue or capital. The land tax, for example, though four times as heavy, does not cause a diminution of capital. The payer of the land tax is aware that his rents are reduced, and restrains his expenditure as a consequence, but the payer of the vingtième tax (or one-twentieth) upon an inheritance do not even conceive of taking a sum from his revenue which is often more substantial than this revenue, or of recovering this loss by his economy. The sum is then deducted from an inheritance upon which the taxpayer hardly rests, and the sum seems to him to be the more supportable, but this often makes it the most ruinous to the nation.

Sunday 10 January 2010

Book 2, chapter 7, paragraph 14

[De la richesse commerciale, Sismondi, 1803, Original, 96-97]

   Parmi les impôts que les contribuables payent sans jamais murmurer, il faut compter la loterie, impôt volontaire, auquel personne ne se soumet que de son propre mouvement. Mais si c’est le moins onéreux des impôts, c’est aussi le plus immoral, puisque le Gouvernement excite un vice ruineux, pour profiter d’une légère partie des maux qu’il cause. La loterie rendait autrefois sept millions, aujourd’hui elle en produit neuf; cette augmentation proportionnée à celle de l’étendue de la France, peut fort bien ne point indiquer que la passion de ce jeu funeste ait fait des progrès parmi le Peuple.

[Translation]

   Among the taxes paid by taxpayers without any complaints, you must count lottery, a sort of voluntary tax to which people conform themselves only of their own accord. But, if this is the least costly of all the taxes, this is also the most immoral, for the government provokes a ruinous vice, in order to profit from a slight part of the evils caused by it. Lottery once raised seven million, and today nine million. This increase, in proportion to that of the territory of France, cannot suggest at all that the passion for this fatal game had made progress among the nation.

Saturday 9 January 2010

Book 2, chapter 7, paragraph 13

[De la richesse commerciale, Sismondi, 1803, Original, 96]

   La garantie des monnaies n’a produit en l’an IX qu’un revenu de 100,000 fr., elle en rendait 500,000 avant la révolution, déduction faite des charges assignées sur la caisse des monnaies. Pourquoi en ralentissant si fort la fabrication du numéraire, le trésor national a-t-il laissé échapper cette branche de revenu?

[Translation]

   Seigniorage only produced a revenue of 100,000 francs in the year IX, while it used to do 500,000 before the revolution, with charges upon the monetary coffers deducted. Why did the national treasury let this branch of revenue slip away by showing so great restraint in issuing specie?

[Translator's note]

I'm wondering what is "la caisse des monnaies."

Friday 8 January 2010

Book 2, chapter 7, paragraph 12

[De la richesse commerciale, Sismondi, 1803, Original, 96]

   Une diminution de 2,710,000 fr, lorsqu’on devait attendre une augmentation de revenu, ne peut être expliquée que par l’effrayante dégradation des chemins. Quand ils seront rétablis tels qu’ils doivent être dans un État aussi puissant que la France, il est probable que cette branche de revenu s’accroîtra. Ce n’est pas, au reste, en augmentant encore le tarif qu’il faut songer à accroître cette branche de revenu; il est déjà trop élevé, dès l’instant où l’on sent davantage la charge qui en résulte pour le commerce, que le bénéfice que celui-ci retire de cet établissement.

[Translation]

   A diminution of 2,710,000 francs during the period that the revenue must be expected to increase can only be explained by frightening destruction of roads. When they are as restored as they should be in such a powerful state as France, it is probable that this branch of revenue will increase. Besides, we must not expect this branch of revenue to increase by raising the rate. The rate is already high enough because people feel a burden resulting from this establishment for the trade more than a benefit gained from it in the trade.

Thursday 7 January 2010

Book 2, chapter 7, paragraph 11

[De la richesse commerciale, Sismondi, 1803, Original, 95]

   Avant la révolution, dans un temps où la France était resserrée dans des limites bien plus étroites, où d’anciens abus diminuaient encore les recettes, et où tant les ports de lettres que le tarif des messageries étaient bien moins coûteux, ces deux impôts rendaient:
   Poste aux lettres. L. 9,620,000.
   Messageries. 1,500,000.
      11,120,000.
   (Necker Compte rendu(2)).

[Translation]

   Before the revolution, when France was confined to much narrower limits, former abuses still diminished the revenue, and both carriage of letters and fares of transports were much less high, these two taxes afford the following:
   Post. L. 9,620,000.
   Transports. 1,500,000
      11,120,000.
   (Necker, Compte rendu au Roi(2)).

Wednesday 6 January 2010

Book 2, chapter 7, paragraph 10

[De la richesse commerciale, Sismondi, 1803, Original, 94-95]

   Il y a quelques impôts qui sont liés avec des institutions si utiles, que loin d’être une charge pour la nation, ils semblent plutôt lui apporter un bénéfice; tels sont ceux de le poste aux lettres, du droit sur les voitures publiques, et celui de garantie des monnaies. Les deux premiers de ces impôts ont produit en l’an IX:
   Poste aux lettres. L. 8,000,000.
   Voitures publiques. 410,000.
      8,410,000.
   (D. V. Ramel, Finances de la République en l’an IX, partie troisième).

[Translation]

   There are some taxes which are related with so useful institutions that they, far from being a burden upon the nation, seem to bear a benefit for her; such as postal fees, fares of public coaches, and seigniorage. The first two of these taxes yielded the following in the year IX:
    The post. L. 8,000,000.
   Public coaches. 410,000.
      8,410,000.
   (D. V. Ramel, Finances de la République en l’an IX, vol. 3)

Tuesday 5 January 2010

Book 2, chapter 7, paragraph 09

[De la richesse commerciale, Sismondi, 1803, Original, 92-94]

   Il n’y a qu’une fort petite portion de l’impôt sur les fenêtres qui soit payée par l’industrie, et qui puisse influer sur les prix. On pourrait probablement affranchir tous les ateliers de cet impôt, sans occasionner une grande perte aux finances, et l’on étendrait ainsi le marché où les producteurs nationaux pourraient vendre. Quant à l’impôt sur les portes et fenêtres des habitations, il est assis sur le revenu présumé, sa perception n’est pas coûteuse, et il n’est pas sujet à l’arbitraire, mais il s’en faut bien qu’il soit égal. On peut en général calculer avec assez d’exactitude le revenu d’un homme d’après le loyer qu’il paye pour son habitation, en sorte que cette base de taxation est assez équitable, pourvu cependant encore qu’on la modifie selon les villes et les provinces: mais l’on n’arrive pas directement au prix du loyer d’après le nombre des fenêtres: telle maison dans le plus vilain quartier d’une grande ville, peut en avoir autant que le plus beau palais, quoique son loyer n’arrive pas au dixième de celui de l’autre: le revenu du pauvre est donc beaucoup plus taxé que celui du riche. Or quand un impôt est fort inégal, il faut pour qu’il soit supportable, qu’il soit aussi fort modéré. En effet, l’impôt des fenêtres ne rend au trésor public que 16,500,000, et ne coûte au contribuable que cinq pour cent au plus de son loyer, souvent que deux pour cent et même moins. Il semble qu’un impôt proportionné à chaque loyer pourrait rendre beaucoup plus à l’État, et être distribué bien plus également sur tous les contribuables, sans que sa perception fût plus difficile, plus coûteuse, ou plus sujette à contestation. Soit les appartements vides, soit les ateliers et magasins, devraient être exempts d’impôts; les premiers, loin d’être une source de revenu sont une perte, les seconds n’indiquent point l’aisance de ceux qui les occupent, ils font partie de son capital fixe, en sorte que s’ils sont chargés d’un impôt, celui qui le paye s’en dédommage sur le prix de ses marchandises. Les maisons que les propriétaires occupent eux-mêmes devraient être taxées avec modération, pour que la contribution fût proportionnée au revenu, parce que celui qui habite sa propre maison est toujours mieux logé, pour son état, que celui qui occupe celle d’un autre. En partant de ces principes, il serait, je crois, très facile de lever soixante à quatre-vingts millions par un impôt sur les loyers, que l’on substituerait à celui sur les fenêtres, sans exciter aucune réclamation.

[Translation]

   There is only a very small portion of the window tax which is paid by the industry and which can affect prices. All manufactories could probably evade this tax without causing a large loss to the treasury, and the market would be extended where home producers could make a sale. As for the tax upon doors and windows of habitations, it is also upon the supposed revenue, its collection is not costly, and it is not subject to arbitrariness, but it is far from being equal. You can in general calculate with sufficient exactitude the revenue of a man according to the house rent he pays for his habitation, so that this base of taxation is equitable enough, only if it is adjusted according to cities and provinces. However, you cannot directly reach the price of house rent according to the number of windows. A habitation in the nasty area of a large town has as many windows as the most beautiful palace, even though the house rent of the one is not a tenth as high as that of the other. The revenue of the poor is, therefore, much more heavily taxed than that of the rich. When a tax is substantially unequal, it is necessary for its supportability that it should be very moderate. In fact, the window tax procures only 16,500,000 for the public treasury, and costs taxpayers only five percent in addition to their house rent, or often only two percent or even less. It seems that a tax in proportion to each house rent could procure much more for the state, and be shared much more equally among all taxpayers, without its collection being more difficult, more costly, or more subject to objection. Both an empty apartment and a manufactory or shop should be free from the tax; the first is a source of loss instead of revenue, and the second does not mean any comfort of those who occupy it, and composes a part of their fixed capital, so that, if it is taxed, those who pay the tax make the price of their commodities all the higher. A house occupied by its owner himself should be taxed with moderation, in order that tax payment may be in proportion to the revenue, for those who inhabit their own house are better domiciled for their [financial] state than those who inhabit another’s house. Following these principles, it would be, I believe, very easy to collect 60 to 80 million by means of a tax upon house rent, which would be substitute for the window tax, without provoking any antipathy.

Monday 4 January 2010

Book 2, chapter 7, paragraph 08

[De la richesse commerciale, Sismondi, 1803, Original, 91-92]

   L’impôt sur les portes et les fenêtres des ateliers et des manufactures, renchérit d’autant le prix des marchandises qui se travaillent dans ces ateliers. Il n’y a point de raison pour qu’un ouvrage qui demande beaucoup d’air et de lumière, rapporte moins de bénéfice que celui qui n’en demande pas: l’impôt qu’a payé le fabricant pour le produire, transforme donc le prix intrinsèque en prix accidentel, et doit être payé par le consommateur: mais il en est de celui-ci comme de celui des patentes; l’impôt qui ne fait aucun tort à un commerce croissant et dans un état prospère, est au contraire excessivement onéreux à ce même commerce, dès qu’il se trouve sur son déclin; et comme il pèse plus particulièrement sur les capitaux fixes, qui ne peuvent pas se mettre en équilibre si facilement que les autres, lorsque le commerce éprouve quelque crise, il doit arriver fréquemment que cet impôt aggrave les pertes d’un négociant qui se ruine déjà.

[Translation]

   Due to the tax upon doors and windows of workshops and manufactories, the price of commodities manufactured in these manufactories is all the higher. There is no reason for which a business which demands much air and light bear less profit than that which demands neither. The tax paid by the manufacturer engaged in the former business, therefore, transforms the intrinsic price into the incidental price, and should be paid by the consumer. But this consumer is in the same situation as in the case of the business tax. The tax which does no harm to a branch of commerce in growth and prosperity is, on the contrary, excessively costly to this same commerce as soon as it turns to be on the decline; and since the tax weighs more particularly upon fixed capital, which cannot be put in equilibrium so easily as the other sort of capital, when the commerce suffers from some crisis, it must frequently happen that this tax aggravates the losses of a merchant who has already ruined himself.

Sunday 3 January 2010

Book 2, chapter 7, paragraph 07

[De la richesse commerciale, Sismondi, 1803, Original, 90-91]

   L’impôt gradué du timbre des lettres de change et des autres papiers mercantiles, établi par la loi du 13 Brumaire an VII, n’est point proportionné au profit de chaque branche de commerce, aussi ne reste-t-il pas où on le met. Le banquier a cent fois plus de lettres de change à faire timbrer que le marchand en gros, quoique souvent celui-ci soit tout aussi riche, mais comme les profits s’égalisent dans le commerce, le banquier doit augmenter les siens pour parer à ce nouvel impôt, autrement il renoncerait à sa branche particulière d’industrie; cet impôt, bien qu’avancé par un seul négociant, se répartit donc de soi-même avec assez d’égalité entre tous; c’est peut-être le seul pour lequel la théorie de Canard soit vraie, et où l’équilibre se rétablisse naturellement, parce que les forces étaient égales avant son institution, qu’il les altère, et qu’elles ne redeviennent égales que lorsque l’impôt s’est partagé également(1).

[Translation]

   The progressive tax to stamp bills of exchange and other mercantile papers, established by the law of the 13th Brumaire in year seven, is not in proportion to the profit of each branch of commerce, and thus it does not remain in the branches upon which it has been levied. The banker has one hundred times as many bills of exchange to make stamped as the wholesaler, though often the latter is just as rich, but, since profits are equalised in the commerce, the banker should increase his profit to prepare against this new tax; otherwise he would give up his particular branch of industry. Therefore, this tax, though advanced by a sole tradesman, is divided naturally with enough equality among all. This is perhaps the only point where the theory of Canard is true and where the equilibrium is naturally restored, because the powers are equal before its establishment, are changed by the tax and do not become equal again until the tax is equally divided(1).

Saturday 2 January 2010

Book 2, chapter 7, paragraph 06

[De la richesse commerciale, Sismondi, 1803, Original, 88-90]

   Tout homme qui achète pour vendre, a été soumis à payer une patente par la loi du 1.er Brumaire an VII; mais comme il y a des nuances sans nombre, depuis le plus pauvre revendeur, jusqu’au négociant millionnaire dont les vaisseaux sillonnent toutes les mers; pour que la contribution fût égale, il a fallu que la loi entrât dans des détails infinis, leur application donne lieu à des discussions sans cesse renaissantes, et la fixation des patentes reste toujours un peu arbitraire, ce qui est un grand défaut en fait de contributions. Il semble d’abord que cet impôt doit peser tout entier sur ceux qui le payent; ce n’est pourtant pas en général ce qui arrive; les profits du commerce, ainsi que nous l’avons vu, sont réglés par la lutte du capitaliste, soit avec les ouvriers productifs qu’il met en mouvement, soit avec les consommateurs qu’il approvisionne. Lorsque les forces du commerçant sont soutenues dans cette lutte par un monopole, comme il arrive en France, où les marchandises étrangères sont proscrites, le négociant ne trouve pas ordinairement une grande difficulté à se revaloir de la patente, ou sur l’ouvrier, ou sur le consommateur; mais si la patente est levée sur une branche de commerce qui soit en décadence, et d’où le commerçant ne puisse point retirer assez promptement ses capitaux, parce qu’il en a plusieurs de fixes, alors il se trouve dans une situation vraiment fâcheuse; c’est bien lui qui paye la patente, mais il la paye sur des profits qu’il a cessé de faire; aussi cette contribution, quoique en général peu onéreuse, a-t-elle excité beaucoup de réclamations dans quelques villes, dont le commerce particulier était sur son déclin.

[Translation]

   Every one that buys to sell was obliged to pay the trade tax by the law of 1st Brumaire in year seven, but, since there are innumerable sorts of tradesmen from the poorest reseller to the millionaire wholesaler whose vessels do all the oceans, it was necessary for egalitarian taxation that the law should enter into infinite details, their application brings about some incessantly recurrent discussions, and the establishment of the trade tax always remains a little arbitrary, an arbitrariness which is indeed an important defect of tax payment. It seems at first sight that this tax must weigh solely upon those who pay it, but generally this is not the case. Profits of commerce, as we have seen, are regulated by capitalists’ haggling with the productive labourers employed by them or with the consumers provided by them. If the powers of tradesmen are remarkable in this process of haggling due to a monopoly, as is the case with France, where foreign merchants are expelled, the tradesmen do not ordinarily find much difficulty in shifting the burden onto the labourers or the consumers. But if the trade tax is levied upon a branch of commerce which is on the decline and from which tradesmen cannot promptly enough withdraw their capital, because they have fixed a considerable part there, then they find themselves in a troublesome situation. It is the tradesmen who pay the trade tax, but they pay it from profits they have ceased to make. Thus this tax payment, though in general hardly costly, used to provoke many complaints in some cities, whose particular commerce was on the decline.

Friday 1 January 2010

Book 2, chapter 7, paragraph 05

[De la richesse commerciale, Sismondi, 1803, Original, 88]

   Trois impôts paraissent avoir été destinés par leurs inventeurs à faire partager au Gouvernement les profits du commerce; savoir, les patentes, et pour la partie qu’en payent les négociants, le timbre et les fenêtres.

[Translation]

   Three taxes seem to have been meant by their inventors to make the government share profits of commerce: that is to say, the trade tax and, for the part paid by wholesale merchants, the stamp duty and the window tax.