Saturday 25 December 2010

Book 3, chapter 8, paragraph 20

[De la richesse commerciale, Sismondi, 1803, Original, 404-405]

   M.r Pitt en exposant les avantages comparés du traité de commerce, pour l’Angleterre et pour la France, s’était étudié à relever les premiers, à diminuer les derniers; il ne voyait d’un côté que huit millions de consommateurs, et de l’autre vingt-quatre millions. Dans le fait, la France obtenait un marché tout aussi avantageux que la Grande-Bretagne; outre que l’on ne voit pas trop pourquoi il ne faisait entrer dans son calcul que l’Angleterre seule, d’entre les trois Royaumes unis, le marché ouvert à la France était bien plus riche que celui qu’elle offrait. Les consommateurs riches ont des besoins beaucoup plus étendus que les consommateurs pauvres, et font des achats beaucoup plus considérables. De plus, tous les sujets de la Grande-Bretagne dans l’un et l’autre hémisphère, devenaient indirectement les consommateurs de la France; car tous les produits de notre industrie peuvent convenir à l’Inde ou aux Colonies Anglaises, auraient été achetés peur elles par les Anglais, dès l’instant qu’ils n’auraient plus été accablés de droits.

[Translation]

   When he presented the comparative advantages for both England and France, Mr Pitt devoted himself to overestimating those for the former and underestimating those for the latter. He saw only eight million consumers on the one side, and as many as twenty-four million on the other side. In fact, France obtained exactly as advantageous a market as does Great Britain. It is not clear at all why he took into account only England of the three united kingdoms, and, moreover, the market open to France was much richer that that offered by France. Rich consumers have much more extensive needs than poor consumers, and make much enormous purchases. Furthermore, all the subjects of Great Britain in both hemispheres became indirect consumers of France. This is because all the produce of our industry, which is of service to India or the English colonies, would soon have been bought for them by the English, if it had no longer been for too heavy taxes.