Monday 9 March 2009

Book 1, chapter 4, paragraph 20

[De la richesse commerciale, Sismondi, 1803, Original, 96-98]

   Supposons une nation qui n’ait point habituellement de commerce extérieur, le produit de son travail sera conséquemment égal à sa consommation; car si elle produisoit [produisait] plus qu’elle ne peut consommer, ne faisant point d’exportation, une partie des fruits de son travail lui seroit [serait] inutile, il baisseroit [baisserait] de prix, et arrêteroit [arrêterait] la production pour l’année suivante. Malgré cet isolement, et cette égalité entre la production et la consommation, la balance entre les revenus et les dépenses, peut cependant être égale favorable, ou défavorable. Elle sera égale si les trois classes productives consacrent au salaire nécessaire une portion de richesse mobiliaire [mobilière] précisément égale à celle qu’elles lui avoient [avaient] consacré l’aimée précédente; car alors déduisant deux sommes égales, de deux quantités égales, savoir la consommation et la production, les restes seront égaux, la nation n’aura ni perdu ni gagné; un salaire nécessaire égal mettra en mouvement l’année suivante un travail égal, et le revenu sera le même. Elle sera favorable, si la dépense des trois classes productives est moindre que leur revenu; ce qui ne peut se faire que parce que le salaire nécessaire qu’elles avancent cette année est plus considérable que celui, qu’elles ont avancé l’année précédente; la consommation et la production étant égales, et toute la différence entr’elles étant que de la première il faut retrancher le salaire nécessaire de l’année passée, pour avoir le revenu, et de la seconde le salaire nécessaire de l’année courante pour avoir le dépense; un plus grand salaire nécessaire mettra cette année plus de travail en mouvement, et le revenu de l’année prochaine sera plus considérable. Si chaque année il se fait de même une économie sur les revenus, ceux de l’année suivante augmenteront progressivement; et les richesses de l’État iront toujours en croissant, sans qu’il ait besoin pour cela d’aucun commerce avec l’étranger. Enfin elle sera défavorable, la dépense des trois classes productives, surpasse leur revenu, car alors comme chaque année elles avancent un moindre salaire nécessaire, chaque année le revenu national décroîtra, sans que son déclin nécessite aucune exportation, on qu’aucune nation étrangère, en profite.

[Translation]

   Let us suppose that a nation does not usually carry on foreign trade, and the produce of its labour will be consequently equal to its consumption; since if the nation produced more than it can consume and did not export anything, a part of the fruits of its labour would be useless to the nation, would fall in price, and would depress the production for the following year. In spite of this separation and equality between the production and consumption, however, the balance between the revenue and expenditure can be equal, favourable or unfavourable. It will be equal if the three productive classes allot for the necessary wages a portion of movable wealth exactly equal to that allotted for them in the previous year. This is because, if you subtract two equal values respectively from the two equal values (the consumption and the production), you will have the differences equal, which means that the nation will neither win nor lose. If the necessary wages are constant, the same quantity of labour will be employed in the following year, and the revenue will remain the same. The balance will be favourable if the expenditure of the three productive classes is smaller than their revenue; this take place only when the necessary wages advanced for the year are larger than those for the previous year. The consumption and the production are equal, and all the difference comes from the fact that you can find the revenue by subtracting the necessary wages of the previous year from the consumption, while you can find the expenditure by subtracting the necessary wages of the current year from the production. In this case, a larger quantity of the necessary wages will employ more labour this year, and the revenue of the following year will be larger. If the nation economises on the revenue at the same rate every year, the revenue will progressively increase year by year, and the wealth of the state will always and gradually rise, with no need for revenue from foreign trade. Finally, the balance will be unfavourable if the expenditure of the three productive classes surpasses the revenue, since, as they advance a smaller quantity of the necessary wages every year, the national revenue decreases year by year, a decrease which necessitates no exportation, and which is of no benefit to any foreign country.