Wednesday 31 March 2010

Book 3, chapter 2, paragraph 14

[De la richesse commerciale, Sismondi, 1803, Original, 170-172]

   OURTHE. Peu de Départements contiennent plus de manufactures que celui de l’Ourthe; il y en a peu où elles se soutiennent avec plus d’activité; toutes sans exception travaillent pour l’étranger, aussi bien que pour l’intérieur; aussi le commerce de ce Département ne demande-t-il ni monopoles ni privilèges, ni encouragements, et ne se plaint-il point de la contrebande ou des fraudes faites aux douanes. Voilà donc des ateliers français à Liége, à Verviers, à Malmedi, à Stavelot, qui donnent aux commerçants un profit légitime, et à la nation un revenu, sans occasionner de perte aux consommateurs; et ces ateliers pourraient employer des capitaux bien plus considérables que ceux qui les alimentent, car plusieurs d’entr’eux se sont fermés pendant la révolution, et ne se r’ouvriront pas sans de nouvelles avances. Il en faudra pour ranimer la fabrique des fusils destinés au commerce de Guinée, celle des ouvrages d’acier d’Herstal, celle des draps de Verviers, Eupen, le bourg d’Ensival etc., qui ne produisent plus chaque année, comme elles faisaient avant la révolution 60 à 70,000 pièces de draps. Si l’on ne force plus les capitaux français à alimenter des manufactures perdantes, ils se dirigeront vers celles où leur profit est aussi assuré que légitime. Le débit de ces manufactures pourra s’augmenter en raison de la baisse du prix intrinsèque qui devra s’ensuivre, dès que les ouvriers n’étant plus dépouillés d’une partie du fruit de leurs sueurs par le renchérissement que les douanes occasionnent sur tous les objets de consommation, pourront vivre avec plus d’aisance sur un salaire moins considérable, et occasionner par conséquent moins de frais aux fabricants (1).

[Translation]

   OURTHE. Few departments have more manufactories than that of Ourthe. There are few where manufactories support one another with more activity. All manufactories, without exception, work for foreign as well as for inland trade. Thus, the trade of this department does not demand monopolies, privileges, or encouragements, and does not complain of smuggling or frauds practiced against the customs. Therefore, there are French workshops in Liege, Verviers, Malmedy, Stavelot, which give a legitimate profit to merchants, and revenue to the nation, without causing any loss to consumers; and these workshops could employ much more capitals than they employ really, because more than a few of them were closed during the revolution, and will not be reopened without new advances. Some new advances will be needed for recovering the manufacture of guns destined for trade with Guinea, that of steel works in Herstal, that of woollen cloth in Verviers, Eupen, Ensival, and so on, which no longer produce every year, as they made 60,000 to 70,000 pieces of woollen cloth before the revolution. If French capitals are no longer forced to be employed in manufactories at a loss, they will be directed towards those where their profit is as certain as legitimate. The sales of these manufactories will probably grow according to the fall of the intrinsic price which will take place, as soon as labourers, no longer deprived of a part of the fruitage of their toils by the rise forced by the customs duty upon objects of consumption, can live in more comfort on less wages, and can cost the manufacturers less, as a consequence (1).