Friday 12 November 2010

Book 3, chapter 7, paragraph 31

[De la richesse commerciale, Sismondi, 1803, Original, 361-362]

   Les colonies du Continent de l’Amérique peuvent supporter les profits exorbitants du monopoleur Européen, parcequ’à bien des égards elles peuvent se passer de lui; presque tout ce qui est nécessaire à la vie se recueille sur le Continent, et quant aux objets de luxe, les habitons n’en font qu’une consommation modérée; encore donc que l’on causât un dommage très considérable à ces colonies, soit en excluant de leur commerce toutes les autres nations, soit en soumettant le Canada, la Louisiane, et Cayenne, au monopole plus oppressif encore d’une Compagnie, le premier de ces trois pays ne laissait pas que de prospérer, et les deux autres ne succombaient point sous ce régime destructeur. Il n’en aurait pas été de même, si l’on lui avait soumis pendant long-temps les Antilles et St. Dommingue: ces isles tirant de l’Europe les objets de première nécessité, et ayant besoin d’un commerce maritime beaucoup plus actif, payent beaucoup plus fréquemment le profit du monopoleur, proportionnellement à leur richesse.

[Translation]

   The colonies on the Continent of America can support the exorbitant profits of the European monopoliser, because, in many ways, they can dispense with him. Almost all that is necessary for life is collected on the continent, and as for luxurious objects, the habitants consume a moderate quantity of them. Therefore, though it is greatly detrimental to these colonies either to exclude all other nations of all their trade, or to subject Canada, Louisiana, and Cayenne to the still more oppressive monopoly of a company, the first of these three countries continued her prosperity, and the two other nations did not collapse under this destructive regime. It would not have been true, if we had subjected the Antilles and Santo Domingo to it for a long time. These islands, drawing objects of the first necessity from Europe, and needing a still more active maritime trade, pay the monopoly profit, still more frequently, in proportion to their wealth.