Friday 19 June 2009

Book 1, chapter 8, paragraphs 05-06

[De la richesse commerciale, Sismondi, 1803, Original, 227-29]

   C’est, comme nous l’avons vu, le caractère distinctif du travail productif, que de laisser après lui, des traces matérielles susceptibles d’être échangées contre une valeur supérieure à celle qui a été consommée pour le faire. Dès que l’on prend le tem[p]s en considération, plus cet échange est répété souvent, plus un seul capital, après avoir passé du producteur au consommateur est revenu souvent au premier, dans un espace de tem[p]s donné, et plus ce seul capital aura pu produire d’ouvrage.
   Supposons un homme qui dispose d’une masse de subsistance suffisante pour maintenir trente mille ouvriers pendant un jour; si l’ouvrage auquel il veut les employer est tel qu’il puisse être accompli et échangé contre de la nouvelle subsistance dans l’espace d’un mois, il est clair qu’il pourra tenir habituellement à ses gages mille ouvriers, parce que vendant chaque jour le produit du travail de ces mille ouvriers, il renouvellera constamment son fonds, de manière qu’il devra lui suffire pour maintenir toujours le même nombre d’hommes à perpétuité: ses ouvriers feront donc pour lui dans une année 365000 journées de travail. Qu’un autre homme dispose précisément de la même quantité de subsistance, mais que le genre d’ouvrage qu’il entreprend soit tel qu’il faille une année révolue pour qu’il en échange les fruits contre de nouvelle subsistance, comme il arrive, par exemple, à l’agriculteur, il ne pourra payer en tout que trente mille journées d’ouvriers pendant le cours de l’année, ou l’un portant l’autre, il n’aura à son service que quatre-vingt-deux ouvriers et une fraction chaque jour. Il est donc clair que le premier fera dans un tem[p]s donné douze fois plus d’ouvrage avec le même capital que le second (1).

[Translation]

   As we have seen, the distinctive character of productive labour is to leave behind some tangible traces which can be exchanged for something of more value than that which has been consumed for making them. Taking the time into consideration, the more often this exchange is repeated (the more often the same capital has returned to the producer after having passed from him to consumers in a give period), the more work this capital will possibly have produced.
   Let us suppose that a man owns a mass of provisions sufficient for maintenance of 30,000 labourers for a day. If he offers them for the work which can be accomplished and exchanged for some new provisions in a month, it is clear that he will be able to usually employ 1000 labourers, because, by selling the produce of labour by these 1000 labourers, he will constantly renew his stock, in order that it may be sufficient for him to always maintain as many men forever. His labourers will therefore make 365,000 days of labour for him in a year. Let us suppose that another man owns precisely the same quantity of provisions, but that he undertakes a sort of work whose produce it will take a full year to exchange for some new provisions; as is often the case with, say, husbandmen, he can pay in all only 30,000 days of labourer in the course of the year, or on the average he will have at his service only a little more than 82 labourers a day. It is therefore clear that in a given time the former will make twelve times as much work with the same amount of capital as the latter (1).