Tuesday 18 May 2010

Book 3, chapter 2, paragraph 62

[De la richesse commerciale, Sismondi, 1803, Original, 215-216]

   L’affranchissement du commerce, en déchargeant les journaliers d’une imposition aussi onéreuse pour eux qu’improductive pour l’État, permettrait de diminuer leur salaire, sans rien ôter à leur aisance; les matières premières baisseraient de prix dès qu’elles pourraient toutes entrer librement. D’immenses capitaux étrangers viendraient vivifier l’industrie française, et leur concurrence réduirait le profit mercantile et l’intérêt des fonds. La baisse simultanée du prix des matières premières, du salaire, et profit, occasionnerait celle du prix intrinsèque de toutes choses, et la France pourrait établir toutes sortes d’ouvrages beaucoup meilleur marché qu’aujourd’hui. S’il y a, comme nous venons de le voir, plusieurs de ses manufactures qui peuvent soutenir la concurrence des étrangers, après cette diminution de tous les prix il y en aurait bien plus encore. Cependant son capital étant constamment employé de la manière la plus profitable de toutes, ses revenus augmenteraient, et pourraient permettre de plus grandes économies; en sorte qu’on la verrait marcher rapidement vers la prospérité, et se trouver peut-être bientôt en état de rouvrir les ateliers, qu’il lui conviendrait de fermer aujourd’hui.

[Translation]

   Liberalisation of trade, by discharging day-labourers from a tax which is as costly for them as unproductive for the state, would permit their wages to fall, without depriving them of any part of comfort. Law materials would fall in price as soon as they can all be imported freely. Immense foreign capitals would come in to animate the French industry, and their competition would reduce the mercantile profit and the moneyed interest. The simultaneous fall of the price of raw materials, wages, and profits, would be followed by that of the intrinsic price of all things, and France could establish all sorts of business at a lower price than today. If some manufactures in France, as we have seen, could compete with their foreign counterparts, there would be much more such manufactures after this fall of all the prices. Yet, if her capital were constantly employed in the most profitable way of all, her revenue would increase and could make it possible to save much more. As a consequence, we could see France making the rapid progress towards prosperity and, probably soon, could see her able to reopen workshops, which it is adequate today for her to close.