Saturday 31 October 2009

Book 2, chapter 4, paragraph 25

[De la richesse commerciale, Sismondi, 1803, Original, 27]

   Cette variation continuelle a un autre inconvénient très grave; elle dégoûte le propriétaire de faire des améliorations sur ses fonds, parce qu’elle appelle le Souverain qui n’a point fourni sa part de ses avances, à en partager les fruits. Le propriétaire se dit peut-être souvent, au moment où il entreprend un défrichement ou une plantation nouvelle, qu’il ne travaille point pour lui, mais pour le fisc, lequel va profiter de ses sueurs ou de ses épargnes, en augmentant sa cote de contribution.

[Translation]

   This continual variation has another very grave inconvenience. It discourages the landlord from making improvements on his land, because it induces the sovereign, which takes no share upon his advances, to participate in distribution of the fruits of his advances. The landlord says to himself, probably often, the moment he undertakes reclamation or a new plantation, that he does not work for himself but for the treasury, which will profit from his toil or his savings, by increasing his allotted amount of tax.

Friday 30 October 2009

Book 2, chapter 4, paragraph 24

[De la richesse commerciale, Sismondi, 1803, Original, 26-27]

   Les variations annuelles dans la répartition de cet impôt, tiennent peut-être principalement aux tâtonnements par lesquels on cherche un juste milieu dans un nouvel ordre de choses; mais il est important de faire sentir, qu’on ne doit point les regarder comme un système à adopter. L’inquiétude avec laquelle le contribuable attend la fixation de son sort, à chaque nouvelle répartition, équivaut pour lui à une imposition d’autant plus onéreuse, qu’elle ne profite point au Gouvernement; les réclamations que ce contribuable adresse aux Préfets, lui font faire des frais inutiles, et sacrifier un temps précieux; enfin le besoin continuel de protection qu’il éprouve, lui fait sentir durement une dépendance, qui devrait être dans tout pays étrangère au propriétaire, mais surtout dans un État Républicain.

[Translation]

   Annual variations in the assignment of this tax derive perhaps principally from trials and errors by which to seek a via media in the new order of things. But it is important to make it felt that they should not be regarded as a system to adopt. The uneasiness with which the taxpayer waits for the fixation of his lot at each new assignment is equivalent to a tax upon him which is all the more costly tax in that it does not benefit the government. The reclamations this taxpayer makes to governors impose useless costs on him and force him to waste a precious time. Finally, the continual need he feels for protection inclines him keenly towards dependence which should be foreign to the landlord in any country but especially in a Republic State.

Thursday 29 October 2009

Book 2, chapter 4, paragraph 23

[De la richesse commerciale, Sismondi, 1803, Original, 25-26]

   Dans les pays où presque toutes les terres sont mises à ferme, l’on peut assurer l’égalité de la répartition de la contribution foncière entre les propriétaires, et la mettre en même temps à l’abri du pouvoir arbitraire, en la proportionnant à la rente que paye le fermier, et en obligeant les parties contractantes à insérer tous leurs baux dans des registres publics. Cette manière de lever la contribution foncière, qui était pratiquée à Venise, et qu’Adam Smith recommande à l’Angleterre, ne peut être adoptée en France, où la plupart des cultivateurs sont des métayers et non des fermiers. L’impôt foncier, tel qu’il se lève à présent en France, pèse avec assez d’égalité sur tous les propriétaires, et c’est de toutes les contributions celle qui cause le moins de faux-frais à la nation, mais elle est entachée de deux vices dont on pourrait la libérer. La somme que doit payer le contribuable n’est point fixe, et l’époque à laquelle il doit la payer, n’est point commode.

[Translation]

   In the countries where almost all plots of land are farmed out, one can assert the equality of assignment of land tax among landlords and at the same time put it out of arbitrary hands, by keeping it in proportion to land rent paid by the farmer and by obliging the parties concerned to insert their lease contract into the public register. This way to levy land tax, which was practised in Venice, and which Adam Smith recommends to England, cannot be adopted in France, where most of the cultivators are metayers, not farmers. The land tax, as it is levied at present in France, weighs equally enough upon all the landlords, and it apparently costs the nation the least of all taxes, but it is marred by the two vices of which we could free it; the sum the taxpayer should pay is not fixed, and the time at which he should pay it is not convenient.

Wednesday 28 October 2009

Book 2, chapter 4, paragraph 22

[De la richesse commerciale, Sismondi, 1803, Original, 24-25]

   Si nous appliquons ces principes à l’impôt territorial, nous trouverons qu’en général, et pourvu qu’il ne soit ni excessif, ni le seul qu’on lève, il doit être placé parmi les impôts les plus convenables. Son unique vice est de ne peser que sur une seule classe de personnes, ce qui rendrait fort inégal, si d’autres impôts n’aiteignaient en même temps les autres propriétaires de revenus.

[Translation]

   If we apply these principles to the land tax, we shall see that, in general, and provided that it is not excessive and is not the only tax levied, it should be thought to be one of the most adequate taxes. Its unique vice is to fall only upon a single class of persons, a character which would make it extremely unequal were another tax not levied upon the other revenue earners at the same time.

Tuesday 27 October 2009

Book 2, chapter 4, paragraph 21

[De la richesse commerciale, Sismondi, 1803, Original, 23-24]

   4.° La taxe doit faire dépenser au contribuable le moins, qu’il sera possible, au delà de ce qu’elle fait entrer dans le trésor public. Or il y a quatre manières dont une taxe peut être beaucoup plus onéreuse au peuple qu’avantageuse au Gouvernement; si elle demande un grand nombre d’employés, dont les salaires d’une part, et les profits illicites de l’autre, augmentent la dépense du contribuable: si elle obstrue l’industrie nationale, et lui ferme quelque commerce avantageux, en sorte que le Peuple perde, non-seulement la somme qu’il paye, mais encore le revenu qu’il pourrait se faire: si en excitant, puis punissant la contrebande, elle encourage l’emploi d’un capital considérable à ce commerce dangereux, et le dissipe ensuite par une confiscation, qui fait perdre à la nation non-seulement le capital même, mais tout le revenu qu’il aurait donné par la suite: enfin si elle soumet les citoyens aux visites et aux vexations des employés, vexations et inquiétudes, que l’on peut évaluer à la somme que payerai volontiers chaque contribuable pour s’en racheter.

[Translation]

   Fourthly, the tax should make the taxpayer expend as little as possible beyond what enters into the public treasure. Now there are four ways in which a tax can be far more costly to the people than advantageous to the government. One way is by demanding a large number of officials, whose wages on one hand and whose illegal profits on the other hand increase the burden of the taxpayer. The second way is by obstructing the national industry and excluding it from some advantageous trade, so that the people lose not only the amount they pay but the revenue they could attain. The third way is by exciting and then punishing the contraband, encouraging employment of a large capital to this dangerous trade and later wasting it by confiscation, which cost the nation not only the very capital but all the revenue it would have raised later. The final way is by exposing citizens to inquiry and oppression by the officials, oppression and uneasiness which can be evaluated at the sum each taxpayer would voluntarily pay in order to avoid them.

Monday 26 October 2009

Book 2, chapter 4, paragraph 20

[De la richesse commerciale, Sismondi, 1803, Original, 23]

   3.° La taxe doit être levée au moment où le contribuable a le plus de commodité pour la payer.

[Translation]

   Thirdly, the tax should be levied at the moment when the tax payer has the most means to pay it.

Sunday 25 October 2009

Book 2, chapter 4, paragraph 19

[De la richesse commerciale, Sismondi, 1803, Original, 23]

   2.° La quotepart de chaque individu doit être certaine, et nullement arbitraire; l’époque du payement, la manière et la somme, doivent être parfaitement connus du contribuable, comme de toute autre personne, afin de le rendre absolument indépendant du percepteur et du directeur des contributions, en sorte qu’il n’ait point, à l’occasion de ses impôts, à redouter la haine, ou à courtiser la faveur de personne.

[Translation]

   Secondly, the assignment of each individuals should be certain, never arbitrary. The time, manner, and sum, of the payment should be perfectly known to the taxpayer as well as to every one else, in order to make him completely independent of the tax collector and tax director, so that he may not have, on the occasion of his tax payment, to fear the resentment or to ask obsequiously for favourable treatment.

Saturday 24 October 2009

Book 2, chapter 4, paragraph 18

[De la richesse commerciale, Sismondi, 1803, Original, 23]

   1°. Tout impôt doit être distribué également, c’est-à-dire, que tous les citoyens d’un État doivent contribuer au maintien du Gouvernement, en proportion du revenu dont ils jouissent sous sa protection.

[Translation]

   First of all, every sort of tax should be equally assigned: namely all citizens of a state should contribute to maintenance of the government, in proportion to the revenue they enjoy under the protection of the government.

Friday 23 October 2009

Book 2, chapter 4, paragraph 17

[De la richesse commerciale, Sismondi, 1803, Original, 22-23]

   Il y a des principes invariables pour juger du mérite de toute espèce d’impôt; ces principes ont été développés de la manière la plus claire par l’immortel Adam Smith (Liv. V. Chap. II. Part. II.). Il est convenable je pense de les exposer ici, pour que nous puissions y avoir recours dans l’examen des diverses contributions qui forment le revenu du Gouvernement.

[Translation]

   There are unshakable principles for judgement of the merit of all sorts of tax. These principles have been developed in the clearest way by the immortal Adam Smith (book 5, chap. 2, part 2). It is adequate, I think, to present them here, in order that we may have resort to them in examination of diverse taxes which form the revenue of the government.

Thursday 22 October 2009

Book 2, chapter 4, paragraph 16

[De la richesse commerciale, Sismondi, 1803, Original, 22]

   Tous ceux qui possèdent un revenu dans l’ordre social, et à qui ce revenu est conservé par le maintien du Gouvernement, doivent contribuer aux dépenses de l’État. La justice prononce cette décision, en réprouvant une taxe qui ne porterait que sur les seuls propriétaires de terre. Mais nous ne sommes plus au temps où le Peuple d’Athènes se contentait de savoir d’Aristide, si l’objet en délibération était honnête ou non; on veut aussi savoir s’il est utile, et cet examen est d’autant plus important pour l’impôt foncier, que les arguments des économistes seraient employés à masquer son inégalité, si l’on le croyait profitable sous d’autres rapports. Il est donc nécessaire d’examiner avec soin et ses avantages et ses inconvénients.

[Translation]

   All those who possess revenue in the social order and for whom this revenue is spared by the maintenance of the government, must contribute to the expenditure of the state. Justice declares this decision by refusing a tax which would fall upon the landlord alone. But we are no longer in the age when the People of Athens were content to know of Aristides whether the object under dispute was honest or not. We also want to know if it is useful, and this examination is all the more important for land tax, because the arguments of the economists would be empoyed to conceal its inequality were it thought to be profitable from other points of view. It is, therefore, necessary to examine carefully both its advantages and inconveniences.

Wednesday 21 October 2009

Book 2, chapter 4, paragraph 15

[De la richesse commerciale, Sismondi, 1803, Original, 16-22]

   Le travail de tout ouvrier productif donne comme nous l’avons vu un excédant au delà du salaire nécessaire qui l’a mis en mouvement; cet excédant existe dès le moment où l’homme commençant à faire des échanges s’est livré tout entier au travail, il s’accroit lorsque la division des métiers permet à l’ouvrier de perfectionner sa pratique et ses outils; il s’accroît encore lorsqu’un travail fixé sur la terré rappelle à aider les ouvriers dans les âges à venir, il s’accroît de nouveau, lorsque des machines construites par l’homme, aident le travail des autres hommes, et suppléent à leur force, et à leur dextérité; il s’accroît enfin lorsque le commerce fournit à l’ouvrier, avec plus de facilité et en plus grande abondance, ses matières premières et sa nourriture, en multipliant ses moyens et son capital circulant. Pour nous former une idée de l’augmentation prodigieuse de cet excédant du travail de l’ouvrier par de-là son salaire nécessaire, il faut comparer les choses que nous destinons à nos usages, avec le travail qu’il nous faudrait pour les créer, si replacés dans l’état sauvage, nous étions privés de tous les secours que notre civilisation donne à l’industrie. Sur cet excédant, de beaucoup la plus grande partie va à l’avantage du consommateur, qui obtient les choses dont il a besoin, en échange de bien moins de travail qu’il ne lui en faudrait pour les faire; une partie que nous avons nommée salaire superflu, reste à l’ouvrier, et forme son revenu; une autre reste à l’entrepreneur qui a mis l’ouvrier en mouvement, et forme son profit; souvent il la partage avec quelqu’un qui lui a avancé son capital, et auquel il paye un intérêt; une partie passe au propriétaire des bâtiments, des usines, des machines, des outils, et paye le salaire de ces ouvriers inanimés quoiqu’agissants; nous l’avons appelée rente des capitaux fixes; enfin une dernière parvient au propriétaire des terres, en payement du travail de la nature, et c’est la rente foncière; cette rente n’est donc point le seul résultat net que produise le travail, elle n’en est pas même la principale partie; en sorte que la distinction entre les ouvriers qui travaillent à la terre, et tous les autres ouvriers productifs, qui réalisent sur une matière susceptible d’être échangée la valeur de leur travail, n’est pas seulement inutile, elle est complètement fausse, puisqu’il doit résulter d’une libre concurrence entre les ouvriers, que la supériorité de cette valeur échangeable sur le travail, se retrouve dans toutes les professions, en proportion du travail précédemment accumulé qui leur donne de l’activité. Les propriétaires fonciers ne possèdent donc point seuls les revenus nationaux, ils ne stipendient point tous les autres citoyens, mais ils ne font que lever leur part dans ce surplus de la production sur le travail, qui forme le revenu de toute la nation.

[Translation]

   Labour of any productive labourer gives, as we have seen, a surplus beyond necessary wages which have set him in motion. This surplus comes to being as soon as the man begins to make exchanges and has devoted himself to the labour, and it increases as the division of labour permits the labourer to improve his practice and tools. It increases also as the labour fixed on land lets him to help labourers in the future generation. It increases, moreover, as machines constructed by the man help the labour of the other man, and supplement their force and dexterity. It increases, finally, as the commerce provides the labourer with raw materials and provisions with more ease and in more abundance, by increasing his tools and his circulating capital. The purpose of having an idea of surprising increase of this surplus of labour of the labourer beyond his necessary wages, requires us to compare the things we destine for our use, to the labour we would need to create it if we were placed again in the savage state and were deprived of all the security that our civilisation give to the industry. By far the most part of this surplus goes to the advantage of the consumer, who obtains the things he wants in exchange for far less labour than needed to create them. Part of what we have called in the name of surplus wages remains in the labourer’s hand, and forms his revenue. Another part remains in the hand of the entrepreneur who has employed the labourer, and forms his profit. Often he shares it with those who have advanced him his capital and to whom he pays some interest. Still another part passes to the owner of buildings, mills, machines, tools, and pays the wages of these unanimated, if not inactive, labourers, which we have called rent of fixed capital. Finally, the last part reaches the landlord, paying for the labour of nature, and this is land rent. Therefore, this rent is not the only net effect produced by labour, or even the principal part. Accordingly, the distinction between the labourers who work on land and all the other productive labourers, who realise the value of their labour in a material susceptible to exchange, is not only useless, but completely erroneous. The reason is that free competition among labourers should result in the superiority of this exchangeable value to the labour, found in all professions in proportion to previously accumulated labour which gives them some activity. The landlord is, therefore, not the only one who possesses the national revenue and employs all other citizens, but he does nothing but collect his share in this surplus of the production over the labour, which forms the revenue of the whole nation.

Tuesday 20 October 2009

Book 2, chapter 4, paragraph 14

[De la richesse commerciale, Sismondi, 1803, Original, 14-15]

   Le Docteur Quesnay, suivi de la secte des économistes, avait fondé son système sur l’assertion que le seul travail appliqué à la culture de la terre produisait un résultat net, et que tout autre travail n’ajoutait rien à la valeur des choses sur lesquelles il s’exerçait, mais réalisait seulement en elles la subsistance que les ouvriers avaient reçue en échange; d’où les économistes concluaient, que les propriétaires recueillaient toutes les richesses, et que les non-propriétaires ne pouvaient consommer que ce qu’ils tenaient directement ou indirectement des premiers: si ces principes eussent été vrais, les économistes auraient été très fondés à vouloir que les propriétaires fussent seuls taxés; mais quoique plusieurs auteurs les aient confondus avec la doctrine d’Adam Smith, ils lui sont pleinement contradictoires, et cette dernière ne peut être démontrée, sans que les autres ne soient nécessairement erronés: aussi ne puis je comprendre comment M.r Garnier, tout en admirant Adam Smith qu’il a traduit, dit cependant des assertions des économistes, qu’elles sont presque toutes d’une évidence incontestable, et susceptibles d’une démonstration rigoureuse (4).

[Translation]

   Doctor Quesnay, followed by the sect of the economists, had founded his system upon the assertion that only the labour applied to cultivation of land produces a net effect, and that no other sort of labour adds anything to the value of the things upon which it has been expended, but only realises the subsistence in them which labourers have received in exchange. From this the economists concluded that landlords have all the wealth in hand, and that the others can only consume that which they directly or indirectly acquire from landlords. If these principles had been true, the economists might reasonably have hoped that the landlord alone should be taxed. But, though several authors have confused them with the doctrine of Adam Smith, they are plainly contradictory to it, and it cannot be demonstrated without necessarily disproving them. Thus, I cannot understand how Mr Garnier, though he admires Adam Smith, whom he has translated, says that almost all assertions of the economists are of incontestable evidence and susceptible to rigorous demonstration (4).

Monday 19 October 2009

Book 2, chapter 4, paragraph 13

[De la richesse commerciale, Sismondi, 1803, Original, 13-14]

   Si le Législateur n’établissait que l’impôt foncier, il commettrait une fort grande injustice, car il ferait supporter à une seule classe de citoyens toutes les charges de l’État. Or cette classe, quelqu’avantageux que lui soit l’ordre social, n’en retire pas cependant un plus grand bénéfice, que tous ceux qui dans les trois autres, possèdent un revenu; l’injustice que l’on commettrait envers elle, serait d’autant plus criante, que les charges de l’État seraient plus pesantes: car quoique le droit des premiers propriétaires de terre n’ait été peut-être dans l’origine qu’une usurpation, puisqu’il n’était point fondé sur un travail accumulé, nous sommes aujourd’hui si loin d’eux, et les camapagnes ont passé par tant de mains différentes, que leur propriété est bien aussi légitime, et bien aussi fondée sur l’échange d’un travail accumulé, que celle d’aucun autre contribuable.

[Translation]

   If the legislator established nothing but land tax, he would commit a terribly large injustice, because it would make only one class of citizens assume all charges of the state. And yet this class, however advantageous the social order may be to the class, does not gain a larger benefit from that, than any other class who earns revenue under the three other heads. The injustice committed to the class would be the more striking if the charges of the state were heavier. The reason is that, though the right of landlords in the earliest times was perhaps only a sort of usurpation in origin because it was not founded upon accumulated labour, we are today so far away from them, and estates have passed so many times from hand to hand, that their property is as legitimate and as firmly founded upon the exchange of accumulated labour, as that of any other taxpayer.

Sunday 18 October 2009

Book 2, chapter 4, paragraph 12

[De la richesse commerciale, Sismondi, 1803, Original, 13]

   Lorsque l’on veut être assuré que l’impôt sera payé en entier par le propriétaire, il faut donc, ou frapper d’une contribution égale toutes les productions de la terre, prélever la dîme, par exemple, sur toutes également, ou ce qui est beaucoup plus simple, plus facile, et sujet à moins d’abus, proportionner l’impôt à la rente foncière, et non pas au produit brut, en sorte que la loi ne change rien à l’intérêt que doit avoir le fermier dans la culture de ses terres.

[Translation]

   If you want to be assured that a tax will be paid exclusively by the landlord, it is, therefore, necessary either to levy the tax equally upon all the produce of land (for example, to charge tithes upon all equally), or, what is much simpler, easier, and less subject to abuse, to make the tax in such proportion to land rent, not to the gross produce, that the law may not change the interest the farmer should have in the cultivation of land.

Saturday 17 October 2009

Book 2, chapter 4, paragraph 11

[De la richesse commerciale, Sismondi, 1803, Original, 12-13]

   Dans un système perfectionné d’agriculture, la dîme en multipliant les prairies, aurait fait d’abord un bien général; car avec plus d’engrais, chaque champ produisant plus de grain, on n’aurait pas souffert de long-temps de la conversion des champs en prairies; mais si ses effets allant en augmentant, elle avait si fort diminué les champs, qu’elle eût réduit sensiblement le produit en blé, et forcé une augmentation de son prix, elle aurait eu alors un effet très pernicieux; la dîme serait devenue un impôt sur un objet de première nécessité, et aurait eu toutes les suites désastreuses que nous verrons être attachées à ce genre d’impôts (3).

[Translation]

    In an improved system of agriculture, tithes, increasing meadows, would have done a general good at the outset, because, as every field produced more grain with more manure, conversion to meadows would not have cost pains for a long time. But, if their effects had gradually increased, and if they had so extremely diminished the fields that they might remarkably reduce the production of wheat and might force a rise upon its price, then they would have had a very pernicious effect. The tithes would have become a tax upon an object of the first necessity, and would have had all the disastrous consequences we will see attached to this sort of tax (3) .

Friday 16 October 2009

Book 2, chapter 4, paragraph 10

[De la richesse commerciale, Sismondi, 1803, Original, 10-12]

   Un impôt sur le blé le ferait certainement renchérir, parce que les terres à blé pouvant tout aussi bien être destinées à la production de l’orge, de l’avoine, ou à d’autres cultures, il serait beaucoup plus facile aux producteurs de diminuer leur blé, qu’aux consommateurs de diminuer leurs besoins. La dîme qui se prélevait sur toutes les plantes céréales, et non sur les fourrages, ne paraissait pas en général renchérir les grains, quoiqu’elle eût pu déterminer à convertir les champs en prairies; mais cette exception tenait à l’état vicieux de notre agriculture; plus celle-ci se serait perfectionnée, et plus la dîme aurait eu d’influence sur le prix du grain. En effet lorsque l’agriculture est mal entendue, que beaucoup de terres restent en friche, et que les pâturages naturels sont nombreux, on ne retire point des prairies, un profit proportionné à celui que l’on peut retirer des champs; en sorte que l’agriculteur qui, pour éviter la dîme, aurait converti ses champs en prairies, eût perdu par là le principal avantage de sa propriété. Mais à mesure que l’agriculture s’est perfectionnée, le besoin de bétail et d’engrais s’est accru, et avec lui l’avantage des prairies: celles-ci se trouvant de plus être affranchies de la dîme, on leur aurait à la fin consacré tant de terrés, qu’il n’en serait pas resté pour le blé, et que pour engager les fermiers à en produire, les consommateurs se seraient vus obligés d’augmenter leur prix. J’ai lieu de croire qu’une des causes qui ont le plus contribué à exclure la culture du blé des petits Cantons Suisses; c’est que dans plusieurs d’entr’eux on payait des dîmes, ce qui élevait le prix intrinsèque des grains, au-dessus du prix relatif, que leur donnait le commerce. Elles se lèvent encore dans le Canton d’Ury, mais comme on n’y récolte aucune plante céréale, il n’y a absolument que les pommiers, les poiriers, et les noyers, qui y soient assujettis.

[Translation]

   A tax upon wheat would certainly make it expensive, because, as fields of wheat can be destined for the production of barley, oats, or other grain as well, it would be much easier for producers to diminish their wheat, than it would be for consumers to diminish their needs for it. Tithes levied upon all sorts of grain, but not fodder, did not seem in general to raise grain in price, though it could lead to conversion of fields into meadows. But that exception to this stemmed from the poor state of our agriculture; if it had been more improved, tithes would have had more influence upon the price of grain. Indeed, if agriculture is unfamiliar, many fields remain in the wilderness and natural pastures are abundant, then people do not gain a profit from meadows in proportion to that which they can gain from fields. Consequently, the husbandman, if he had converted his fields into meadows in order to avoid tithes, would have lost the principal advantage of his property due to the tithe. But, as agriculture was being improved, there were more needs for livestock and manure, and with them more advantage in meadows. If meadows had happened, in addition, to be relieved of tithes, so many fields would in the end been converted to meadows, that no field would have remained for wheat, and that, in order to make farmers produce wheat, consumers would have found themselves forced to bid up the price of wheat. I have a good reason to believe that one of the causes which contributed the most largely to exclusion of the cultivation of wheat from small cantons of Switzerland, is that in some of them people paid tithes, which raised the intrinsic price of grain above the relative price regulated by the commerce. Tithes are levied in the canton of Uri, but, since the people in the canton have no harvest of grain, there is nothing but apples, pears, and walnuts, upon which they are levied upon.

Thursday 15 October 2009

Book 2, chapter 4, paragraph 09

[De la richesse commerciale, Sismondi, 1803, Original, 9-10]

   Dans de certains pays un impôt particulier sur les vignobles ferait renchérir le vin, et dans d’autres il diminuerait la rente des terres. Car il y a des pays où le terrain qu’on consacre à la vigne ne serait propre à rien d’autre, ou du moins ne produirait jamais, par une autre culture, une rente égale à celle qui reste après avoir payé l’impôt sur les vignes: dans de tels pays, on ne peut diminuer la production, sans perdre tout l’avantage de la propriété; c’est alors que le propriétaire doit payer l’impôt. Dans d’autres provinces, une taxe sur les vignes déterminerait à les arracher toutes pour semer du blé ou du fourrage, comme rendant tout autant; dans ce cas, si le consommateur veut avoir du vin, il faut qu’il paye l’impôt, pour qu’on conserve les vignes.

[Translation]

   In some countries a particular tax upon vineyards would make wine rise in price, and in other countries it would diminish rent of vineyards. The reason is that there are countries where the field destined for grapes would not be good for any other crop, or nor would it produce, by means of another cultivation, as much rent as that which remains after the payment of the tax upon the vineyards. In such countries, you cannot diminish the production without losing all the advantage of the property. It is in this case that the landlord must pay the tax. In other provinces, a tax upon the vineyards would lead to conversion of all them to fields of corn or fodder, as paying exactly the same. In this case, if the consumer wants any wine, he has to pay the tax to let the vineyards be maintained.

Wednesday 14 October 2009

Book 2, chapter 4, paragraph 08

[De la richesse commerciale, Sismondi, 1803, Original, 9]

   Supposons en effet, qu’il y eût un impôt sur la culture de l’orge, et que chaque propriétaire dût le payer en raison des arpents consacrés chez lui à cette récolte; certainement il insérerait dans son bail une clause pour interdire à son fermier la culture de l’orge, à moins que ce dernier ne s’engageât à lui rembourser l’impôt levé sur tout celui qu’il sèmerait. Celui-ci n’en cultiverait point en effet, jusqu’à ce que les besoins des consommateurs eussent élevé le prix relatif de cette denrée, et lui eussent donné les moyens de se revaloir sur eux de l’impôt. Car dès qu’il y a possibilité de diminuer la quantité de la production, comme il n’y a pas toujours moyen de diminuer la quantité de la consommation, le prix relatif augmente.

[Translation]

   Suppose, in fact, that there were a tax upon the cultivation of barley, and that each landlord had to pay it in proportion to the area destined for this harvest. Certainly, he would insert a clause in the lease contract to prohibit his farmer from cultivation of barley, unless the farmer promises him to pay the same sum as the tax levied upon all barely he planted. The farmer would not plant this crop until the needs of consumers have raised the relative price of this crop and have given him the means to impute the tax to them. The reason is that, as soon as he finds it possible to diminish the quantity of the production, since there is no means to diminish the quantity of the consumption at any time, the relative price rises.

Tuesday 13 October 2009

Book 2, chapter 4, paragraph 07

[De la richesse commerciale, Sismondi, 1803, Original, 8-9]

   Pour que l’impôt foncier soit payé en entier par les propriétaires, il faut qu’ils n’aient point de moyen de l’éviter, car s’il leur est possible de diminuer leurs productions sans perdre leur rente, ce ne sera plus eux, mais les consommateurs, qui payeront l’impôt.

[Translation]

   If the land tax is paid exclusively by landlords, they must have no means to escape from it, because it will no longer be landlords but consumers that pay the tax if it is possible for landlords to diminish their produce without losing their rent.

Monday 12 October 2009

Book 2, chapter 4, paragraph 06

[De la richesse commerciale, Sismondi, 1803, Original, 7-8]

   Si c’est le fermier qui avance l’imposition foncière au fisc, il force le propriétaire à l’en dédommager; car, lorsque le profit des fermiers est diminué par un impôt, leur nombre et leurs besoins doivent diminuer aussi, à moins qu’ils ne réussissent à changer leur bail avec les propriétaires; mais ceux-ci dont le nombre et le besoin sont invariables, devront céder aussitôt que le nombre et le besoin de leurs adversaires seront diminués, ou même sur la seule crainte d’une diminution qu’ils sont maîtres d’opérer (2).

[Translation]

   If farmers advance the land tax to the treasury, they force their landlords to compensate for that, because, when the profit of farmers is diminished due to a tax, their number and need must also diminish, unless they succeed in changing their lease with the landlords. But the landlords, who are invariable in number and need, will have to give way as soon as their adversaries are diminished in number and need, or even as soon as they fear a diminution their adversaries are free to cause (2).

Sunday 11 October 2009

Book 2, chapter 4, paragraph 05

[De la richesse commerciale, Sismondi, 1803, Original, 6-7]

   Supposons à présent que le Gouvernement décrète un impôt foncier, proportionné soit à la rente, soit au produit brut; peu importe que le payeur immédiat soit le fermier ou le propriétaire, ce sera toujours le dernier qui le payera réellement. En effet, que cet impôt soit payé par les propriétaires; il n’aura diminué ni leur nombre qui est invariable, ni leur besoin qui est absolu, il n’aura point augmenté d’autre part le nombre et les besoins des fermiers, car l’impôt n’a pas rendu la terre plus fertile, ni accru sa propriété virtuelle de produire lorsqu’elle sera convenablement appelée au travail, en sorte que les propriétaires ne peuvent pas obtenir des fermiers la moindre augmentation du prix de leur ferme, après qu’on les aura surchargés d’un impôt, à moins que cet impôt ne fût si onéreux qu’il leur enlevât la rente nette des terres, et les exposât même à y perdre, en sorte qu’il leur fit préférer de laisser leurs propriétés en friche, ou même de les abandonner, plutôt que de le payer; car dans ce cas, les productions de la campagne diminuant en quantité, augmenteraient de prix, et la terre sans devenir plus fertile, deviendrait plus profitable pour les fermiers. Le prix nécessaire des productions de la terre, plus l’accident, étant supérieur au prix relatif, celui ci augmenterait de toute cette différence, et l’excédant de l’impôt sur la rente foncière, serait payé par le consommateur.

[Translation]

   Let us suppose, for the time being, that the government should introduce a sort of land tax, be it in proportion to the rent or to the gross produce. It does not matter whether the immediate taxpayer is the farmer or the landlord, for the real taxpayer will always be the latter. Indeed, let us suppose that this tax should be paid by landlords. This tax will not have diminished their number which is invariable or their need which is constant. On the other hand, it will not have increased the number and needs of farmers, because the tax has not made the land more fertile or increased its potential to produce when it is properly called into labour, so that landlords cannot obtain the least rise of the price of their farm from farmers, after they has been overcharged with a tax. But this would be not the case if this tax were so costly that it may deprive the landlord of the net land rent, and expose them even to loss there, that it may make him to prefer to leave his property uncultivated or even to abandon it rather than to pay the tax. The reason is that in this case the produce of land, diminishing in quantity, would increase in price, and the land would be more profitable for the farmer without becoming more fertile. The necessary price of the produce of the earth, plus the incident, would be superior to the relative price, the relative price would be higher by all this difference, and the excess of the tax over land rent would be paid by the consumer.

Saturday 10 October 2009

Book 2, chapter 4, paragraph 04

[De la richesse commerciale, Sismondi, 1803, Original, 4-6]

   Le propriétaire de terres exerce, ainsi que nous l’avons vu, une espèce de monopole contre ses concitoyens; la rétribution qu’il exige de celui à qui il afferme sa terre, n’est point proportionnée à un travail qu’il ait fait ou qu’il ait à faire, mais uniquement au besoin qu’on a de lui. Dans la lutte qui s’établit entre le propriétaire et le fermier, et dont le résultat doit déterminer l’évaluation des rentes foncières, le besoin d’affermer des propriétaires est absolu et leur nombre est limité; tandis que du côté des fermiers, le besoin de prendre une ferme n’est point absolu, et que le nombre de ceux qui peuvent le faire est illimité; car tous les citoyens peuvent se présenter pour entrer en marché, s’ils croient y trouver quelque avantage (1). Les propriétaires profitent donc de ce que le nombre des demandeurs est supérieur au leur, pour élever leur rente, mais les fermiers qui sont libres, et dont le besoin n’est que relatif, ne se déterminent à se charger d’un fonds de terre, que lorsqu’ils y trouvent un avantage; plus cet avantage décroît, plus leur nombre diminue, et plus leurs prétentions augmentent; tandis que les propriétaires dont le nombre et les besoins restent invariablement les mêmes, ne peuvent régler leurs prétentions que sur les offres des demandeurs.

[Translation]

   The landlord, as we have seen, exercises a sort of monopoly against his fellow-citizens. The remuneration he expects from those to whom he lends his estate is not in proportion to any labour he has performed or has to perform, but exclusively to the needs generally felt for the estate. In the process of haggling which takes place between landlords and farmers, and which is to lead to determination of the evaluation of land rent, landlords are constant in need for lease and limited in number. On the other hand, farmers are not constant in need for lease or limited in number, because all the citizens can express to their intentions to enter into the market if they believe that they find some advantage there (1). Landlords benefit, therefore, from the situation that demanders are larger in number, to jack their rent up, but farmers, who are free and whose needs are only relative, are not determined to get in charge of a plot of land until they find an advantage there. The less this advantage is, the smaller their number is and the stronger their claims are, while landlords, whose number and need remain invariably the same, can only adapt their claims to offers of the demanders.

Friday 9 October 2009

Book 2, chapter 4, paragraph 03

[De la richesse commerciale, Sismondi, 1803, Original, 3-4]

   En général, lorsque le prix intrinsèque augmente, les producteurs, pour déterminer une augmentation égale du prix relatif, sont libres de diminuer leur propre nombre, en employant partie de leurs capitaux et de leur travail à alimenter une autre industrie. La menace seule de le faire, suffit pour augmenter leurs forces, et élever le prix relatif, en rétablissant l’équilibre; mais nous nous occuperons dans ce chapitre d’un cas particulier, dans lequel les producteurs ne peuvent abandonner l’industrie qui leur est propre, et doivent par conséquent recevoir toujours la loi.

[Translation]

   In general, when the intrinsic price rises, producers, in order to raise the relative price proportionally, are free to diminish their own number, by employing part of their capital and labour in another branch of industry. Only making a bluff to do so is sufficient to increase their powers and to raise the relative price, establishing the equilibrium. Be as that may be, we will in this chapter devote ourselves to a particular case, where producers cannot abandon the industry which is suitable for them, and consequently should always be given law.

Thursday 8 October 2009

Book 2, chapter 4, paragraph 02

[De la richesse commerciale, Sismondi, 1803, Original, 3]

   On peut conclure de cette maxime, que nous serons appelés à établir et à mieux développer dans le chapitre suivant, que lorsque le prix intrinsèque d’une marchandise est augmenté par un impôt et ses conséquences, que nous avons comprises sous le nom d’accident, ce seront ou les acheteurs, ou les vendeurs, qui devront payer l’accident, selon que les uns ou les autres ne pourront à cause de lui diminuer rien, ni de leurs besoins ni de leur nombre. Car, tandis que les forces de ceux-là sont diminuées, celles de leur partie adverse restent précisément les mêmes.

[Translation]

    It can be concluded from this maxim that we will have to establish and explain better in the following chapter, that, when the intrinsic price of a commodity rises due to a tax and its effects we have included in the name incident, either purchasers or sellers will have to pay for the incident, depending upon which party will be unable to diminish their needs or number for the incident. This is because, while the powers of one party are diminished, the powers of the other remain exactly the same.

Wednesday 7 October 2009

Book 2, chapter 4, paragraph 01

[De la richesse commerciale, Sismondi, 1803, Original, 1-3]

Une des premières tâches imposées au législateur, c’est sans doute celle de pourvoir aux finances nationales, et d’assurer au Gouvernement des revenus; il ne peut le faire qu’en établissant des impôts, sorte qu’il est souvent appelé malgré lui à altérer les prix par des règlements de finances, et à le faire au désavantage du consommateur: il est important du moins qu’il connaisse la conséquence de chacune de ses opérations, et l’influence de chaque espèce de contributions sur le revenu de la nation. Cette connaissance est d’un intérêt général pour un peuple libre; elle est liée aux questions que nous venons de traiter et n’en est presque que le développement. Nous consacrerons en conséquence ce chapitre-ci et les trois suivants, à rechercher quelle est l’influence de l’impôt sur les prix. Nous profiterons pour cela des lumières d’un écrivain, (Mr Canard) dont nous nous préparons cependant à combattre l’opinion. Il a apporté dans ses Principes d’économie politique, un esprit de méthode très avantageux pour tous ceux qui marchent sur ses traces; c’est lui qui le premier a soumis à une formule algébrique la manière dont s’établit le prix relatif de toute propriété qui passe d’une main à une autre, et c’est à lui que nous devons l’avantage de pouvoir nous en former une idée nette en reconnaissant qu’il se fixe entre l’acheteur et le vendeur, après une lutte dans laquelle les forces de l’acheteur sont le nombre et le besoin des vendeurs, et les forces du vendeur, sont le nombre et le besoin des acheteurs; ou encore, dans laquelle les forces de chaque partie contractante sont en raison inverse de ses besoins et de son nombre.

[Translation]

One of the first tasks imposed on the legislator is undoubtedly to arrange for the national finance and to assure the government of the revenue. Only by establishing taxes can he do so, so that he is often forced against his will to change prices with regulations of finance and to do so to the disadvantage of the consumer. It is nonetheless important for him to understand the consequence of each of his operations and the influence of each sort of taxes upon the revenue of the nation. This understanding is in the general interest of a free nation, since it concerns the questions with which we have dealt, and is little more than the development of the questions. As a consequence, we will devote this and three following chapters to the inquiry into what is the influence of taxation upon prices. For this purpose we will make an advantage of the insights of a writer (Mr Canard), whose opinion we will nonetheless be ready to refute. He filled his Principes d’économie politique with a spirit of method advantageous to all those who follow in his footsteps. He is the first to apply an algebraic formulation to the way in which the relative prices of all goods passing from hand to hand are regulated, and it is to him that we owe the advantage which enables us to form a clear idea of it: the recognition that the price is determined between sellers and purchasers, after a process of haggling where the powers of the former are the number and the needs of the latter, and the powers of the latter are the number and the needs of the former; or, as comes to the same things, where the powers of each party in contract are in inverse relation of its own needs and number.

Tuesday 6 October 2009

Postscriptum, paragraph 01

[De la richesse commerciale, Sismondi, 1803, Original, 342-43]

Définitions des mots scientifiques employés dans cet ouvrage.
Quoique je me sois étudié à restreindre le nombre des mots inusités que j’ai été forcé d’employer; quoique toutes les fois que j’en ai admis quelqu’un, j’aie cherché à en fixer le sens avec précision; comme la langue de l’économie politique n’est point encore arrêtée, comme la signification qu’on attache aux mots qui reviennent le plus souvent dans le discours, dépend du système que l’on a adopté; comme enfin le lecteur quoiqu’averti une première fois du sens de l’auteur, l’oublie pour attacher par habitude aux mots qu’il emploie, des idées accessoires que celui-ci n’a point voulu admettre; j’ai cru contribuer à la clarté de cet ouvrage en réunissant à la fin de la partie théorique toutes les définitions des mots qui y sont employés: le lecteur pourra les consulter toutes les fois que le retour trop fréquent de ces mots lui paraîtra jeter quelque obscurité sur les pensées, il pourra aussi lès lire à leur place, comme formant le résumé des principes fondamentaux développés dans tout l’ouvrage.

[Translation]

Definitions of Scientific Words used in this work.
I have attempted to restrain the number of unusual words I have been forced to employ, and, every time I dare to use one, I have attempted to clarify its means with precision. However, I have come to believe that a collection of all the definitions of the used words at the end of the theoretical part will lead to the clarification of this work. The reasons are as follows; that the terminology of political economy is not yet firm, that the signification one attaches to the words used the most often in his discourse depends upon the system he has adopted, and, finally, that the reader, though once at the beginning informed of the meaning of the author, forgets it by habitually attaching to the words used by the author some incidental ideas the author does not want to admit. The reader will be allowed to consult this collection every time his frequent encounter with these words seem to him to cast some obscurity upon the ideas, and he will be also allowed to read this in the place of them, as an abridgement of the fundamental principles developed in all the work.

Monday 5 October 2009

Book 2, chapter 3, footnote 01

[De la richesse commerciale, Sismondi, 1803, Original, 336-37]

(1) Il pourrait cependant arriver que les profits diminuassent sans augmentation de capitaux si quelqu’un des canaux où ceux-ci circulaient, venait à se fermer accidentellement, par une guerre par exemple; ce qui ferait refluer des fonds surabondons sur les autres branches de commerce; tout comme il pourrait arriver que les profits augmentassent sans diminution de capitaux, si un commerce nouveau requérant des fonds considérables devenait tout à coup accessible à la nation; tel sera probablement par exemple pour les ports de mer, l’effet de l’acquisition de la Louisiane, si l’on met beaucoup d’ardeur en France à faire prospérer cette colonie.

[Translation]

(1) However, profits could fall without increase of capitals if one of the channels where these were circulating got closed accidentally, say by a war; a situation which would make abundant money flow back to the other branches of trade. Likewise, profits could rise without decrease of capitals if a new commerce requiring considerable money came all of sudden available to the nation. The effect of the acquisition of Louisiana will be probably a case in point for seaports, if people have felt much enthusiasm in France for making this colony prosper.

Sunday 4 October 2009

Book 2, chapter 3, paragraph 14

[De la richesse commerciale, Sismondi, 1803, Original, 341]

   Le Gouvernement ne peut donc jamais être induit en erreur, lorsque dans tous les cas, il consulte pour la législation du commerce, l’intérêt bien entendu du consommateur.

[Translation]

   The government cannot, therefore, be led into error if it refers on every occasion to such an extensive interest of the consumer for the commerce legislation.

Saturday 3 October 2009

Book 2, chapter 3, paragraph 13

[De la richesse commerciale, Sismondi, 1803, Original, 339-41]

   C’est l’intérêt du consommateur aussi bien que celui de la nation, que le prix relatif des productions de toute espèce de commerce, soit fixé sur le plus bas prix intrinsèque qu’il soit possible; mais si une manufacture vend ses ouvrages au-dessous de ce qui est pour elle leur prix intrinsèque; et qu’une autre les vende au-dessus; état forcé qui ne peut se prolonger qu’autant que de mauvaises lois le maintiennent; la nation perdra sur les produits de la première, et ne gagnera rien sur ceux de la seconde. En effet le fabricant qui vend son travail au-dessous du prix intrinsèque, fait une perte, et cette perte n’est point un gain pour celui qui achète de lui; car il n’est forcé de vendre à ce prix, qui est le relatif, que parce qu’il existe quelque autre manufacture dont le prix intrinsèque est plus bas que le sien; prenons l’exemple que nous avons cité plus haut d’un épinglier, qui travaillant seul ne ferait que cent épingles par jour, tandis que dans une manufacture, dix ouvriers en font cinquante mille; le premier ne vendra certainement pas plus cher ses épinglés que le second; quoiqu’elles lui reviennent cinquante fois plus cher; et quoique le consommateur ne les lui paye que ce qui est pour lui le cinquantième de leur prix intrinsèque, il ne gagne point ce que cet ouvrier a perdu. Cependant tandis que la manufacture perdante, cause une perte à la nation; la manufacture gagnante, ou celle dont le prix relatif est plus élevé que le prix intrinsèque, ne lui procure aucun avantage, car le consommateur supporte sur son revenu toute la différence entre les deux prix.

[Translation]

   It is in the interest of the consumer as well as of the nation that the relative price of the produce of all sorts of commerce is fixed upon the lowest intrinsic price possible. But if a mill sells its manufactures below what is an intrinsic price for it, and if another sells beyond, this unnatural state of things can last only as long as evil laws maintain it. The nation will lose on the produce of the former, and will not gain on that of the latter. In fact, the artisan who sells his labour below the intrinsic price is at a loss, and this loss is not a gain for any who purchases from him. The reason is that he is forced to sell at that price which is the relative one, only because there is some other mill whose intrinsic price is lower than his. Let us take the example of a pin-maker, as we have cited above, who working alone would only make 100 pins a day, while in a mill ten labourers would make 50,000 pins. The former will not sell pins certainly more expensive than the latter, though they cost him 50 times as much. Although the consumer pays him a fiftieth of their intrinsic price, he does not gain what this labourer has lost. However, while the losing mill causes a loss to the nation, the gaining mill, or that whose relative price is higher than the intrinsic price, procures the nation no advantage, because the consumer bears all the difference between the two prices on his revenue.

Friday 2 October 2009

Book 2, chapter 3, paragraph 12

[De la richesse commerciale, Sismondi, 1803, Original, 339]

   Quand au contraire la nation fait un commerce d’exportation, et qu’elle approvisionne les étrangers, le consommateur national n’ayant plus aucun intérêt dans ce commerce, la nation n’en a aucun autre que celui du marchand. Si le profit augmente chez la nation à laquelle il vendait, le revenu national augmente; le consommateur national ne perdant point ce que le marchand gagné. S’il diminue au contraire chez cette nation le revenu diminué de toute la perte que fait le marchand; mais l’intérêt de la nation acheteuse est toujours le même que celui de son consommateur.

[Translation]

   When, on the contrary, the nation carries on trade of exportation and provides for foreign nations, the consumer at home having no longer any interest in this trade, the nation has nothing but the interest of the merchant in it. If the profit rises in the country to which the nation made sales, the national revenue increases, the consumer at home not losing what the merchant gains. If the profit, on the contrary, falls in that country, the revenue diminishes by the same as the loss sustained by the merchant. But the interest of the nation as a purchaser is always the same as that of her consumer.

Thursday 1 October 2009

Book 2, chapter 3, paragraph 11

[De la richesse commerciale, Sismondi, 1803, Original, 339]

   Si au contraire le profit du commerce d’intérieur diminué, le revenu augmente; car le consommateur national épargne tout le surplus que gagnait, non-seulement le marchand national, mais encore le marchand étranger qui pourvoyait en partie à sa consommation.

[Translation]

   If on the contrary the profit of commerce at home falls, the revenue increases. The consumer at home saves the whole surplus gained not only by the merchant at home but also the foreign merchant who provided in part for the consumer.