Friday 5 June 2009

Book 1, chapter 7, paragraph 15

[De la richesse commerciale, Sismondi, 1803, Original, 209-11]

   Comment ensuite fixer le pris des marchandises importées où exportées? S’en rapportera-t-on aux déclarations des marchands? Mais il est évidemment de leur intérêt de déclarer au-dessous de leur valeur toutes celles qui sont soumises à des droits, et de grossir plutôt le compte de celles qui en sont franches, pour augmenter leur importance, et rehausser le mérite de leur commerce aux yeux du Gouvernement. Les évaluera-t-on d’après le prix courant à la place du chargement et déchargement? Mais alors les retours paroîtront [paraîtront] toujours beaucoup plus considérables que les envois. Supposons, pour faire comprendre cette assertion, qu’un marchand françois [français] négocie de St. Malo avec le Cap François [Français], sur un capital de cent mille écus; les marchandises qu’il expédie sont évaluées à la Douane de St. Malo à cent mille écus qu’elles lui ont coûté réellement; les frais de transport et son bénéfice leur donneront au Cap François [Français] une valeur au moins de 120,000 écus, et ce sera la somme pour laquelle elles seront inscrites à la Douane de la Colonie. Nous supposons que sur cet accroissement de 20,000 éc. dix mille aient payé les douanes de sortie et d’entrée, le nolissement [nolisement], les gages des matelots, l’assurance, etc. et que les dix mille autres soient le profit du commerce; le Malouin aura donc un fonds disponible de 110,000 éc. au Cap François [Français], avec lequel il achetera [achètera] des marchandises coloniales déclarées à la Douane pour cette somme. Les registres de la Colonie porteront donc, si les estimations sont justes, 120,000 éc. d’importations et 110,000 d’exportations. Le Capitaine Malouin de retour dans sa patrie devra ajouter 22000 écus au prix d’achat de ses denrées, savoir: onze mille pour profit mercantile à dix pour cent, et onze mille pour nolissemerit [nolisement], gages, avaries assurances, douanes, et autres frais. Ses sucres et cafés vaudront réellement sur le marché de St. Malo 132,000 éc. et si les estimations se font à la Douane avec exactitude, celle de St. Malo trouvera sur ses registres 100000 écus d’exportations, 132000 d’importations, en sorte que l’on verra clairement que les deux pays qui négocient ensemble, gagnent l’un et l’autre à leur commerce, et que celui qui est actif et non passif, gagne plus, comme de raison.

[Translation]

   How, then, should you determine the price of imported and exported commodities? Will you depend upon declarations of merchants? But it is evidently in their interest to declare all that are taxed below their value, and to exaggerate the account of those free of tax, in order to increase their importance and to enhance the merit of their trade in the eyes of the government. Will you evaluate them according to the current price in the place of loading and unloading? But then return cargos will seems always to be far more massive than outward cargos. To be convinced of this assertion, let us suppose that a French merchant from Saint-Malo should carry on trades with the French Cape [Haiti] on his capital of 100,000 ecus. The commodities he ships are evaluated at the customs of Saint-Malo at 100,000 ecus, a price which he has really paid for them. The costs of transport and his profits will give them a value of at least 120,000 ecus at the French Cape, and this will be the sum at which they will be recorded at the customs of the colony. Let us suppose that, of this addition of 20,000 ecus, 10,000 ecus should have been spent to pay for customs duties, charterage, wages of sailors, insurance, etc., and that the rest, 10,000 ecus, should be the profit of commerce. Then this merchant from Saint-Malo will therefore have a disposable stock of 110,000 ecus at the French Cape, with which he will purchase some colonial commodities declared at the customs for this sum. The records of the colony will therefore have an entry, if the estimation is right, of 120,000 ecus imports and of 110,000 exports. The captain from Saint-Malo on the way home will have to add 22,000 ecus up to the purchase price of his commodities; namely 11,000 (10%) for mercantile profit, and 11,000 for charterage, wages, damage, insurance, customs duties, and other costs. His sugar and coffee will have the value of 132,000 ecus at the market in Saint-Malo, and, if the estimation is exactly made at the customs [bureau], the records of Saint-Malo will have an entry of 100,000 ecus exports and 132,000 of imports, so that you will clearly see that the two countries which trade with each other gain from the commerce, and that, naturally, the active, not passive, country gains more.