Thursday 12 November 2009

Book 2, chapter 5, paragraph 03

[De la richesse commerciale, Sismondi, 1803, Original, 35-36]

   Depuis le moment où un fruit est demandé à la terre, jusqu’à celui où il parvient à son dernier consommateur, soit en nature, soit altéré par l’ouvrage des hommes, il passe souvent par les mains de dix ou de vingt contractants. Parmi ceux-ci, il est important de remarquer qu’il y en a deux, dont les besoins peuvent être, ou devenir absolus, et dont le nombre peut être invariable, ou du moins indépendant de la lutte qui s’établit entr’eux; ce sont les premiers et les derniers, les propriétaires de la terre, et les consommateurs; tandis que tous les intermédiaires, que tous ceux qui n’achètent ou ne produisent que pour vendre, n’ont point un besoin absolu de le faire, mais seulement un besoin relatif, autant qu’ils y trouvent du profit, et un profit égal à celui qu’ils pourraient faire de toute autre manière avec leur capital. Il résulte de leur liberté, que leur nombre, et leurs besoins ne dépendent que de leur propre choix. Ainsi d’après la formule trouvée par Canard, leurs forces étant en raison inverse de leurs besoins et de leur nombre, ils sont maîtres de les augmenter autant qu’ils veulent, et ils les augmenteront en effet de telle sorte, que le motif qui les détermine à produire demeure toujours de même importance. Par conséquent, ils ne peuvent jamais être forcés à supporter aucune partie de l’impôt, puisque celui-ci, s’il pesait sur eux, diminuerait l’importance des motifs qui les ont déterminés à produire.

[Translation]

   Since a fruit is pulled out of soil until it reaches its final consumer, whether it is as it was or transformed by human labour, it usually goes by way of the hands of ten or twenty contractors. It is important to note that there are two of them whose needs can be or are to be absolute, and whose number can be invariable or at least independent from the process of haggling which takes place among them. These are the first and the last contractors, namely the landlord and the consumer, while all the intermediaries, purchasing or producing only for sale, do not have an absolute but only a relative need for the contract as long as they find some profit there, and a profit equal to that which they could gain with their capital in any other way. Their freedom results in a circumstance where their number and needs depend only upon their own choice. Thus, according to the formulation found by Canard, since their powers are in inverse relation to their needs and number, they are free to increase the powers as they like, and they will indeed increase them so that the motive which determines them to produce always remains of the same importance. As a consequence, they can never be forced to share any part of the tax, because the tax, if it weighed upon them, would diminish the importance of the motives which have determined them to produce.