Thursday 30 September 2010

Book 3, chapter 6, paragraph 18

[De la richesse commerciale, Sismondi, 1803, Original, 321-323]

   L’affranchissement du commerce de l’Inde, en augmentant les forces que les Français pourraient opposer aux nations qui n’y jouissent pas du même avantage, tendrait donc à leur en assurer la plus grande part, du moins autant que leurs capitaux pourraient y suffire. Mais dans le système que suit actuellement le Gouvernement par rapport au commerce, lui convient-il de favoriser celui de l’Inde? l’on peut à bon droit s’étonner des encouragements que lui ont donné les Peuplés qui avaient embrassé le système mercantile, puisque ce commerce est absolument opposé à ses maximes. Il consiste en dernière analyse à échanger le numéraire de l’Europe contre les marchandises ouvrées dès tropiques: les mêmes règles qui ont dicté la législation des douanes, condamnent un négoce qui diminue lis quantité de numéraire, et qui augmente et chez nous, et dans les marchés de l’Europe pour lesquels nous travaillons, la quantité de marchandises qui doivent faire concurrence à celles que nous production. L’on ne peut répondre à ces objections qu’en admettant avec Adam Smith, les deux maximes que j’ai cherché à développer dans cet ouvrage; et qui sapent dans ses fondements le système mercantile; savoir, qu’il n’est point de l’intérêt des nations que la quantité de numéraire soit accrue par le commerce, mais qu’au contraire il est à désirer que l’exportation absorbe lé surplus de production des mines de l’Amérique. 2.° Que l’intérêt de chaque nation est le même que celui de ses consommateurs, et qu’il vaut mieux acheter bon marché an dehors que de faire chèrement chez soi (7).

[Translation]

   Therefore, if trade with India were made open, then the French nation could oppose more powerfully the nations who do not enjoy the same advantage there, and, therefore, would tend to dominate the major part of the trade, at least as long as their capitals could be sufficient for that. Nevertheless, is it adequate for us to show favour to trade with India, in the system currently followed by the government in regard to trade? You may well be surprised at the encouragements which were given to this trade by the peoples which had adopted the mercantile system, because this trade is completely opposed to its maxims. After all, it consists in exchanging specie of Europe for finished goods from tropics. That rule that has directed the legislation of customs is to condemn trade which diminishes the quantity of specie, and increases the quantity of commodities which should be in competition with ours, both in our markets and in the foreign markets in Europe that we supply. We cannot respond to these objections except by admitting with Adam Smith the two maxims that we have tried to expound in this work, and which fundamentally undermine the mercantile system; that is to say, firstly, that it is not to the interest of nation to increase the quantity of specie by trade, but, on the contrary, to let exportation absorb a surplus of the produce of mines in America; secondly, that the interest of every nation is the same as that of her consumers, and that it is better to buy at a low price in a foreign market than to do at a high price in ours (7).