Sunday 8 March 2009

Book 1, chapter 4, paragraphs 18-19

[De la richesse commerciale, Sismondi, 1803, Original, 94-96]

   Les revenus et les dépenses de la société se présentent donc ici à nous sous un troisième point de vue; les premiers sont ceux d’une partie de la nation qui en est seule propriétaire, les secondes sont celles de la même partie de la nation qui fournit aux autres leur nourriture.
   Si les dépenses des trois classes productives surpassent leurs revenus, la nation doit indubitablement s’appauvrir; à moins que la classe improductive ne fasse sur le revenu qu’elle obtient, des économies aussi considérables que l’est le déficit à la balance des premières, et qu’elle ne replace dans la circulation autant de capitaux que celles-ci en auront retiré; or on n’a pas lieu de s’y attendre. Il n’est guère possible que les classes productives dissipent jamais leurs capitaux, à moins qu’elles n’y soient contraintes par la violence ou la ruse; c’est donc entre les mains de la troisième section de la classe improductive que passeront les capitaux qui leur seront enlevés. Cette section composée des suppôts d’un Gouvernement tyrannique, de brigands, et de voleurs, ne thésaurise jamais, parce qu’elle compte sur les mêmes moyens pour se procurer de nouveaux fonds, après que ceux qu’elle possède seront dissipés. Il semble que c’est ce qui arrivoit [arrivait] dans presque toutes les provinces de l’Empire Ottoman, et plus particulièrement en Egypte, où les Mammelues [Mamelues] dissipoient [dissipaient] par leur faste, non pas les revenus seuls, mais les capitaux des classes productives. Au reste ceux de la quatrième classe qui accumulent des richesses, soit qu’ils les fixent ou qu’ils les fassent circuler, entrent par le fait, et pour cette partie de leur fortune, dans une des classes productives, en sorte qu’ils sont compris dans notre balance générale (5).

[Translation]

   The revenue and the expenditure of society can therefore be seen here from the third point of view. The former is the revenue of a part of the nation, who are the only proprietors of the society, and the latter is the expenditure of the part, who provide the rest of the nation.
   If the expenditure of the three productive classes surpasses their revenue, the nation should certainly be impoverished. Admittedly it would be the case if the unproductive class had not economise so much on the obtained revenue, that the surplus of the former class may be equal to, or more than, the deficit of the latter classes, and if the former had not set back as much capital into circulation as the latter will withdraw from it. But there is no reason to expect such a thing to happen. It is hardly possible that the productive classes ever dissipate their capital unless they are forced to by violence or trickery. Therefore, if the capital of the productive classes is eroded, the decrement will get in the hands of the third section of the unproductive class. This section, composed of officials of a tyrannical government, brigands, and thefts, never hoards money, since the section depends, after the money in its possession is dissipated, upon the same means in procuring another sum of money. It seems that this happened in almost all provinces of the Ottoman Empire, and more particularly in Egypt, where mamelukes dissipated not only the revenue but also the capital of the productive classes for conspicuousness. Besides, those of the fourth class who accumulate some wealth, whether in the form of fixed capital or circulating capital, belong to one of the productive classes, due to the fact and for this part of their fortune, so that they are included in our general balance (5).