Wednesday 7 October 2009

Book 2, chapter 4, paragraph 01

[De la richesse commerciale, Sismondi, 1803, Original, 1-3]

Une des premières tâches imposées au législateur, c’est sans doute celle de pourvoir aux finances nationales, et d’assurer au Gouvernement des revenus; il ne peut le faire qu’en établissant des impôts, sorte qu’il est souvent appelé malgré lui à altérer les prix par des règlements de finances, et à le faire au désavantage du consommateur: il est important du moins qu’il connaisse la conséquence de chacune de ses opérations, et l’influence de chaque espèce de contributions sur le revenu de la nation. Cette connaissance est d’un intérêt général pour un peuple libre; elle est liée aux questions que nous venons de traiter et n’en est presque que le développement. Nous consacrerons en conséquence ce chapitre-ci et les trois suivants, à rechercher quelle est l’influence de l’impôt sur les prix. Nous profiterons pour cela des lumières d’un écrivain, (Mr Canard) dont nous nous préparons cependant à combattre l’opinion. Il a apporté dans ses Principes d’économie politique, un esprit de méthode très avantageux pour tous ceux qui marchent sur ses traces; c’est lui qui le premier a soumis à une formule algébrique la manière dont s’établit le prix relatif de toute propriété qui passe d’une main à une autre, et c’est à lui que nous devons l’avantage de pouvoir nous en former une idée nette en reconnaissant qu’il se fixe entre l’acheteur et le vendeur, après une lutte dans laquelle les forces de l’acheteur sont le nombre et le besoin des vendeurs, et les forces du vendeur, sont le nombre et le besoin des acheteurs; ou encore, dans laquelle les forces de chaque partie contractante sont en raison inverse de ses besoins et de son nombre.

[Translation]

One of the first tasks imposed on the legislator is undoubtedly to arrange for the national finance and to assure the government of the revenue. Only by establishing taxes can he do so, so that he is often forced against his will to change prices with regulations of finance and to do so to the disadvantage of the consumer. It is nonetheless important for him to understand the consequence of each of his operations and the influence of each sort of taxes upon the revenue of the nation. This understanding is in the general interest of a free nation, since it concerns the questions with which we have dealt, and is little more than the development of the questions. As a consequence, we will devote this and three following chapters to the inquiry into what is the influence of taxation upon prices. For this purpose we will make an advantage of the insights of a writer (Mr Canard), whose opinion we will nonetheless be ready to refute. He filled his Principes d’économie politique with a spirit of method advantageous to all those who follow in his footsteps. He is the first to apply an algebraic formulation to the way in which the relative prices of all goods passing from hand to hand are regulated, and it is to him that we owe the advantage which enables us to form a clear idea of it: the recognition that the price is determined between sellers and purchasers, after a process of haggling where the powers of the former are the number and the needs of the latter, and the powers of the latter are the number and the needs of the former; or, as comes to the same things, where the powers of each party in contract are in inverse relation of its own needs and number.